Encore un moment avec toi

Chapitre 11

Cela fait maintenant deux jours que l'on est rentré à l'hôpital.
La complicité qui s'était créée entre Ed et moi durant ce séjour n'est pas réapparue depuis.
Il est souvent occupé et nous n'avons plus beaucoup de temps pour discuter.
Aujourd'hui, je n'ai pas la force de me lever. Le séjour m'a complètement épuisée et mes jambes ne me réponde presque plus.
Ma mère est passée hier pour que je lui raconte tout ce qu'il s'était passé. Elle était vraiment heureuse d'apprendre que je reprends peu à peu goût à la vie. Je n'ai, bien sûr, pas fait allusion à mes deux crises de fin de journée au risque de l'inquiéter. Mais le mal est fait.
Quand elle allait repartir, j'ai voulu la raccompagner à l'entrée. Malheureusement, dans le couloir près des urgences, une douleur fulgurante m'a fait perdre l'équilibre et je suis tombée en me cognant la tête au sol comme si ce n'était pas assez douloureux ainsi. Elle a accouru près de moi en pleur et elle a crié après des infirmiers. On m'a conduite en salle d'intervention mais je n'avais rien à part une ouverture au crâne.
Elle a passé la nuit avec moi et elle est repartie pour son boulot me promettant de venir dès qu'elle avait fini.
Je m'en veux de la faire vivre ainsi. Bientôt, je ne serai certainement plus là. Vu la façon dont elle s'est repliée sur elle-même lors de la mort de mon père, je crains le pire quand mon heure arrivera.
Je suis tranquillement en train de regarder un film - au moins le troisième depuis le début de la journée - quand on toque à ma porte.

- Entrez!

Ed apparut dans l'encadrement de la porte. Un grand sourire s'affiche sur mon visage. Ca fait trop longtemps que je ne l'ai plus vu. J'essaie de me redresser dans mon lit mais je suis trop fatiguée pour y arriver. Il entre pour m'aider et mon sourire s'efface rapidement quand j'aperçois son visage.

- Alors? Comment va notre battante? me demande-t-il.

- Ca peut aller. Mais, et toi, ça va?

Ses yeux sont gonflés et rouges comme s'il avait pleuré toute la nuit. Il est fort pâle et pas un de ses muscles sont relâchés.
Il me regarde en fronçant ses sourcils mais il ne me dit rien et glisse une chaise à côté de mon lit pour s'y asseoir. Après une longue minute de silence, il prend ma main et me regarde dans les yeux. Je peux ressentir toute la peine qui émane de lui et je commence à paniquer.

- Eden? Qu'est qui se passe? je lui demande.

- Nous avons reçu les résultats de ton dernier IRM...

- Ah! Et?

L'inquiétude que je perçois dans sa voix ne présage rien de bon. Il baisse sa tête en la secouant de droite à gauche et me sert la main plus fort. Je déteste le voir si triste.

- Rose... Tu es trop jeune... Mon Dieu... 

En disant ces mots, des larmes commencèrent à perler aux coins de ses yeux. Il baisse le regard et ne continue pas sa phrase. Il a l'air tellement démuni... 
Je relève sa tête en prenant son menton entre mes deux doigts et lui demande:

- Ed, que ce passe-t-il?

Il se mordille sa lèvre inférieure tout en évitant mon regard. C'est toujours ce qu'il fait quand il hésite à me dire quelque chose. C'est quand je lui presse la main encore plus fort qu'il décide enfin de me regarder et de me répondre, ses larmes coulant sur ses joues dorénavant.

- La tumeur a grossi Rose... La chimio ne fonctionne plus... C'est devenu irréversible... Il te reste au moins deux mois... On ne peut plus rien faire... Je suis tellement désolé, si tu savais...

Je me fige. Je ne peux pas en croire un mot.
Avez-vous déjà ressenti comme si votre monde s'écroulait? La première fois que j'ai vécu cette sensation, c'est quand ma mère était revenue en pleur de la porte d'entrée où le chef de mon père se tenait quelques secondes au par avant.
Elle s'est agenouillée devant moi. Les larmes ruisselaient sur son si joli visage. Automatiquement, je l'ai prise dans mes bras pour la consoler, même si je ne savais pas pourquoi elle pleurait. Elle me serait tellement fort que j'étais sur le point d'étouffer mais je m'en fichais. Ma mère souffrait et je ne pouvais pas continuer de la voir ainsi.
Et là, à mon oreille, elle m'a murmuré que papa ne reviendrait pas. Naïve, je lui ai demandé pourquoi et elle m'a simplement répondu qu'il avait rejoin les anges.
Et c'est là que la douleur est arrivée, comme si on m'arrachait le cœur. Comme si on m'avait enlevé la seule raison qui me tenait en vie. J'ai commencé à pleurer comme une dingue. J'aimais tellement mon père, ma famille...
Voilà ce que je ressens en ce moment. Le vide, le noir. Tout ce à quoi je pense est la mort. 
Tout ce que j'arrive à faire est de prendre Eden dans mes bras et le serrer le plus fort possible. Il répond à mon accolade et on ne se lâche pas pendant cinq minutes.
Il n'arrête pas de me murmurer des désolés à mon oreilles mais je n'arrive pas à lui répondre. J'aimerais lui dire que ce n'est pas de sa faute, que grâce à lui j'ai vécu les meilleurs moments de ma vie mais les mots restent coincés dans ma gorge tout comme mes larmes. J'arrive seulement à lâcher un léger gémissement plaintif en le serrant jusqu'à l'étouffer.
Eden se décale un peu de moi mais nous restons tout de même fort proche. Il pose sa main sur ma joue et c'est quand je vois son visage que je craque complètement. Il est secoué par des sanglots et ses yeux sont encore plus rouges que tout à l'heure. 
Je le reprends dans mes bras et recommence à pleurer. Je suis complètement anéantie et je ne peux pas m'empêcher d'imaginer la réaction de ma mère quand elle l'apprendra si elle n'est pas encore au courant.
Après quelques instants, la seule chose qui me passe par la tête est une question. Est-ce que l'on souffre quand on meurt?
Je vais bientôt le savoir.
Moi, Rose Tyler, vais mourir seulement à l'âge de vingt ans.

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Désolée pour mon retard!!! Je n'ai pas eu le temps du tout d'écrire!!!
J'espère que ce chapitre va vous plaire kisses mes chatons.