Chapitre 9: Partie 3

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Bonne Lecture ~♡

- Il m'a fallu du temps pour panser mes blessures et quand j'ai décidé qu'il était temps de me remettre sur les rails, j'ai enfin pu apprécier à nouveau la vie. Tout ce qui me motivait à présent était de continuer notre entreprise dans l'espoir de faire vivre encore un peu de son œuvre.

Après ces mots lourds de sens, nous restons silencieux, yeux dans yeux. Cette révélation rend tout limpide : son combat perpétuel pour que l'association ne ferme pas et tout l'amour qu'il voue à ses animaux sont pour lui le seul moyen d'avancer.

- Quand tu découvriras ton but, tu le sauras, ça te sautera au visage comme une évidence. Ne t'en fais pas, tout vient à point à qui sait attendre, termine-t-il en souriant.

Sa mine triste et ses mots pleins de sens m'éclairent. Je me sens quelque peu apaisée... J'imagine que je vais devoir attendre ce déclic.

Le soir, soulagée, je vais avec Tobias faire un petit tour. Il m'a convaincu de sortir de mes révisions, pourtant avec les gros contrôles lundi, ce n'était pas mince à faire.

- Vivement la rentrée que je me tire de chez mes parents, souffle-t-il en s'asseyant sur le banc le plus proche.

- Tu comptes aller dans une fraternité ? demandai-je curieuse en m'asseyant moi aussi.

- Non, répond-il hésitant, Calvin m'a proposé de vivre en coloc avec lui et son meilleur pote.

Wow, ça se concrétise, dus-je me résoudre à réaliser. Ça fait toujours aussi mal, même en sachant que je n'ai aucune chance, ça m'énerve de savoir qu'ils filent le parfait petit amour.

- Chouette, dis-je pas du tout convaincue.

- Hum, sinon pour le Bal de Prom, tu vas y aller avec qui ? tente-t-il pour changer de sujet.

- À ton avis Einstein, je ne compte pas y mettre les pieds tout court, soufflai-je froide.

- Allons y ensemble, propose-t-il.

- Calvin va pas faire une crise de jalousie, lançai-je en me levant.

Raaaah, ça m'énerve, c'est tellement improbable. J'ai envie de l'étriper.

- Je savais que tu allais faire ta tête de cochon, s'exaspéra-t-il derrière moi.

- Ma tête de cochon ? relevai-je prête à faire une crise d'hystérie. Excuse-moi d'avoir du mal à passer à autre chose, c'est pas si simple que ça figure-toi, glapis-je en accélérant le pas.

J'entends le bruit léger de ses pas qui frôlent le sol.

- Désolé, j'aurais pas du dire ça, s'excuse-t-il.

- Ouais, bah fallait y penser avant Monsieur le génie, m'énervai-je clinquante en me tournant face à lui.

- Je m'excuse vraiment, viens avec moi à ce bal, s'il te plaît, dit-il en faisant les yeux doux.

- Non.

- Scarlett, tu vas t'acheter une robe pleine de froufrous et moi un beau costume et on va aller à ce bal de losers, histoire de leur montrer qu'on s'en sort bien mieux qu'eux.

- J'ai dit : NON.

- Et moi si et je vais gagner, rit-il alors que je perds mon sang-froid. Profitons, s'il te plaît, si c'est pas pour les dégoûter fait le pour moi. Qu'on profite de ta dernière soirée à New York.

Je finis par ronchonner et dire « oui ». Bravo Scarlett, t'es incapable de lui dire non. J'ai presque envie de m'en mettre une des fois.

Le week-end passe, samedi nous allons aux magasins  chercher une robe sans résultat, ce qui revient à me faire traîner aux magasins et les dernières évaluations arrivent.

Je dors deux heures dans la soirée, totalement stressée et le matin, je titube tel un zombie jusqu'à notre point de rendez-vous. Avec nos têtes de déterrés, on se rend au lycée. Salle 21A, appelés un à un, on va s'asseoir.

Je pose mes fesses sur mon siège, respire un bon coup, on nous distribue les feuilles et quand je retourne le sujet, crise de panique.

Je lis tant bien que mal et j'essaye de me détendre puis je me rappelle soudainement que si jamais je me rate c'est fichu pour ces vacances... Je serre les poings, expire et me concentre.

***

La matinée se termine et je rejoins immédiatement Tobias.

- Je crois que si je l'ai raté, je m'en remettrais jamais, geignis-je en ouvrant le plastique autour de mon sandwich.

- T'en fais pas, va, me rassure-t-il en souriant, le regard dans le vide.

- Hey, ronronne une voix à côté de mon oreille.

Je mets instantanément une main sur celle-ci et me lève à tout vitesse, lâchant mon repas dans le mouvement. Il est là, l'objet de mes cauchemars, celui que je chasse sans cesse de mon esprit en vain... Ma hantise... Stan...

- Ne refais plus jamais ça, hoquetai-je.

Mais à peine cette protestation franchie le pas de ma bouche, que Stan m'attrape par les cheveux. J'ai tout juste le temps de comprendre ce qui se passe, que je me retrouve plaquée, dos à Stan...

Kyle et un autre garçon du club de football que je ne crois pas connaître, ont mis à terre Tobias, et je sens la peur m'envahir vitesse grand V.

- Je suis de retour, ma puce! grogne Stan alors que je me débats de toutes mes forces.

- Lâche-la, bordel! crache Tobias .

- Calmos Tobby, susurre-t-il en passant une de ses mains répugnantes sur ma jambe. Je te l'emprunte histoire de finir ce que j'ai commencé et puis nous avons des comptes à régler... Tu t'es bien défoulé la fois dernière?

- Connard, s'entête Tobias en donnant un coup à Kyle qui tombe en arrière.

Mais l'autre type remet Tobias face à terre... Et mon cœur rate un battement en voyant la violence du coup qu'il lui assène à la suite.

- Qu'est-ce qui va pas chez vous, putain ! j'hurle désespérée.

J'essaye de faire lâcher prise à Stanislas en écrasant son pied, mais bien qu'il lâche un instant mes cheveux, il se reprend vite en m'attrapant  violemment par le bras.

- Reste un peu histoire de regarder le spectacle, me soupire-t-il à l'oreille en serrant d'autant plus sa prise.

Je sens la douleur me transpercer et je ne peux m'empêcher de trembler de tout mon corps, cette proximité me rend malade. Tobias tente tant bien que mal de se dégager à terre mais Kyle le cloue au sol, avant de se préparer à frapper.

- Regarde par là, chérie, murmure-t-il en me serrant d'autant plus.

- Laisse-le partir...

- Rien n'est gratuit, insinue-t-il.

Je vois Kyle donner un énorme coup de poing à Tobias. Il ne crie pas, ne dit rien, mais je vois son visage se crisper puis le sang.  

- Laisse-le partir et je fais tout ce que tu veux, je crise en grimaçant à la vue de l'agression atroce qui se déroule sous mes yeux.

- Vraiment ? rit-il vainqueur.

- Vraiment, dépêche-toi, l'implorai-je.

DrownedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant