Partie 1 sans suite

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Un, deux, trois,

L'effroi s'empare de toi,

Quatre, cinq, six,

Je te présente mon canif,

Sept, huit, neuf,

Finie la chanson, dix est là et il te regarde mourir tandis que mes yeux émeraude s'abreuvent de ton joli corps à la peau de lait qui se fait tendrement découper par mes soins.

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First-Shot

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Dray Oaken se précipitait à travers les rues du Bronx, ses yeux gris fourrageant les chiffres des maisons, désireux de trouver la bonne adresse. Il détestait ça au plus haut point ; son job, les clients qui n'appelaient que tard dans la nuit, entre trois et cinq heures, celles qui étaient vieilles, et ce job merdique encore une fois. Sans diplôme, sans études, sans rien, il ne pouvait pas trouver meilleur qu'être escort, tant pis pour les dépanneurs ou bien les restaurants. C'était mieux payé au moins, mais Dieu qu'il détestait ce job pourri, cette ville pourrie et mieux encore, cette vie pourrie.

Pourquoi n'avait-il pas pris son auto déjà? Ah, eh bien peut-être parce qu'elle avait été saisie alors que son permis était expiré depuis deux bons mois. Il devait se faire un max de blé pour espérer pouvoir se payer un nouveau permis et réussir à rembourser les dus. Entre ses factures, son petit appartement miteux et le salaire plutôt merdique que son employeur lui promettait d'augmenter bientôt, Dray ne savait plus où donner de la tête. Oui, son salaire était meilleur que celui qu'offraient les dépanneurs ou encore les restos, cependant, il restait assez médiocre.

Peut-être qu'il aurait mieux fait de demander à l'une de ses collègues de le reconduire? Peut-être qu'il aurait dû rester chez ses parents au lieu de foutre le camp sous l'impulsive envie de vivre librement et faire son nom par lui-même? « Oaken Junior » lui collait à la peau depuis tout petit, et bien que Dray détestait plus de choses qu'il n'en aimait, se faire harceler et rabaisser à cause d'un stupide nom avait finit par l'achever.

Quelque chose de dur et noir le fit tomber lourdement sur l'herbe morte. Dray leva les yeux, cherchant des mots acerbes à cracher à l'être écrasé sur lui.. ou plutôt à califourchon, les mains de part et d'autre de son visage angélique. Qui diable pouvait être l'imbécile dont la notion de marcher avait clairement été oubliée et qui traînait aux petites heures du matin dans les rues désertes du Bronx?

Lorsque ses yeux rencontrèrent ceux dudit imbécile, son cœur eut quelques ratés.

« Un.. deux, trois... » chuchota l'homme aux prunelles d'un vert inhumain.

L'effroi s'empare de toi.

Allyster Abbotts. Le célèbre Allyster Abbotts, celui qui tuait sans que personne ne se préoccupe de lui et de ses victimes. Le meurtrier qui décapitait ses proies de son couteau aiguisé. Celui qui allait très certainement lacérer sa peau de sa lame d'argent ici, dans cette rue perdue du Bronx, avec pour seuls témoins ... personne.

Sa respiration s'accéléra très perceptiblement, arrachant un sourire carnassier à l'homme qui avait épinglé ses poignets, le temps que Dray ne se rende compte de la situation.

C'est ce moment que choisit le blond pour essayer de fuir son bourreau.

« Lâche-moi espèce de débile! » s'époumona Dray.

La main libre d'Allyster Abbotts enveloppa doucement sa bouche et ses billes folles se fixèrent dans celles du blond. Par Merlin, cette main était gigantesque et ces yeux étaient inhumains. La gestuelle de l'homme le fit se calmer net. Sa gorge étouffa un sanglot inarticulé alors que la gravité de la situation prenait réellement toute son ampleur devant ses pupilles grisâtres.

« Chhht... ne pleure pas mon ange.. » la voix grave et rauque s'éleva avec légèreté et moquerie dans les airs.

Dray fit battre ses jambes dans tous les sens, cherchant désespérément un moyen de déstabiliser son agresseur afin qu'il puisse fuir. C'était sans compter sur le fait que Allyster Abbotts devait avoir prévu le coup alors que ses membres s'enroulaient autour des siens pour le maintenir en place.

Les yeux verts le regardèrent intensément. À ce moment là, ce fut comme si la tension se mélangeait avec l'oxygène, faisant s'écraser quelque chose de puissamment dense contre ses poumons assoiffés d'air. Ce n'était pas exactement ça. Les doigts osseux d'Allyster Abbotts venaient de se refermer autour de sa délicate gorge.

Le visage pâle devint progressivement rouge, les yeux gris s'injectèrent de sang, un petit sifflement se fit entendre entre les froissements de vêtements, les yeux grands ouverts étaient maintenant mi-clos. Il allait s'évanouir si la prise sur son cou ne se desserrait pas. Finalement, les phalanges lâchèrent prise. Dray prit une grande goulée d'air lorsqu'il fut libéré, le faisant immanquablement tousser. Un sourire vint étirer les lèvres du tueur.

« Quatre, cinq, six... » continua son agresseur.

Je te présente mon canif.

Les yeux injectés de sang s'écarquillèrent. Dray tenta de supplier l'homme de ne pas le tuer, mais sa voix lui fit défaut.

« Les joies d'un étranglement. » révéla-t-il.

Cette fois-ci, il pleura pour de vrai, ses yeux douloureux et sa gorge en feu ne faisant qu'accentuer son mal.

« S'il vous plaît.. s'il vous plaît.. » sa voix cassée écorcha le silence de la nuit.

Dray ferma fortement les yeux tandis que la lame d'argent glissait presque tendrement le long de son cou, traçant un sillon brûlant jusqu'à ses clavicules, descendant sur un bouton de sa chemise noir qu'il coupa facilement.

A SUIVRE, MUHAHAHAHAHA. En fait, y'a pas de suite v.v

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 14, 2016 ⏰

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