Chapitre I

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« Oh! Non mais ça va pas! Roule moi vite enc*ler! Tu as faillit cracher ma voiture! »

J'appuie sur l'accélérateur le faisant klaxoner. Je souris en le voyant s'énerver. J'avais oublié à quel point ça me faisais plaisir...

Une fois la destination atteinte, je partis prendre une douche. Ça aussi ça faisais longtemps que je n'avais plus pris de plaisir à en prendre une... à cause de mon mari. Lui. Cet homme qui fut mon plus grand bonheur... ce bonheur que je regrette peu à peu... Ce bonheur qui s'est transformé en cauchemard...

Mon téléphone se mit à sonner. Je sortis de la douche, essuie mon visage et décroche:

« Allô?
Bonjour Anna. C'est Grégory.
— Bonjour, qu'est-ce que je peux faire pour toi?
— Je te téléphonais pour savoir si tu voulais venir à une fête chez mon meilleur ami...
— hum... Oui, je serais là avant 18h00 ça va?
— Ce serais parfait! Tu veux que je vienne te chercher?
— Si ce n'est pas trop te demander.
— Okay, je serais là dans dix minutes. »

Il me salue et raccroche. Doux Jésus, pourquoi ai-je accepté? C'est n'importe quoi! Je déteste les fêtes... l'alcool et la drogue vont être les principales odeurs qui vont se propager... mais bon, si c'est une occation pour ne pas croiser mon homme, je ne dit pas non.

Je m'habille d'une simple robe noire accompagnée d'une ceinture brune. Je mis une paire de talons de la même couleur que ma robe et descendis. J'entends une voiture se garer. Je pris peur.

« Anna, tu es là?
— Oui, entre.
— Tu vas bien?
— Oui, ça va.
— Tu m'as l'air d'avoir peur.
— Oui, je ne m'attendais pas à ce que tu arrives maintenant.
— Je ne suis pas sûr que ce soit que ça Anna, il y a quelque chose d'autre.
— Non, ne t'inquiète pas, il faut qu'on y aille... on va être en retard.
— Anna! Arrête de nous mentir! Tout le corps professoral a remarqué que quelque chose n'allait pas! Il faut que tu parles! »

Une autre voiture se gare devant la maison. Je me mis à trembler. Il est là...

« Il faut qu'on parte... Maintenant Grégory! »

Il me regarde d'un air interrogateur. Je ne lui laisse pas le temps de poser de questions et le pousse vers la porte arrière de la maison. Je pris mon sac et mon téléphone dans la foulée. Nous longîmes la maison et rejoignit la voiture de Grégory. Il se pressa de démarrer.

« Alors, maintenant, tu vas m'expliquer POURQUOI on s'est dépêché?!
— Non, je suis désolée mais c'est pas possible.
— Pourquoi?! Anna!
— Tu t'énerves pour rien... »

Il souffle longtemps.

« Tu m'exaspères... »

Il se concentre à nouveau sur la route. Il est concentré mais à la fois, il réfléchis à quelque chose, c'est assez drôle à regarder. Il fit les gros yeux, se mit dans le fond de son siège, freine un bon coup et se tourne vers moi.

« Oh putain j'ai compris!
— Compris quoi?
— La cause de ton mal être putain! J'aurais dû m'en douter! FAIT CHIER! J'ai rien vu venir!
— J'ai pas compris...
— Mais putain! Tu vas pas bien depuis qu'il est là!
— Depuis que qui est là?
— Te fous pas de ma gueule! C'est ton mec! Tu te sens pas bien à cause de lui! »

Boom! En plein dans le mille! Il est intelligent lui quand il le veut!

« Putain, Anna... mon dieu, pourquoi tu ne m'a rien dit?
— Je suis désolée Grégory mais je ne veux pas en parler... Je n'en vaux pas la peine.
— Tu te fous de moi? Pfff... une fois que nous sommes arrivés, tu ne sortiras pas tant que tu ne m'auras pas parlé!
— Grégory... je n'en ai pas envie. Enfin, j'en ai pas le courage...
— Tu auras qu'à trouver le courage. »

Il tourne la tête et redémarre. Je peur de lui parler... et s'il venait trouver mon mari et qu'il s'énerve? Non! Je ne peux pas lui dire, c'est trop risqué. Je suis terrifiée... je ne veux pas rentrer, je n'aurais même pas du partir. Christian va encore s'énerver... je sentis la voiture s'arrêter. Le regard de Grégory se pose sur moi.

« Alors, tu vas me parler ou pas?
— Je... je sais pas...
— Je comprend que tu aies peur Anna mais ne t'en fait pas, il ne saura rien de ce qui ce diras.
— Écoute Grégory... ce que je vais te dire, dis-je un peu hésitante, ça risque de te... de t'énerver.
— Comment ça, m'énerver?
— Tu te rappelles la fois où tu m'avais dit que si un homme me faisait du mal, tu lui rendrais la monnaie de sa pièce?
— Oui, bien-sûr que je m'en rappel!
— Christian, ça va faire quatre ans qu'il... »

Un garçon frappe à la vitre du côté conducteur m'interrompant dans mes confidences. Grégory baissa la fenêtre. Le garçon posa ses yeux sur moi puis sur mon ami.

« Tu attends quoi pour sortir de la mon vieux? Et dit donc, tu as ramené du gibier?
— Parle pas comme ça d'elle! Ce n'est que ma meilleure amie! »

Sa meilleure amie? Venait-il vraiment de dire ça? L'admetterait-il enfin?

Il me fit sortir de la voiture, finalement je ne lui ai pas parlé. Ce n'est pas plus mal. Il commence à marcher vers la bâtise m'invitant à le suivre. Il n'y avait presque personne. Je m'assieds sur une banquette aubergine. Grégory s'assied à son tour.

« Tu veux quelque chose à boire?
— Non merci Greg.
— Comme tu veux. Hum, tu veux toujours en parler? »

Je baisse la tête et joue nerveusement avec la couture de ma robe. Sa main vient se poser sur mon bras. J'émets un petit gémissement de peur tout en me crispant. Je me sens honteuse, je suis inutile.

« Anna je vais rien te faire...
— J'ai cru que tu allais me frapper... désolé.
— Te frapper? Pourquoi te frapperai-je? »

Ma vue se brouille par les larmes. J'aimerais tellement disparaître... partir loin. J'ai besoin de parler mais à qui?

« Anna... j'ai compris. Je suis désolé, j'aurais du me douter que quelque chose n'allait pas. J'aurais du t'aider dés la première fois que je t'ai vue avec un oeil au beurre noir... j'aurais pu te sortir plus tôt de cet enfer et comme un con je t'ai laissée dans cette merde. Je suis terriblement désolé... il faut en parler à quelqu'un Anna, ne reste pas seule. »

Je relève la tête. Les larmes dévalerent sur mes joues. En parler mais à qui?

« Demain, j'irais avec toi voir la psy du collège voir ce qu'elle va te proposer, ok? »

Je lui répond positivement d'un signe de tête. Je ne vais pas bien, pas bien du tout. Et si les gens ne me croiais pas?

« Je veux rentrer Greg.
— Je ne peux pas te laisser rentrer chez toi. Tu va rester avec moi la soirée ici pour te changer les idées après, on verra. »

Une prof, une élève, une histoireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant