{TOME 1} we have problems • jøshler

chapter seven

🌿{JOSH}

03:01

après plusieurs cannettes de redbulls avalées telles de l'eau, nous étions dans un état second. mélange de fatigue, d'excitation, d'enthousiasme. tout était beau à cet instant, tout n'était qu'amour. je pensais que tyler partageait ma condition, à sa manière d'être, surtout à sa manière d'être joyeux. nous étions tranquillement couchés dans l'herbe fraîche d'un joli parc. on contemplait le ciel rempli d'étoiles. c'était tellement calme. on se tenait la main.
- c'est beau tout ça non ?
disais-je à tyler.
- oui, magnifique.
il y avait eu un moment de silence.
- mais rien n'est plus beau que toi.
disait-il tout doucement. il était toujours obligé de répondre en ma faveur.
je me redressai pour finir ma cannette. j'eus soudain une idée, pour rendre l'atmosphère encore plus apaisante.
- chantes moi un truc ty'.
disais-je.
il me fit un grand sourire.
- pour te faire plaisir chaton.
je me mis face à lui, il se redressa. il me chanta "trees". il n'avait pas son piano mais je l'aidais un peu en faisait des "tap". pour occuper ses mains, il jouait avec mon jogging, les doigts sur mes genoux. il ne s'était pas retenu de hurler à chaque "hello". il y mettait toute sa voix, c'était splendide.
après ça, nous nous étions encore embrassés. j'étais asssis contre un mur de pierre, il était sur moi, et il me câlinait. il me disait des mots doux. son odeur envahissait mes narines pour mon plus grand bonheur. ses lèvres dans mon cou me rendaient fou, encore plus fou de lui. il m'embrassait encore et encore. parfois à bout de lèvres, parfois plus langoureusement.
soudainement, alors qu'on s'embrassait encore, une grosse voix nous fit sursauter.
- eh vous !
on regarda l'individu : c'était un policier et un autre le suivait derrière.
- qu'est-ce qui se passe..?
chuchotait tyler.
- il y a eu des plaintes pour tapage nocturne. les personnes se sont plaintes de hurlements. veuillez vous lâchez et vous levez messieurs.
tyler se précipita de parler.
- mais monsieur je chantais !
- ah vous appelez ça chanter ? à 3h30 du matin ?
c'était déjà la phrase de trop. surpris et par une poussée d'adrénaline, fortement aidé par la caféine aussi, je rétorquai :
- vous êtes sérieux ?? vous êtes qui pour dire ça ?! vous vous êtes connu pour faire chier le monde et lui pour parfaitement bien chanter.
je ne m'énervais pas vraiment souvent, n'aimant pas les conflits, étant relativement calme et détendu. mais ce soir là, le mélange de fatigue et de redbull en avait décidé autrement. je devais surtout être énervé et confus, énervé de nous avoir couper notre joli moment.
- ça monsieur, ça ne fait qu'aggraver votre cas. je vais vous faire souffler.
on se regarda avec tyler, complètement dans l'incompréhension. on fronçait tous les deux les sourcils, les policiers eux, semblaient être très sérieux. le premier à souffler fut tyler. l'autre policier lui demanda de s'approcher, tyler se leva agacé. il devint soudain différent : méprisant voire insolant.

