Arrêter le temps

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Aragorn m'aide à me relever et nous sortons de cet endroit froid, humide et où à présent la mort règne.

- Je ne m'attendais pas à ce que tu...

- Moi non plus, soupiré-je en posant ma main sur mon front.

J'ai eu de la chance face à ce gobelins, beaucoup de chance.

- Sortons d'ici, suggère Légolas.

Une fois à l'extérieur, nous rejoignons les chevaux laissés un peu plus loin.

Je ne me sens pas très bien, ce combat m'a vraiment épuisé. En réalité, il m'a demandé plus de force mentale que physique.

- Comment te sens-tu ? Me demande Legolas en m'aidant à monter sur Seth.

- Ça va, répondis-je simplement, où allons nous maintenant ?

- C'est à toi de me le dire.

- Comment suis-je sensée le savoir ?

Il ne me répond pas et monte sur son cheval.

- Rentrons à Fondcombe, dis-je, je pense que nous n'avons plus rien à faire ici.

- Le chasseur à parlé ! s'exclame Aragorn.

Sur le chemin du retour, chacun d'entre nous parle du combat dans Gobelinville.

- Je déteste ces créatures, grommèle Gimli, mais ils ne sont pas si difficiles à vaincre. Ils sont bêtes et foncent tête baissée. En plus ils me donnent envie de vomir.

- Je suis d'accord avec toi, rigolé-je.

- Tu as beaucoup changé ces deux derniers jours Aïlana, remarque Aragorn.

- De toute manière soit je décide d'être plus forte, soit je me fait tuer. Je dois dire que le choix est vite fait.

C'est vrai que je suis plus forte, je le sens au fond de moi même s'il me reste encore beaucoup de choses à apprendre.

- Nous passerons la nuit à Fondcombe puis nous repartirons vers la Trouée des Trolls dès le lever du jour, annonce Aragorn avant d'ordonner à son cheval d'aller plus vite.

Nous arrivons à Fondcombe en fin d'après midi.

- Vous voici de retour, nous accueille le Roi Elrond, et il n'en manque aucun !

Il pose son regard sur moi.

- Avez-vous... ?

- Oui, dis-je en lui montrant les deux anneaux, nous sommes allés à Gobelinville, c'est leur Roi qui le détenait.

- Eh bien je suis heureux que vous soyez tous sains et saufs, le voyage a dû être long et fatiguant. Un repas vous sera servis, allez donc vous laver et mettre des vêtements propres.

Je fais une légère révérence et me dirige vers la chambre que j'avais occupé la dernière fois. J'ouvre la porte et me laisse tomber sur le lit. Je n'arrive pas à croire à tout ce que j'ai fait pour récupérer cet anneau. Je pensais que la peur serait plus forte que tout alors que non, lorsque je me battais contre cet énorme gobelin, je ne pensais ni à la mort ni à la peur. Je ne voyais que l'anneau et j'étais prête à tout pour l'avoir. Je n'étais plus moi à cet instant.

Je retire mes vêtements, m'enroule dans un drap et me rend dans la salle de bain la plus proche. C'est une grande pièce, bien plus grande que ma chambre, dont le sol est recouvert d'un carrelage blanc et les murs sont habillés d'écritures elfiques. Au centre se trouve un bassin creusé dans le sol. Je laisse tomber le drap et fait couler l'eau. Le bassin se rempli d'une eau clair et mousseuse. À présent je n'ai qu'une seule envie, plonger dans ce bassin et ne plus jamais en sortir.

J'entre petit à petit dans l'eau chaude. Je sens mon corps se détendre. A ce moment, je ne pense plus à rien. Je me dit seulement que je dois en profiter car je n'aurais surement pas un bain comme celui-là tous les jours.

Je reste dans l'eau jusqu'à ce qu'elle se refroidisse.

J'enroule à nouveau le drap autour de moi et sors de la pièce sur le pointe des pieds. Je ne voudrais pas avoir à croiser quelqu'un dans cette tenue.

Heureusement ma chambre n'est pas loin, je me sèche rapidement et laisse mes cheveux détachés. Au moment où je voulais me rhabiller, mon regard tombe sur la robe que Legolas m'a offerte avant notre départ. Ça peut être l'occasion de la mettre, après tout, je ne vais pas enfiler des vêtements sales et puis elle est tellement jolie que ça serait dommage de ne jamais la porter.

Une fois habillée, j'avance vers le miroir et me regarde de haut en bas. Je reste bouche bée, non pas que je me trouve jolie ou quoi que ce soit. Ce qui me choque et de me rendre compte que même moi je ne me suis pas vue grandir. Cette robe me donne un corps de femme que je ne pensais pas avoir.

J'ai hâte que Legolas me voit dans cette tenue, mais cela me rend aussi nerveuse. Gandalf avait raison, il me plait c'est certain et je ne peux pas lutter contre ça.

Je quitte ma chambre et me rend dans la grande salle où se tient habituellement les banquets. J'avance doucement en cherchant mes amis du regard. Je suis gênée car les elfes qui se trouvent dans la salle se sont tous tournés vers moi. Ça doit leur faire bizarre de voir une femme Homme habillée d'une robe elfique.

- Aïlana, c'est bien toi ? Dit Aragorn en s'approchant de moi d'un air surpris.

- Il faut croire que oui, rigolé-je.

- Tu es splendide, dit-il en me tendant son bras.

Je me tiens à son bras et nous avançons jusqu'à la table où tous les autres sont assis.

Mon regard croise celui de Legolas. J'essaie de rester "normale" mais je sens mes joues chauffer.

Il ne dit rien mais son regard et son sourire en disent bien assez.

Je m'assois à ses côté et me sert un verre d'eau.

Gimli découpe la viande et pose un bout dans chaque assiettes.

- Voilà un dîner bien mérité !

Personne ne parle durant le repas, nous sommes tous bien trop occupés à nous remplir l'estomac.

Soudain, une elfe entre dans la salle. Je la reconnais tout de suite avec ses longs cheveux bruns et son visage angélique, Arwen. Elle ne décolle pas son regard d'Aragorn qui se lève et se précipite vers elle.

- Que pense Elrond de leur relation ? Demandé-je à voix basse.

- Il s'inquiète pour sa fille parce qu'un jour Aragorn mourra comme tout les mortels et elle se retrouvera seule, répondit Gimli, alors Arwen mourra aussi.

- Je croyais que tous les elfes étaient immortels, dis-je.

- Nous le sommes tous oui, continue Legolas, mais nous pouvons être tués par le deuil et le tristesse.

- Il n'y a donc aucun moyen...

- Je crois qu'Arwen préfère vivre une vie d'amour avec Aragorn même si elle doit en mourir.

Je comprend mieux à présent pourquoi Gandalf m'a mit en garde.

- Excusez-moi, dis-je en me levant de la table.

Une fois dehors, j'empreinte le chemin qui mène à la cascade. Le soleil se couche, le ciel est rosé. J'aimerai que le temps s'arrête un instant. Juste un instant. 

Chapitre terminé ! Pauvre Aïlana, elle est vraiment dans une situation compliquée... 

Bref ! J'espère que ce chapitre retour au calme vous a plu :)

À la prochaine !

L'élue Des Neuf - La Terre Du Milieu [TERMINÉ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant