Ce matin je me réveille par cette chaleur d'été étouffante. Nous sommes le 17 août et il est 10h38.
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Côte à côte, sur ces vieilles balançoires, je t'écoute et discute avec toi.
" mais tu sais... J'ai une certaine haine envers l'été."
me disais-tu sèchement en caressant le chat dans tes bras. Ces paroles sont si vides... Est-ce vraiment toi? Je me le demande...
Comme le chat s'échappe de tes bras, tu le poursuis, sautant sur le passage piéton, qui d'un coup se teint d'une lueur rouge vive!
Détruite et brisée en mille fragments, ton crie de douleur raisonne en moi, pétrifié devant cette scène. Ton parfum mêlé à l'odeur de ton sang, innonde la route, je ne peux respirer, je ne peux le supporter."Est-ce un cauchemar, une simple illusion?"
"Non, tout cela fais bien partie de cette réalité cauchemardesque!"
Me répond une brume rouge.J'entends les cigales pleurer et le ciel s'assombrit, se teint de noir.
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Je me réveille dans mon lit en sueur, par le "tic-tac" de mon réveil indiquant : 10:38
Ce jour du 17 août, je me retrouve dans le parc, sur les vieilles balançoires à discuter avec toi.
"Mais tu sais... C'est vraiment étrange... J'ai rêver que nous étions dans ce même vieux parc, sur ces balançoires en train de discuter."
Tu me regardes avec un grand sourire sur le visage, en caressant le chat.
Celui-ci s'échappe de ton bras.
"Et si on rentrait à la maison?"
Te dis-je en te retenant par le poignet, pris de peur.
Nous marchons en direction de chez moi. Tout le monde a le regard pointé vers le ciel, pétrifié.
Je me retourne et vois soudain, une barre en métal tombant, te transperçant la poitrine. Ton sang gicle sur cet assassin en fer et le teint d'un rouge profond.
"Est-ce réel ?" me dis-je, sans bouger.
"Tout ce que tu vois n'est que l'abominable réalité !"
Me répond une voix, mêlée au triste chant des cigales.
Ton sang m'étouffe et ma vision se trouble. Pendant un instant, j'ai cru voir un grand sourire satisfait sur ton visage. Pourquoi? Mes jambes ne tienne plus et tout s'efface.~
Je me réveille dans mon lit en sueur, un 17 août à 10h38.
Le monde se noircit d' innombrables de fois et la brume mensongère de l'été est toujours accompagnée de ton sourire satisfait. Encore et encore, cette scène rouge se répète.
J'ai compris depuis longtemps. Cette boucle sans fin qui nous emprisonne.
Dans ce genre d'histoire, il ne peut y avoir qu'une seule fin.~
Tu t'apprêtes à traverser la route et le feu vire au rouge. Soudain, je te jette sur le trottoir et nous échangeons de place. Le camion me heurte et me déchire. Mon crie de douleur te transperce et raisonne en toi. Mon sang bouillant gicle sur ton visage apeuré et crispé. Mon corps est brisé et j'affiche un grand sourire satisfait que tu peux percevoir. Ta vision se trouble et le monde s'assombrit.
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Le 17 août d'une certaine année, tu te réveille à 10h38 en sueur dans son lit.
"J'ai échoué mais aujourd'hui, je ne ferais plus la même erreur."
Voici les paroles que tu murmures...