- allez y soufflez un bon coup.
disait le policier à tyler. tyler souffla avec le regard noir, il fixait le policier. ils se fixèrent étrangement durant quelques secondes. mon coeur battait très vite, dû à la peur, malgré que je savais que nous n'avions pas bu d'alcool, par conséquent nous ne risquions rien. quand ce fut bon, le policier regarda le tube et fit un petit sourire.
- vous êtes positif, 0,84 mg. à vous.
tyler et moi lâchions un "QUOI" d'étonnement en coeur.
- c'est pas possible monsieur, nous n'avons bu que des redbull, regardez!
disait tyler en pointant les cannettes vides au sol, derrière nous.
- c'est ça.. le test en dit autrement.
répondait le policier en riant. j'étais perdu, complètement abasourdi. tout allait si vite.
- mais vous mentez, faites voir votre test!
disait tyler en s'approchant aggressivement du policier.
- vous allez devoir vous calmer de suite monsieur!
le policier retenait à bout de bras tyler, levant en l'air de son autre main, le test d'alcoolémie.
- pourquoi vous ne voulez pas me le montrer, hein?!
tyler commençait à sérieusement se mettre en colère.
- CALMEZ VOUS OU JE VOUS MENOTTE!
- AH BAH CE SERAIT LA DERNIERE ÇA!!
rétorquait tyler en criant aussi.
- bon c'est bon là.
disait rapidement le policier avant de prendre tyler par les avant-bras et de le pousser violemment contre le mur. je m'élançais sans attendre en criant contre le policier, prêt à tout, mais l'autre m'attrapa brutalement par les bras. tyler et moi se débattions avec violence de l'emprise de ces deux policiers. nous hurlions presque de colère, d'injustice. là il était question de tapage nocturne.
- vous êtes malades putain!
criais-je.
- bon, fais le souffler lui.
disait le policier qui tenait tyler, à son coéquipier. il me retourna violemment face à lui. j'étais essoufflé de haine. je décidais finalement de coopérer, ne sachant plus quoi faire. je ne comprenais absolument pas ce qui était en train de nous arriver.
- vous êtes positif aussi... 0,83mg. on vous embarque en garde à vue pour tapage nocturne, alcoolisme et non respect aux forces de l'ordre. vous avez le droit de garder le silence.
on nous menota et on nous fit monter dans cette putain de voiture de flic.
- C'EST VRAIMENT UNE BLAGUE, ON EST PAS BOURRÉS ÇA SE VOIT QUAND MÊME!
disait tyler hors de lui. je fixais le sol, pendant à peine quelques secondes, choqué de la situation. tyler se débattit encore quelques minutes avant de se laisser pousser par le policier qui le tenait. ils nous firent avancer jusqu'à une voiture de police.
la situation n'avait pas de sens. nous étions à l'arrière d'une voiture de police, menottés, accusés d'alcoolémie sans même avoir bu. les deux policiers discutaient. c'était deux hommes, assez jeunes. je regardai tyler qui lui avait les yeux rivés sur la route. son regard était terriblement sombre, il était envahi par la haine. ce que je comprenais également, étant tout aussi énervé, hors de moi. je n'avais juste pas la même gestion de mes expressions que tyler. je ne disais pas grand chose, voilà la différence.
arrivés au commissariat, les policiers nous tenaient fermement par les bras.
- eh regardes simth ! on vous ramène deux pd qui étaient en train de baiser dans un parc !
disait le policier qui me tenait en riant, au gars de l'accueil. nous étions en fait, victimes d'homophobie. tout s'accélérait soudainement dans mon esprit; je me débattais avec violence, étant en train de comprendre tout ce cirque. et là, tyler perdit tout contrôle de lui-même :
- ALORS TOI ESPÈCE DE BATARD TU VAS FERMER TA GRANDE GUEULE!
il se remua tellement violemment de l'emprise du policier qu'il réussit à s'en échapper, et sans même que je puisse assimiler ces dernières secondes, il s'approcha rapidement et agressivement du policier qui me tenait, et lui mit un putain de coup de tête. pendant une fine seconde je ris d'étonnement, tyler donnant des coups était un tyler que je n'avais jamais connu. le coup de tête était si violent que le policier avait failli tomber. sans attendre, sans même le temps qu'une poignée de secondes s'écoulèrent, l'autre policier se jeta sur tyler, le faisant tomber au sol avec la plus grande des violences. je criais de le lâcher, je m'avançais agressivement. tyler hurlait, tous les policiers du hall d'entrée hurlèrent. c'était le chaos. le policier à l'origine de ce chaos reprit ses esprits très vite et vint me mettre au sol à son tour. nous nous débattions face à l'injustice que nous vivions. soudain le policier mit son revolver contre la tempe de tyler. je m'immobilisais d'un seul coup. ce fut comme si mon coeur avait cessé de battre durant une seconde.
- PUTAIN LÂCHEZ LE, ARRÊTEZ ÇA !
disais-je hors de moi. je remuais violemment. je criais de protestation.
- AH LA TU L'AS FERME BIEN TA GUEULE SALE TAPETTE!
disait le policier. ils rirent tous.
- VOUS, FERMEZ VOTRE GRANDE GUEULE ESPÈCE D'ORDURE!!!
répondais-je avec haine, indignation. je ne pensais même plus aux conséquences, aux risques. cette situation me dégoûtait.