Un soir d'hiver, je me promenais dans le forêt, comme j'aimais le faire depuis mon enfance. Le calme environnant était apaisant, on n'entendait que le chant mélodieux des oiseaux et le crissement de la terre sous mes bottes.
Soudain, un épais brouillard s'abattit sur la forêt et je ne vis plus rien d'autre que des formes semblant être les arbres. Tout était calme. Les oiseaux ne chantaient plus. Seul le bruit de mes pas résonnait dans le calme absolu. Au bout d'un moment, je crus distinguer une ombre. Elle se mit à courir entre les arbres avec une rapidité incroyable. Qu'est ce que c'était? Je n'en savais rien. Je décidai de la suivre et me mis à courir moi aussi, alors que je luttais contre les racines qui sortaient de terre pour me faire trébucher. Puis le brouillard se dissipa et j'arrivai dans une immense clairière.
Au milieu, se tenait un château en pierre aussi noir qu'une nuit sans étoiles. Tout autour s'étendait un parc rempli de ronces. L'ombre avait disparu et il faisait maintenant nuit noire. Je m'avançai devant une grille en métal rouillé, qui s'ouvrit dans un grincement me donnant la chair de poule. Elle se referma derrière moi, alors que j'entreprenais de me frayer un chemin dans les ronces piquantes et les herbes. Enfin sorti de ce labyrinthe végétal, je poussai deux grandes portes miteuses et me retrouvai dans ce qui devait être le hall du château.
Tout était aussi abandonné que l'extérieur. Quelques meubles étaient recouverts d'un drap qui je suppose, devait être blanc sous cette épaisse couche de poussières. Soudain, un bruit étrange se fit entendre. On aurait dit un ricanement qui me glaça le sang. Des ombres apparurent tout autour de moi en criant. Je ne pouvais même pas me défendre! Ces créatures transparentes ne me laissaient voir que leur ombre. N'y tenant plus, je me mis à hurler et voulus m'enfuir, mais je ne pouvais pas! J'étais paralysé par la peur. Alors, une ombre fondit sur moi et je pus enfin me déplacer. Je m'écartai de justesse et trébuchai sur une chaise. Je m'affalai de tout mon long sur le sol et me rendis compte que je saignais au front. Une autre ombre se jeta alors sur moi et je fermai les yeux.
Quand je les rouvris, j'étais dans mon lit. Avais-je rêvé? Je me regardai dans le miroir. Une longue et fine cicatrice me courait sur le front. Je n'avais donc pas rêvé! J'étais bel et bien entré dans un château hanté. Mais que c'était-il passé? Comment m'étais-je retrouvé chez moi?
