Planet Fleed - Pour une raison politique avant tout

Chapitre 16

De sa caverne perdue dans la forêt, Alphgar méditait agenouillé sur une paillasse dans sa pièce circulaire. Des bougies posées sur le sol en cercle l'entouraient. Il sentit d'étranges vibrations, les flammes se mirent à trembler avant de s'éteindre subitement.

Le mage se leva aussitôt.

- Ça commence !

Il ferma les yeux, se concentra et disparut.

***

Aphélie suivit Cornelius dans les rues d'Euphor. Elle fut bousculée par la population qui courrait en sens inverse et perdit la trace de son compagnon. Elle regretta de ne pas avoir d'arme sur elle. Quand elle arriva près de l'aérodrome, elle comprit ce que les gens fuyaient. Elle vit des dizaines de soldats à cagoule verte sortir des navettes veghiennes posées depuis le matin en vue de la réception officielle de la princesse Végalia Elle aperçut Cornelius qui s'approchait du hangar principal où étaient entreposés les appareils euphories Elle se dépêcha de le rejoindre quand elle le vit tomber. Elle s'arrêta soudain et se cacha derrière un bâtiment. Cornelius ne se relevait pas. Elle craignit le pire. Mais elle devait avancer. Les autres membres de l'équipe qui s'étaient joints à cette mission stoppèrent derrière elle et examinèrent aussi la situation.

- Nous ne pourrons pas passer par là, nous sommes à la vue du moindre tir.

- Il faut que nous puissions décoller et tenter de nous défendre, répliqua-t-elle.

- Passons par la gauche. On peut atteindre l'arrière du hangar en accédant par les bureaux d'accueil, fit Ilan.

Aphélie le regarda.

- Que fais-tu là ? Tu es un peu jeune, tu ne crois pas ?

- Allez soeurette, Ilan est aussi bon que moi dans le maniement d'une navette.

La jeune fille ouvrit la bouche, stupéfaite.

- Nadir ! Tu devais rester avec les parents.

- Oui mais quand je t'ai vu courir par ici, j'étais curieux. Et puis, vous allez avoir besoin de petits comme nous. Notre taille nous permet de nous faufiler n'importe où.

Aphélie secoua la tête, résignée.

- Maintenant que vous êtes là... Mais promettez-moi de faire attention et ne vous précipitez pas.

- D'accord, chef, répondirent les garçons.

- Bien, allez voir si les portes sont ouvertes.

Les garçons partirent et ce fut pour Aphélie de longues minutes d'attente. Elle ne pouvait s'empêcher de regarder du côté de Cornelius Il était toujours au sol, une flaque rouge se répandait sous lui. Les soldats se dispersaient, tirant devant eux, tuant toutes les personnes sur leur chemin. Ils piétinaient les cadavres qu'ils parsemaient et entraient dans les maisons. L'écho des fusillades était assourdissant. C'était un véritable enfer et Aphélie se doutait que ce n'était que le début. Tournant son regard vers le hangar, elle vit Nadir lui faire signe.

- Ok, la voie est libre. Allez-y deux par deux. Ne vous faites pas repérer.

Elle continua à surveiller les alentours jusqu'au moment où ce fut son tour. Alors qu'elle s'engageait, elle entendit des pas lourds derrière elle. Un groupe de soldats venait dans sa direction. Elle se détourna et reprit sa marche.

- Eh vous, là-bas, arrêtez-vous !

Elle accéléra le pas sans écouter les injonctions.

- Arrêtez-vous où je tire !