2

116 23 24
                                    


Ce matin, Lisbeth avait reçu un appel de son amie qui, en sanglots, la suppliait de venir chez elle. Cette dernière avait donc quitté son salon et ses canapés pour à grandes pédales de vélo arriver chez Olga. Il n'y avait personne d'autre avec elle ce jour-là, et ce fut donc la jeune femme qui ouvrit la porte. Même si elle ne pleurait pas beaucoup, l'on voyait quelques traces de larmes anciennes. Elle paraissait bien triste même si elle semblait avoir surmonté la douleur qui l'oppressait.

Lisbeth lui saisit donc le bras et l'emmène à l'intérieur de la petite maison de ville.

—  Qu'est ce qui se passe ? s'inquiète-t-elle.

—  Candice ...

—  Et elle a fait quoi ? C'est à cause d'elle que tu pleures ainsi ?

La voix de Lisbeth est montée dans un ton un brin plus grave. Néanmoins, Olga ne s'énerve pas et demeure mélancolique. Elle comprend aisément que son amie, ou tous ses autres proches, ne comprendront jamais l'admiration qu'elle voue à cette simple chanteuse qui ne se doutait sûrement pas un instant d'avoir une si grande fan. Elle lisait ses bouquins de réflexion, ses magazines, elle la suivait et trouvait en elle du bon, du réconfort et se disant que de merveilleuses personnes pareilles, il fallait en garder. Même si ce n'était qu'une star, la jeune femme avait l'impression de la connaître, sentiment jugé par ses amis de fanatisme avancé et exagéré. Même si elle pensait à la réponse de sa compagne, elle répondit :

— Candice est morte...

— Ah bon ?

Olga l'agrippe et la mène à sa chambre. Là, son ordinateur portable est allumé et diffuse en boucle des émissions de journal où les images de la défunte passent inlassablement. Les titres sont dramatiques, les musiques mélancoliques.

— Mais, quand ?

— Le soir du concert, répond Olga les yeux fermés.
Elle avale sa salive et s'étendit sur son lit en fixant le plafond. "Elle est morte sans que je n'ai au moins pû réaliser mon rêve de lui parler..." regrette-t-elle.

— Je suis désolée ma chérie...

— Quelqu'un l'a empoisonné !

— En plus. C'est tragique !

— Allez, je m'en remettrai. Je pourrai être mon bouddha à moi, dit-elle tristement.

_______________

Chapitre du 04 Novembre 2016

Le Micro sur la Scène de Crime [ TERMINÉE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant