21 Ans ~ s.kook

21 ans

"Il y a vingt-et-un ans, tu naissais. Qui aurait cru que ce petit être irait si loin? Que tu irais si loin? Que nous irions si loin, ensemble? Certainement pas moi.

Je me souviens encore, du jour ou je suis arrivé. Tu étais à la fenêtre me regardant déballer mes cartons, et tu souriais avec tes petites dents de lapin. Tu étais la, ne disant pas un mot, ça m'énervait parce que je ne savais pas ce que tu voulais. Puis tu m'as demandé mon nom, d'un air un peu débile. J'ai rigolé, et ça faisait du bien. On avait quoi, dix ans à l'époque? Enfin j'en avais douze, j'étais plus vieux, et je le serais toujours. Toujours plus vieux.

Je me souviens de nos moments sur le chemin de l'école, ou tu me racontais tes histoires et ou je te citais les miennes. Ces discussions qui ne nous ont jamais quitté, qui étaient notre quotidien. On parlait sous la pluie, sous le vent.

Je me souviens de la première Saint-valentin, ou tu as reçu des chocolats de la plus jolie fille du collège. Tu étais tout rouge en me racontant ça, c'était trop mignon. Tu ne comprenais pas. Je t'avais dit que c'était l'amour, et tu avais secoué la tête pensivement. On n'en avais jamais reparlé, parce qu'elle ne te plaisait pas. Si j'avais su...

Je me souviens du jour ou je me suis rendu compte que les filles n'étaient pas trop mon truc. Je me souviens de mes pleurs, qui avaient duré si longtemps dans tes bras quand je t'avais annoncé ça. Ta main qui me rassurait, parce que je pensais ne pas être normal. Je pensais que je n'avais pas le droit, et c'est toi et tes quatorze ans qui m'avaient dit qu'on pouvait aimer qui on voulait. Que l'amour était libre. Si tu savais comme j'ai été heureux ce jour la. Qu'à la fin, je pleurais, mais de joie.

Je me souviens de mon premier copain. J'étais heureux, mais toi tu t'es distancé. A l'époque, je ne comprenais pas. C'était étrange, je pensais que tu me soutiendrais. Je t'en ai voulu, de ne pas te réjouir, et de ne pas m'expliquer ton état bougon. Maintenant je comprends.

Je me souviens, de ce jour froid, ou j'ai appris que j'étais malade. Que j'avais une foutue maladie qui me rongerait toute ma vie. De tes bras chauds et puissant qui m'ont enserré. De tes paroles douces qui m'ont assuré que ce n'était pas grave, que tu serais pour le restant de ta vie à mes côtés. C'est la seule promesse que tu as tenu.

Je me souviens, aussi, de ce qui a changé ma vie. Tu sais, c'était en mai. Il faisait beau, puis, soudainement, tu m'as dit je t'aime. Tu me l'as dit, tellement de fois que j'en ai pleuré. J'étais faible. Je le suis toujours, encore plus.

Je me souviens de notre premier baiser, de notre première fois. Je me souviens de ton visage, de tes traits. De tout cet amour que je n'aurais jamais pensé pouvoir ressentir. Tu m'as fait tant découvrir. Je ne sais pas comment tu as fais pour me donner le sourire dans toutes les situations.

Je me souviens du premier surnom que tu m'as donné. Suga. Parce que je suis blanc comme du sucre, tu disais. C'était réconfortant, ce petit nom. Une identité rien qu'a moi, rien que pour toi.

Je me souviens de mes premières opérations, ou tu étais la dernière et la première personne que je voyais à chaque fois. C'est terminé, aujourd'hui.

Je me souviens, de mes vingt-et-un ans. La fête surprise pour mon passage à l'âge adulte. La joie sur ton visage de gosse. Tu resteras toujours un gosse. Malgré ton air mature, tu étais un enfant. Un gosse, un gamin, un mioche que j'aime de tout mon être.

Je me souviens de ton sourire à chaque fois que je t'appelais Kookie. Je t'appellerais encore comme ça, tu veux bien?

Je me souviens de ton excitation, il y a deux semaines, parce que tu allais enfin être adulte. Ton air joyeux qui m'a fait sourire à mon tour.

Je me souviens de ton message il y a deux jours. Tu allais à un concert avec tes meilleurs amis. Je travaillais, je n'avais pas pu t'accompagner. Il y avait le travail et puis de toute façon, moi je ne peux pas aller au concert, et j'avais insisté pour que tu ne t'occupe pas de moi. C'était pour préparer ton anniversaire.

Tu étais si heureux Kookie, c'est pour toi qu'on est réunis. Pour fêter tes vingts-et-un ans. Malheureusement, il manque quelqu'un pour ton anniversaire. Il y a quelqu'un d'important qui n'est pas la. On fête ton anniversaire aujourd'hui. Tous ensemble. Alors pourquoi tu n'es pas la aujourd'hui, mon Kookie?

Tu te souviens, du jour ou je t'avais fait promettre de ne pas pleurer quand je mourrais? Tu m'avais frappé, et tu avais hurlé que ça n'arriverait pas. Que je ne mourrais pas bientôt. Je t'avais regardé tristement, parce que nous savions tous les deux, que je ne vivrais pas vieux. Et tu m'avais promis, tu ne pleurerais pas.

J'ai été égoïste, car moi, je ne peux pas, ne pas pleurer. Tu étais un enfant, Jungkook, et tu le resteras à jamais. Tu n'avais pas le droit de partir avant moi. Qui aurait cru, dis moi, qui aurait pu croire, que tu partirais avant moi? C'est moi qui suis malade. Qui suis faible. Qui suis aussi blanc que le sucre.

Mais le seul médicament qui marchait n'est plus. Si j'avais su. Si j'avais imaginé, que nous irions si loin, mais que toi tu ne continuerais pas sur mon chemin. Si j'avais su que tu allais me quitter. Je t'aurais montré encore et encore à quel point je t'aimais.

Tu avais toute la vie devant toi. C'est cruel. On te l'a enlevée, alors que tu étais si jeune. Et moi je reste. Ici. Je suis seul. Je voulais continuer ma route à tes côtés. Je voulais être celui qui finirait ma vie avec toi. Je ne voulais pas du contraire.

Tu te souviens, ce jour ou nous avions discuté de la mort? Qui était trop présente autour de moi. Qui t'a enlevé sans même qu'on ne sache pourquoi. Je t'avais promis que je t'attendrais. Même si on ne sait pas ce qu'il y a de l'autre côté. Même si tout est flou.

Alors ou que tu sois, de n'importe ou, si jamais tu me vois, je te demande quelque chose.

Attends moi.

Je t'aime Kookie. Je t'aimais. Je t'aimais tellement.

Joyeux anniversaire Kookie."

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Voila... J'ai été prise d'une envie soudaine d'écrire cette histoire, en repensant à mon cousin. J'espère que cela vous à plu!

Merci !

La vague folle