E.N.D -> Six to [S]even.

56 2 3
                                    


«Parfois il suffit d'un coup de pouce pour changer le destin. »



C'estce qu'on dit et c'est ce que je crois. Je m'appelle Yoo Young Jae etj'ai été changé. Tellement changé que mon esprit s'emmêle, je nesors plus, je deviens.. Non. Il est encore trop tôt pour le dire.Laissez-moi plutôt vous raconter mon histoire.



______



Enfin sortir du trou.

Jem'appelle Young Jae, je suis un simple étudiant, à peine sorti del'adolescence. Mon monde se résume à manger, étudier puis dormir.La même chose depuis cinq mois maintenant. Je croule sous lesfiches, les cours que je dois rattraper seul quand je suis tropmalade pour aller à la Fac. Les élèves de mon cursus, la médecine,sont sans pitié. « C'est mieux si tu peux disparaître, ilresterait plus de place pour moi. » Voilà leur façon de penser.J'en suis à ma deuxième année, après avoir redoublé ma première,la plus dure selon certains. Ce qui me fait vingt ans. Bientôt uneannée s'ajoutera à ma vie. Ce n'est rien, seulement trois centsoixante-cinq jours de plus à s'ennuyer. Mes amis habitent encore àMokpo, mon ancien chez moi. Maintenant que je suis à Séoul, cessoi-disant amis ne répondent plus à mes mails, SMS ou lettres –quand j'ai un peu de courage. Je crois qu'ils restaient avec moiparce que je leur inspirais une certaine pitié. Effectivement, sanseux je suis seul... J'ai toujours été seul. Je discutais peu avecmes parents et mon frère :



«Tes résultats ?

J'ai eu quatre vingt cinq en Sciences et quatre-vingt-dix en Mathématiques.

C'est bien. »



Unediscussion banale dans ma famille. Jamais de « Félicitations monfils, je suis si fière de toi ! ». Mon petit frère était plusbavard, mais avec nous il parlait peu. Cela est dû au fait que mesparents ne s'aimaient plus. J'étais encore un fœtus, pour l'enfantils devaient rester ensemble. Mon frère est né d'une liaison entrema mère et son amant, un riche avocat. Ma mère l'avait gardé enstipulant qu'elle avait toujours voulu un deuxième fils. Par lasuite, mes parents m'avaient interdit de dire la vérité à cedemi-frère.



J'aitoujours été seul, pas d'amis, pas de petites amies. Je ne savaismême pas quelle était mon orientation sexuelle. Parfois je trouvaisune fille vraiment belle, parfois vraiment laide. Il en était demême pour l'autre sexe. Mais lui, je ne l'avais pas regardé,je ne lui avais accordé aucune importance dans ma vie vide. "empty life ".

J'étaisdans un café assez peu fréquenté, en recul de la vie tumultueusede Séoul. Le lieu parfait pour réviser. Lui était arrivé,clamant un « Bonjour ! » des plus resplendissant. La serveuse luirendit joyeuseusement. Il devait être un habitué. J'étaisconcentré dans la dégénérescence maculaire et un tas d'autrestrucs, je n'avais pas fait attention, peut-être aurais-je dû ?

Commedans les films, il a fait tomber mes feuilles précédemment mises enordre. Il les a ramassé en s'excusant avec un petit sourire. Je n'aifait que répondre un bref « Merci. » Pourtant, il est resté, tues resté ainsi à me regarder, l'air sérieux.



«Tu es beau. »



Jen'ai rien su répondre. Que répondre ? Il n'y avait rien à dire.Lui aussi, était beau pourtant je n'ai pas ouvert la bouche. Ils'est juste assis en face de moi et a pris une de mes fiches.

E.N.D - Six to [S]even.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant