Mercenaire : Le Devoir de Tuer

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"Certains hommes veulent juste voir le monde brûler."

Alfred, Batman The Dark Knight

Alfred, Batman The Dark Knight

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Il y a du sang à mes pieds.

Beaucoup de sang.

Il s'écoule autour de moi, jusqu'à prendre possession de mes semelles, et bientôt former une immense flaque écarlate dont je suis le centre, qui s'étale telle une épidémie dans une capitale.
Vite.
Trop vite.

Les effluves de l'hémoglobine parviennent à pénétrer mes narines, malgré ma veine tentative de retenir mon souffle assez longtemps pour qu'elles s'estompent.
C'est une odeur âcre qui vient s'insinuer dans votre conduit respiratoire, du nez aux poumons, qui emplie votre être de son acidité et vous étouffe comme un serpent vous étrangle.
Je suffoque. J'ai envie de vomir.

Il y a du sang sur mes mains.
Je tiens un poignard autrefois argenté, dorénavant tâché de rouge.
Il y a un homme à mes pieds.
Je connais ce visage, mais je ferais tout pour l'oublier. Tout est de sa faute.

Non. Tout est de ma faute. Je n'aurai pas dû accepter cette mission.

Il y a quelques jours, un homme est venu me voir et m'a proposé un marché. Un marché que je ne pouvais pas refuser.
En effet, je pourrais être ce que les gens "normaux" qualifient d"assassin", de "tueur à gage".
Mais il n'en est rien. Je ne suis pas un meurtrier, je ne tue pas pour de l'argent. Je ne tue pas tout court. Je suis un mercenaire, sans mission d'assassinat. Et j'étais le meilleur dans ma catégorie. Pour toutes les missions de vol, d'infiltration ou de protection rapprochée, aucun de mes "collègues" ne m'arrivaient à la cheville, et bon nombre d'entre eux avaient déjà été la cible d'une de mes nombreuses missions.
J'étais connue comme la peste noire. Si vous vous retrouviez avec votre nom inscrit sur un parchemin de mission à mon intention, soit c'est vous qui me demandiez ma protection, soit quelqu'un désirait fortement un de vos précieux biens. Et en général, le bien en question n'était pas du ressort de la petite camelote.

Ce jour-là, j'étais accoudée au plan de travail de la boutique d'armement qui nous fournissait, nous mercenaires, en couteaux, poignards, sabres, machettes, épées, revolvers, fusils, pistolets et autres arbalètes. J'attendais mon nouveau jouet, une dague d'un alliage encore inconnu qui ferait ses preuves en m'aidant à crocheter quelques portes. Bien sur, elle n'était en aucun cas destinée à prendre la vie, seulement dans le pire des cas à amputer certains membres, rien de plus.

L'homme dos à moi qui paraissait si absorbé par son travail, c'était Aeron, un ancien assassin particulièrement doué, mais qui avait rapidement raccroché pour ne pas prendre goût au sang. Il s'était alors reconverti dans la fabrique d'armes, domaine dans lequel il excellait tout autant. Je l'admirais beaucoup, et c'est aussi pour cela que j'en étais tombée amoureuse.

Mercenaire : le Devoir de Tuer [ONE-SHOT]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant