Nous revoilà installés dans la salle de réunion aux allures Arthurienne dans un calme quasi-méditatif. Les dizaines de feuilles posée face à nous semble nous narguer, nous appeler, nous tenter tout en nous effrayant, ce qui est assez étrange comme ressenti. Je suis comme une petite fille le matin de Noël à une différence près : pour ouvrir mes cadeaux je vais d'abord devoir ramper sur des bris de verres.
Nous sommes tous là, figés, attendant que l'un d'entre nous se montre plus courageux que les autres et ouvre ce fichu document, mais bon, ce petit bout de papier détient notre vie entre ses mains imaginaires et y'a franchement de quoi flipper un peu.
À peine installés, Laza est venue nous distribuer les documents en nous précisant bien que c'était sans retour possible et qu'il serait moins fastidieux de récupérer notre âme après l'avoir vendue au diable plutôt que de tenter de nous défaire de ce contrat.
Après ce genre d'avertissement on a un peu plus de mal à se lancer...
– Bon, c'est ridicule ! lance finalement Lucius en ouvrant la première page et en se plongeant dans sa lecture.
Ça a été le signal de départ et tout le monde l'imita.
Je parcours d'un œil le charabia destiné à nous embrouiller, les belles phrases et les mots à rallonge pour me concentrer sur l'essentiel : les clauses, et, je dois bien avouer qu'il y en a une jolie quantité.
La première commence fort et annonce la couleur : je leur appartiens encore cinq ans après la diffusion de l'émission.
Si je comprends bien, si Celebrity School est diffusée dans dix ans, je serai à leur merci pendant quinze ans.
Je prends une grande inspiration avant de lire le reste.
La seconde m'annonce que, pendant la durée du contrat, la maison de production de Laza Hara (et donc elle-même) devra donner son accord avant que je ne signe quoi que ce soit avec qui que ce soit d'autre.
De mieux en mieux mais je sens que le reste risque également de me faire sourire :
Hara World, la production de Laza, touchera au minimum 45% de tous mes revenus.
Je dois bien avouer qu'à cet instant j'ai envie de lui enfoncer ses papelards dans le fond de la gorge à la vieille harpie décrépite. Non mais je rêve ! Un minimum de 45% ! Pourquoi pas mon cul, tant qu'ils y sont !
Je lève les yeux du tas d'immondices et scrute mes camarades, et constate avec ravissement que je ne suis pas seule à être consternée. Lili-Rose arbore une mine de pitbull prêt à passer à l'attaque, Lucius est plus tendu qu'il ne le serait pendant un examen de la prostate, Momo semble sur le point de se transformer en Hulk, tout comme Thibault qui, à cet instant, est réellement effrayant. Même Cristal semble outrée par ce qu'elle lit. Les autres semblent tout simplement paumés, les pauvres.
Il est ensuite stipulé que nous n'avons pas le droit de prendre un coach avant ou pendant l'émission, mais ce n'est pas une surprise, Laza nous avait déjà prévenus la veille.
Je trouve cette clause normale. Je veux dire, quel serait l'intérêt de recruter des bons à rien si, le jour du lancement de l'émission nous nous sommes transformés en légendes du rock ?
Le contrat nous indique également noir sur blanc que notre comportement pendant ces cinq années devra être irréprochable. Pas d'alcool, pas de drogues et encore moins de violences. Pas de propos racistes, misogynes et sexistes (ça va être une période difficile pour Lucius) ou injurieux. Aucun scandale de quelques natures que ce soit. Du moins cela ne devra pas fuiter dans la presse.
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Celebrity - Entre dans la Lumière
Literatura FemininaRien ne me prédestinais à la célébrité. Mes kilos en trop, mon manque flagrant de coopération, ma famille de bras-cassés, ma flemmingite aiguë ni quoi que ce soit. Jusqu'à Celebrity School. Bah avec un nom comme le mien j'espère qu'ils sont capable...