Il était une fois Jeon JungKook, un lycéen de 17 ans tout ce qu'il y avait de plus commun : des yeux de jais, des cheveux couleur corbeau, une bouche formée de lèvres ni trop fines ni trop épaisses, un nez droit aux proportions parfaitement dessinées héritées de son père et de jolies dents de lapins qui rendaient chacun de ses sourires uniques, hérités eux de la mère de l'asiatique aux traits encore juvéniles malgré l'âge avançant. Un coréen assez banal en somme.
Il était originaire de la ville portuaire de Busan, à la pointe de la Corée du Sud. Cependant, suite à la mutation de son paternel ; grand commercial ayant des contacts jusque l'Europe, lui et sa famille avaient dû déménager dans la capitale : la belle Séoul. Cette dernière s'illuminait la nuit telle New York ; les immeubles et autres buildings à la hauteur effarante étaient parés de nombreux carrés lumineux à chaque habitation, ce qui faisait "penser à Tetris" comme disait souvent le noiraud. D'ailleurs, il s'amusait souvent avec son meilleur ami Taehyung à chercher des formes dans les amas géométriques que formaient les lumières à travers les fenêtres, en s'évertuant à convaincre celui-ci que les sept lumières de l'appartement des Park et des autres locataires adjacents formaient la Master Sword, toute droit sortie du dernier opus de Zelda.
En se rappelant ce douloureux souvenir le soir dans sa petite chambre, il ne pouvait pas ne pas se remémorer le sourire de Taehyung, Tae, Kim Taehyung, TaeTae (appelez-le comme bon vous semble, car après tout, l'intégralité de ces noms lui allait parfaitement), ce meilleur ami qu'il n'avait plus jamais revu depuis un certain 30 décembre, du reste, jour de l'anniversaire du rouquin. Ce jour-là, et de nombreux jours le suivant, la Terre avait comme cessé de tourner pour l'adolescent de 17 ans qu'il était...* Flash-back, 2 ans auparavant, le 30 décembre • PV JK *
- "Alleeeez Hyung ! S'il-te-plait !
- Jungkook, justement il ne me plait pas, j'ai dit non ; j'irai pas chercher le tout nouveau Battlefield !
- Mais Hyung, il vient tout juste de sortir et tous mes amis l'ont déjà, je suis le seul à encore baver dessus..."Je ne l'appelle "Hyung" qu'en cas d'urgence extrême, il ne devrait pas mettre longtemps avant de céder, je le sais.
- "Je... Je... Reprenais-je, je ferai ce que tu veux ok ?
- Absolument tout ce que veux ?
- Euh... Oui ? Hésitais-je
- Et ce pendant une durée tout à fait indéterminée ?
- Aussi oui... Appréhendais-je
- Alors écoute-moi bien... Ancra-t-il ses yeux sombres dans les miens, je veux que tu fasses tout ce dont tu as envie dans la vie, ne rien regretter et vivre au jour le jour sans te soucier des autres."Je restais muet... Comment peut-il être aussi sérieux alors que ce n'est qu'un clown habituellement ? Il lui est arrivé quelque chose, à lui ou sa famille, une maladie, un truc nan ? C'est pas normal...
- "Dis Tae Hyung ?"
- Oui Kook' ?
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Dis-le moi.
- Comment ça "Qu'est-ce qu'il se passe ?", qu'est-ce que je devrais te dire ?
- Pourquoi t'as dit un truc aussi sérieux, comme ça, d'un coup, sans raison ?"Il avait l'air d'hésiter, cherchant ses mots comme si chacun avait son importance et ne devait pas être pris à la légère, puis commença, me répondant avec franchise :
- "Tu sais... Les adultes, ce que je ne suis pas, encore heureux, regrettent leurs gestes parfois, ce qu'ils racontent, font, et les regrets, les remords, ça rongent tu comprends ? Mais on peut aussi regretter ce qu'on ne fait ou ne dit pas... "Les folies que l'on regrette le plus sont celles que l'on n'a pas commises quand on en avait l'occasion" d'accord ? Alors chaque fois que tu hésiteras à dire ou faire quelque chose, dis-le, fais-le, et ne regrette jamais rien, en aucune circonstance même avec certaines conséquences..."Je ne répondais rien, que voulez-vous répondre à ça ? Je restais bouche bée, hochant simplement la tête en assimilant ce qu'il venait de me dire, lui, cet habituel clown de 17 ans. Il venait de mettre une claque à l'ado de 15 ans que j'étais...
Puis il est parti soudainement de ma chambre en esquissant un sourire d'au revoir. Je n'ai pas tout compris là... Il paraissait bizarre aujourd'hui, déjà ce matin il m'a paru étrange... De toute la journée il ne m'a pas parlé une seule fois de son anniversaire, en temps normal il en aurait parlé encore et encore, cherchant son cadeau dans tous les recoins de ma chambre, le trouvant d'ailleurs à la même cachette qu'à chaque fois : derrière l'armoire blanche et grise faisant face à mon lit...