Chapitre 7 - Partie I

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Un cri aigu emplit la pièce où se trouvaient Léo et la jeune fille Encore surpris par ce son, le jeune homme ne comprit pas tout de suite ce qui se passait. Il était face aux lavabos et regardait les reflets dans les glaces les jouxtant. En face de lui – ou plutôt, dans les vitres –, l'inconnue l'observait, les yeux écarquillés. Du sang coulait abondamment de son ventre et de sa gorge. Encore sous le choc, il se retourna et s'avança vers elle. Cette dernière tomba au sol en se tenant la gorge de ses mains ensanglantées. Elle toussait en crachant le liquide de couleur vermeille.

Il se mit à genoux, la prit délicatement dans ses bras et la berça.

Le regard choqué, il ne comprenait pas ce qu'il venait de se produire. Comment tout ce sang dégoulinant du corps de sa partenaire était apparu ? Elle n'avait pas d'arme sur elle faisant penser qu'elle voulait attenter à sa vie !

Un fort tremblement s'empara de tout son être, tandis qu'il essayait de réguler sa respiration.

Pendant qu'il la berçait, c'était aussi lui qu'il tentait de calmer.

—Ça va aller, tu vas t'en sortir, ne cessait-il de répéter à voix haute comme pour se convaincre de la véracité de ses propos.

Des larmes roulèrent sur ses joues sans savoir vraiment pourquoi. Après tout, il ne connaissait pas cette fille. Certes, ils avaient joué, ils s'étaient bien amusés, mais ça s'arrêtait là. Pourtant, quelque chose lui disait qu'il y avait plus. Mais quoi ? Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage longuement que la porte à battants s'ouvrit dans un fracas assourdissant. Le barman s'arrêta net devant la scène se déroulant devant lui : il ouvrit la bouche mais les mots lui manquèrent.

Il ressortit de l'endroit en courant et se dirigea vers le téléphone le plus proche pour appeler les secours.Léo resta à sa place, assis par terre, l'inconnue dans les bras. Il ne connaissait même pas son prénom. Pourtant, à ce moment-là, il voulait le savoir. Il tira doucement son bras de sous sa tête et tâta le sac à main de la jeune fille. Il sentit ce qu'il cherchait et le tira prudemment : le portefeuille était en cuir noir. Il sortit sa carte d'identité et put y lire son nom : « Sarah Moisot ». Au moins, maintenant il était au courant de son nom.

Les pompiers ne tardèrent pas à arriver, suivis de près par la police. Les secours emportèrent le corps sanglant de Sarah tandis que les agents interrogeaient le principal suspect – mais surtout témoin – de cette affaire. Il ne se rendait plus compte de où il se trouvait ni ce qui s'était passé.Il était complètement déboussolé, mais les haut-gradés ne l'entendaient pas de cette oreille : ils relevèrent le jeune homme qui, épuisé, n'arrivait même pas à se mettre sur ses pieds,et l'amenèrent vers le bar. Certains de leurs collègues déplièrent un bandeau jaune avec inscrite dessus la mention « scène de crime ».

—Qui es-tu, jeune homme ? l'interrogea un premier policier.

—Je... je m'appelle...

—Si tu réponds vite à nos questions, nous te laisserons partir.

Léo les regarda, hagard, et resta les fixer ainsi pendant de longues minutes. Il avait perdu l'usage de la voix et n'arrivait plus à faire un geste.

—Vous ne voyez pas qu'il est choqué ! s'énerva le barman.

Lui non plus n'était pas dans un état quel'on pouvait définir de « normal », mais il ne supportait pas de voir ces gens maltraiter ainsi le garçon, qui était pétrifié. Les forces de l'ordre le regardèrent d'un œil noir mais cessèrent leurs questions. Celui qui s'était interposé souffla et partit chercher un verre d'eau pour Léo qui, lui, n'avait pas bougé.

Le son d'une voix [En cours de correction]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant