Inceste : Bleu - phobie – infinitésimale
Ino & Inoïchi
Elle le fixait dans les yeux. De ses grands yeux bleus, elle le regardait avec admiration. Une très grande admiration dans ses pupilles. Il était là, son père. Du haut de ses douze ans, elle le regardait intensément tandis que celui-ci finissait de lui préparer son petit déjeuné.
« Et voilà ma grande. Une belle omelette à la papounet. »
Inoïchi déposa une assiette fumante devant sa petite fille. Elle était sa fille unique, son trésor. Et en plus de cela, il était veuf. Chaque jour qui passait, il essayait d'être au mieux pour son enfant. C'était dur, mais elle était toute sa vie.
La jeune fille attaqua son repas avec délicatesse. Ses longs cheveux blonds glissaient le long de ses épaules. Elle était magnifique, un véritable ange. Aimable, gentille, et serviable. Attentionnée et débrouillarde. Elle avait tout pour plaire ses petits camarades de classe. D'ailleurs, elle avait un succès fou. Mais elle n'en avait sincèrement rien à faire.
Son père s'assit en face d'elle avec son journal entre les mains. Lui aussi était bel homme. Beaucoup de femme le courtisait, mais il n'était pas intéressé par un deuxième mariage. Il le faisait peut-être pour elle, se disait la petite Yamanaka. Pour qu'elle ne croit pas que son père veuille remplacer sa véritable mère défunte. Peu importait de toutes les façons, elle n'aurait pas accepté. Pas accepté, non qu'une autre femme prenne la place de sa mère, mais plutôt sa place à elle.
La gamine avait développé des sentiments très forts envers son père. Il y avait une certaine complicité entre les deux Yamanaka. Mais elle voulait encore et encore se rapprocher de son père.
Elle se souvient encore, elle avait toujours été jalouse de sa très chère mère. Non pas jusqu'à la haine ou même simplement la détester. Non, elle adorait sa mère... mais son père aussi adorait sa mère.
Tout avait commencé un soir d'hiver, deux ans après la mort de sa mère. Elle avait sept ans, à cet âge on comprend légèrement mieux la réalité. A cet âge-là, elle avait réellement compris que sa mère ne reviendrait plus. Elle avait pris conscience de ce qu'est la mort. Et surtout elle avait compris que la mort pouvait l'atteindre elle ou son père. Une anxiété c'est développé dans son esprit, elle prenait garde à tout son entourage.
« C'est une étape normale du développement de l'enfant. Vers 7 ans, l'idée de la mort devient très active. » Leur avait dit la psychologue de l'école, alors que la belle petite blonde avait été assez perturbée en classe.
Mais cette 'étape' a engendré un trouble du comportement, diagnostiqué en Thanatophobie. Une peur irrationnelle de la mort. Une phobie rare mais réelle. Souvent accompagné de l'autophobie, peur de se retrouver seule.
Ce soir-là, des cauchemars la submergeaient, elle criait presque à la folie. Voyant sa mère venir chercher son père, l'abandonnant seule. Elle enfonçait ses ongles dans sa peau, elle voulait ne plus y penser. Elle voulait ne plus jamais y penser. Elle était recroquevillée au pied de son lit, transpirant de crainte et d'effroi, perdu loin. Une main se plaça soudainement sur sa tête, doucement l'attirant légèrement contre son torse. Caressant ses cheveux lentement. Son père, lui chuchotait à l'oreille doucement. Et elle se calmait, lentement mais surement. « Oui, bien sûr il ne partira jamais sans moi » pensait-elle. Elle avait ressenti un bien-être apaisant, et elle c'était endormie au creux des bras de son cher papa.
Aujourd'hui, elle n'appréhendait plus ni la solitude, ni la mort. Mais un sentiment bien au-delà de ce que peut penser son père c'était installé à son égard. Elle l'aimait. Pas comme une fille aime son père, non, mais comme une femme aime un homme. Comme sa mère aimait son père. Maintenant qu'elle entrait dans son adolescence, elle avait des désirs enfouis envers lui. Etait-ce mal ce qu'elle ressentait ? Elle avait fait des recherches et était tombé sur le « complexe d'Œdipe » seulement elle n'avait plus cinq ans et son désir était présent depuis peu.
« Tu vas être en retard Ino, dépêche-toi ma belle. »
Inoïchi se relève pour embrasser le front de sa fille avait de se diriger dehors. Il était parti, et elle était toute rouge devant son omelette. Comment allait-elle faire ? Se retenir ? Tout lui avouer ? Non, non ! Elle ne pouvait tout simplement pas. Impossible ! Qu'allait-il dire ?
D'un geste bref elle secoua sa tête avant de finir son assiette. Elle allait y penser plus tard. Après tout c'est peut-être passer...
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Ino se regarde dans le miroir, elle avait bien changée. Ses traits c'étaient affiné, son corps c'était formé et de jour en jour sa libido s'amplifiait.
Elle ouvrit le robinet, et s'aspergea de l'eau sur le visage. Dix-neuve ans à son compteur, et rien n'avaient changé. Ses sentiments, ses pensées peut-être plus osées. Mais toujours pour le même homme : son père.
Il était à peine 5 heures du matin et il était samedi. Aujourd'hui elle avait décidé une chose. Elle allait partir loin, très loin. Lui laisser une lettre qui lui raconte tout ce qu'elle ressent. Elle ne voulait pas faire souffrir son père, mais elle ne pouvait pas l'aimer comme elle le faisait. Sa moralité lui en interdisait. C'était un amour immoral, interdit, et impossible. Elle se sentait sale, et mal. Et pour elle la seule solution était de s'en aller loin avant qu'elle ne regrette quelque chose.
Elle avait tout prévu, un appartement, un petit boulot et son université était éloigné. Elle ne lui avait rien dit du tout. Tout était prêt, et elle avait même déjà écrit sa lettre.
Sacs en main, habillée coiffée. Elle profitait que son père soit endormi pour s'en aller. Se serait beaucoup plus simple.
« Tu pars Ino ? »
Finalement il ne dormait pas. Un frisson la parcouru, la peur, l'envie, le désarroi. Tout ce mélangeait. Mais son père sourit, et elle se calma. Un sourire triste, mais sincère.
« O-oui-i...
-Je comprends. »
Inoïchi brandit un papier. La lettre qu'elle avait posée dans la cuisine.
« J-je l'ai lu et relu, croyant à une blague. Mais maintenant avec du recul je comprends ton comportement depuis le début.
-Pardon papa. J'ai essayé de...
-Je sais. Tu as tout marqué dedans. Ce n'est pas de ta faute, tu es... victime du destin. Tu as raison, partir est sûrement la meilleure solution. Mais sache que si tu reviens la maison sera toujours ouverte. Je t'aime... mais pas comme toi tu m'aime. Pardonne-moi de t'avoir tant fait souffrir... »
Les larmes coulaient sur les joues de son père, pourtant son expression avait l'air calme. Ino elle éclata en sanglot, elle ne voulait pas le prendre dans ses bras. Ce serait vraiment ambigu.
« Je ne saurais te rendre heureuse. Je ne suis que ton père, et je ne suis pas tout jeune. Tu ne peux tout simplement pas avoir ces pensées envers moi. Je sais que ce n'est pas ta faute. Pardonne-moi de n'être que ton père. »
Et il se retourna pour qu'elle ne voit pas ses larmes. Inoïchi pleurait en silence, et lentement Ino s'en alla.
Etait-ce réellement la seule solution ? Est-ce réellement interdit ? La vie est-elle si dure à vivre ? N'aurait-il pas un meilleur avenir, ne serait-ce qu'une infinitésimale ?
Ino se retourna une dernière fois vers sa maison, son père regardait tristement par une persienne. C'était réellement un Adieu.