Affres

Prologue.

     J'effleurai les draps glacés du bout des doigts, fascinée. Leur blancheur m'éblouissait. Partout ne s'épanchait que pâle monochromie qui, ardente, me brûlait les yeux. Je me recroquevillai sur le matelas. Ma peau dénudée se cloquait de chair
de poule. Déshabillés, de longs murs me cernaient et le silence, le silence, lui, me suffoquait. Un fragile murmure bruissait parfois, si chancelant que je le croyais mirage. Mes lèvres me semblaient aussi sèches que le sel.

     Où étais-je ?

    J'avais soif... Je me redressai, crispée de douleur. Mes jambes me lancinaient horriblement. C'est à peine si je tenais sur mes pieds. Je serrai le tissu contre mon corps et progressai plus avant. La pièce ne contenait nul objet ; hormis le lit et un large appareil aux lentes pulsations, rien n'ombrait le parquet immaculé.

    Mes cheveux dansèrent contre mes lèvres, seul éclat dans ce livide océan.

    Confuse, j'agrippai la poignée de la porte. Sa froideur m'assaillit et je la relâchai, frissonnante. Que m'arrivait-il ? Pourquoi ressentais-je aussi brutalement les choses ?

    À nouveau, je m'en emparai, le cœur battant.

    Qu'avait-il au-delà ?