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"La volonté, c'est le clou auquel on accroche son projet pour l'avoir toujours devant les yeux."
Victor Hugo


La première fois que j'avais vue cette citation, je n'avais pas spécialement saisi la profondeur du raisonnement.

A y regarder une deuxième fois (et surtout après un quart d'heure d'analyse poussée en cours de français deux heures plus tôt), c'était devenu comme une évidence.

Car en posant les yeux sur la dernière page de mon manuscrit, l'amoncèlement de motivation qu'il m'avait fallu pour écrire mon tout premier roman est la première chose que je constatai.

L'enveloppe déjà timbrée à l'adresse des éditions Michel Lafon était déjà fin prête, prenant la poussière sur mon bureau depuis plus d'une semaine. Tout ce qu'il me manquait à présent, c'était le courage de l'envoyer.

Peu importe la multitude de personnes qui m'avaient encouragée et soutenue dans la réalisation de mon projet, la crainte était toujours présente dans mon esprit.

C'est drôle à quel point même lorsqu'on est fier de son travail, les regards extérieurs peuvent remettre en question toute notre confiance.

La plupart des lycéens que je côtoyais tous les jours ne comprenaient pas la portée de leurs actes et de leurs paroles sur l'assurance des autres. Juger, critiquer, dévaloriser, c'est tellement simple.

Pourtant il m'avait fallu plus de quinze mois pour aboutir à un résultat satisfaisant.

Mais ce soir-là, c'était décidé, je me lançais. Mes parents avaient même prévu de m'emmener à la poste, donc pas de retour en arrière envisageable. C'était déjà un exploit qu'ils aient l'initiative de m'accompagner quelque part, l'occasion ne se renouvellerait certainement pas de sitôt.

Ce n'est que quand j'entendis mes deux pères franchir la porte d'entrée que je réalisai que le moment était venu. Les quelques minutes de ma maison au bureau de poste furent probablement les plus courtes de ma  vie, car à peine la panique s'était-elle installée dans mon esprit que je me retrouvai debout, tétanisée devant la boîte aux lettres jaune.

Et même si cela me prit quelques minutes,le geste était simple : un seul mouvement vers le côté "Autres Départements", et c'était fini.

Le plus dur était derrière moi, il ne restait que l'attente d'une réponse.






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