Une amie m'a offert un livre, il y a quelques semaines. Je l'ai commencé, ce matin, dans le métro: En finir avec Eddy Bellegueule, d'Edouard Louis.
Les mots y sont forts, frappants et poignants. On ressent presque la douleur du personnage, on a mal à la tête lorsque la sienne cogne le mur, on plisse les yeux à certaines descriptions. Au moment où j,'écris, je n'en suis qu'à la page quarante, parce que je ne lis pas vite. Je n'en suis qu'à la page quarante, et pourtant j'ai déjà hâte de continuer ma lecture, et même de terminer le bouquin. Je suis curieuse de savoir comment ce pauvre garçon évoluera Les mots du narrateur m'ont agrippée, se sont accrochés à moi, enroulés à mon corps, mes bras, mes jambes. Je traîne ces mots à mes chevilles, et j'ai besoin d'en faire part. Ce livre va me faire pleurer, c'est presque sûr. Il transpire de douleur, et cette douleur se répercute sur la lectrice que je suis. Il transpire de douleur face aux préjugés, la stigmatisation, il transpire de violence et d'injustice.
Je l'ai commencé ce matin, il est peut-être trop tôt pour le conseiller...et pourtant, je le conseille. Vivement.
Deux jours plus tard.
J'ai fini le bouquin. Je confirme ce que j'ai dit un peu plus haut. Je le conseille vivement.
On se retrouve face à un enfant complètement perdu, mal à l'aise dans son corps, qui rêve de changement sans vraiment savoir de quel type, le changement. Un enfant qui se retrouve très tôt, trop tôt nez à nez avec le rejet.
Ce livre,c'est la douleur même, une douleur qui n'est pas masquée, une douleur quelques fois (du moins à mes yeux) masochistes. Cette histoire,ce sont les tentatives d'une émancipation.