Sur ce monde blanc

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Sur un monde blanc,
Se couchent mes insomnies,
Mes étoiles au goût de mélancolie,
Mes voies lactées aux effluves de folie,
Mes océans à la peau jolie,
Mes nuages au goût d'espoir,
Tout ce que je rêve de voir,
Tout ce à quoi je veux croire,
Ces symphonies que je veux entendre,
Un temps que je tente de rendre si tendre.

Sur ce monde blanc,
J'y vois ce que personne ne voit,
J'y sens ce que personne n'a pris la peine de sentir :
Le matin quand chauffent les petits pains,
L'hiver quand se coupent les grands Sapins,
Les tâches colorées que l'on peint.
J'y vois ce que personne ne pointe du doigt,
Les bonhommes étranges des nuages,
Les fils blancs qui filent au cœur des rivages,
Les mille bancs féériques quand je nage.
La douceur polaire d'un si beau pelage...
Les reflets de la froide lune,
Les éclats du chaud Soleil,
Les beautés d'une passion vermeilles,
Le doigt mou et doré de la Dune,
Le sourire de celui qui serre la main de la Fortune,
Et de celui qui veut bien voir,
L'ombre, la beauté de l'espoir,
Et mille des plus belles merveilles.

Sur mon monde blanc,
Je parle, je deviens bavard,
J'aime causer de tout, d'amour, de mort, d'art,
Des petits souvenirs du jour lointain,
Des petits espoirs du presque-matin,
De cette tenue que j'ai vue, en satin,
De rouge, ou de bleu ? Pour moi, elle fut du plus beau teint.
Un teint, jamais connu auparavant,
Un teint pareil à la crinière du cheval dans le vent.
Blonde-blé, ombrée, d'emblée, elle m'a transformée,
En ce petit garçon, d'avant,
Quand d'un simple crayon j'accouchais de mille mondes formés.Je laisse mon âme dériver,
Ma petite ombre folle arriver.

Et, des nuits, je regarde les silhouettes pâles,
S'envoler comme les goëlands ;
Je les laisse en cavale,
Sur mon monde blanc.
Et, au-dessus de ce monde blanchi,
De toutes mes dents de grand enfant, je souris.

Maux d'orOù les histoires vivent. Découvrez maintenant