Le lendemain matin, j'attends Haileen devant le portail de l'école. Je tremble de la tête aux pieds, les orteils gelés dans mes bottines et la fine couche de mon jean n'arrêtant pas le froid. J'ai eu beau mettre le t-shirt à manches longues de notre équipe de baseball et un énorme pull en laine sous ma veste, je meurs de froid.
Finalement, la sonnerie retentit et Haileen n'est toujours pas là. Elle est peut-être malade ? Je l'attends encore quelques secondes avant de me rendre en classe : tant pis, elle n'avait qu'à venir avant.
Je gravis les marches qui mènent aux salles d'anglais et manque de faire un arrêt en entrant dans la classe : Haileen est là, installée à une table du fond avec Kim. Avec Kim. Non mais je rêve ! Je lui lance un regard noir et jette mon sac sur une place du devant, mais Haileen ne m'accorde même pas un coup d'œil. C'est une blague ? Elle sait pourtant très bien que le cours d'anglais est un des seuls où l'on est dans le même groupe, pourquoi est-ce qu'elle se met avec Kim ?
Alors que je maudis intérieurement Haileen, il entre dans la classe : Aaron McMillan. Il a un bonnet de laine enfoncé sur la tête et quelques mèches brunes en dépassent. Ses yeux bleus océan sont soulignés par deux immenses cernes, mais il garde toujours un charme fou.
Bien que ce soit un raté fini.
Lorsqu'il met les pieds dans une pièce, c'est toujours le même cirque : tout le monde se tait, même les professeurs. Pour les élèves, c'est par admiration pour respect ; les adultes par crainte. Des rumeurs disent qu'à cause de lui, madame Diego est partie en dépression.
Pour ma part, je crois simplement qu'elle a suivi Pedro, un barista du coin, en Europe. Mais comme j'étais la seule au courant de ses fréquentes visites au Don Quichotte, je ne dis rien...
Il jette un regard circulaire sur la pièce, cherchant où il pourrait poser ses fesses. Ma table étant juste devant la porte, Aaron n'est qu'à un mètre de moi. J'arrive à sentir son odeur de cigarette mêlée à son parfum et son déodorant. C'est assez... particulier. Finalement, il jette son sac sur la place à côté de moi et se laisse tomber sur la chaise. J'ouvre de grands yeux et m'exclame :
« Qu'est-ce que tu fous ?
— Pourquoi, tu attendais quelqu'un peut-être ? Burrito ? »
Burrito, c'est un Mexicain un peu enrobé qui est toujours assis tout seul. Je déteste que les gens l'appellent comme ça. Mais finalement, je fais pareil. Peut-être qu'un jour je serai assez forte pour ne pas suivre la masse.
« C'est bon, tu peux rester... » je soupire.
Ce n'est pas comme si Haileen avait prévu de s'asseoir à côté de moi. Je me tourne d'ailleurs vers cette dernière qui, rouge comme une tomate, me lance un regard assassin. Et ouais ma grande, je suis assise à côté d'Aaron McMillan, et il me parle ! Bien fait pour elle.
« Pourquoi tu as une tête de zombie aujourd'hui ? je demande. Tu as passé toute ta nuit à...
— La ferme. », me coupe-t-il.
Il me fait ensuite signe de la main de m'approcher et me chuchote :
« J'ai passé ma nuit à vérifier que tu ne postes pas tu sais quoi sur internet.
— Tu me fais si peu confiance ?
— Euh... Ouais. »
Bon c'est vrai qu'avant hier soir, nous avions dû nous parler à tout casser quatre fois dans notre vie. Une fois en handball pour que je lui passe la balle, une fois pour que je lui donne un mouchoir et les deux autres... Je lui bloquais peut-être le passage dans le couloir ?
Enfin, toujours est-il que maintenant nous sommes liés par un secret. Son secret. Et que personne d'autre ne partage ça avec Aaron.
« Eh bien devine quoi ! Je tiens mes paroles. Je suis quelqu'un de bien !
— Génial, je vais voter pour toi en tant que prochaine présidente des États-Unis ! », se moque-t-il. « Non mais je vous jure... »
Il secoue la tête en soupirant puis s'affale sur sa table pour piquer un somme.
« Je te réveille à la fin de l'heure ! » je lui glisse.
Il me répond en levant simplement son pouce. J'en profite alors pour jeter un coup d'œil autour de moi. Lorsque je croise la plupart des regards, ils se baissent et trouvent soudain un immense intérêt aux petits points sur leur table. Mais certains me défient : Fiona, le toutou numéro un d'Emily, Summer, l'autre cheerleader poufiasse sur-maquillée et enfin mon ex-meilleure amie, Haileen, chez qui je lis dans le regard :
« Espèce de garce, maintenant c'est la guerre entre nous ! »
Tant pis, c'est elle qui a commencé !
[bonjour !
voici donc le chapitre d'aujourd'hui comme promis :D prenez soin de vous ❤️
Flouce]
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Le Père-Noël est un Bad Boy
RomansaOlivia a dix-sept ans et elle est brune aux yeux noirs. C'est une banale élève de dernière année dans un lycée public de Nashville. Elle a une vie un peu nulle, une meilleure amie qui va vite la lâcher et un bad boy dans son école, comme dans toutes...