Et encore un autre jour.
J'étais fatiguée d'être comme ça, fatiguée d'être incapable de dire un mot face à Ses yeux. Fatiguée d'être amoureuse d'une personne qui me détruisait.J'étais nue, sur le lit, comme si j'attendais qu'un peintre installe sa toile et peigne la muse que j'étais. Lui me sondait du regard comme un animal sauvage avec Son cigare.
- Je veux te faire l'amour tellement fort, je veux t'entendre crier, gémir.
J'éclatais de rire pendant que Lui S'approchait de moi comme une panthère, doucement et lentement. Il me fixait droit dans les yeux ; Ses yeux qui montraient un désir ardent et incontrôlable. Quand II était arrivé à ma hauteur, Il cracha la fumée sur mon visage et Se mit sur moi en me dominant de toute Sa prestance.
Il avait fait de moi une esclave. Quelque chose en moi adorait ça mais je le savais, je détestais cet homme plus que je ne L'aimais. Il me répugnait, pourtant Il était beau garçon, corps d'Apollon, visage enjôleur, sourire ravageur et j'en passe. A première vue Il était tout à fait normal et incroyablement séduisant ; Il cachait bien son jeu.
En réalité, c'était un homme violent, nymphomane et avait un dédoublement de la personnalité. J'étais bien placée pour le savoir, j'étais médecin spécialisée dans les cas dans Son genre. Mais je n'étais pas en réalité amoureuse comme tout le monde pouvait l'être, j'étais attirée par le fait qu'Il était différent et qu'Il avait cette folie. Voilà ce qui me faisait vibrer : Sa folie.
Plus j'y pensais et plus j'avais l'impression d'être plus folle que Lui. Quelle humaine étais-je à juger un homme qui souffrait d'une maladie alors que la chose qui me faisait vibrer était cette folie-même ? La réalité était qu'elle me détruisait a petit feu chaque jour : la violence physique dont j'étais victime me cassait les os un à un. Chaque hématomes me prouvaient que j'étais dans une relation impossible et chaque entaille sur ma peau me prouvaient qu'Il devenait beaucoup trop instable pour vivre avec la société. Mais étant stupidement "amoureuse" je ne pouvais pas me résoudre à Le laisser partir loin de moi. Je devais me résoudre à Le tuer. À abréger Ses souffrances et les miennes par ailleurs.
Le jour de notre mort avait été un jour très ensoilleillé. Un jour où a la place de mourir, nous aurions pu aller nous balader dans les vieilles rues italiennes comme un couple qui s'aimaient d'un amour vrai et pur. Oui, nous aurions pu le faire et non, nous ne l'avions pas fait. Il avait été plus violent que d'habitude ce jour-là et j'avais même l'impression qu'Il avait compris que nous allions mourir dans cette pièce. J'avais mis mes sous vêtements les plus sexy et les plus aguicheurs afin de faire durer le plaisir au maximum. Il avait adoré ce côté sauvage et rebel.
Pendant qu'Il était allé chercher ses instruments de torture comme Il adorait les appeler, je m'étais doucement introduite dans la cuisine et avait introduit une dose de poison dont j'avais pu me procurer à l'hôpital. Et pour ne pas sembler suspecte, je Lui avait allumé un cigare. Je Lui avais tendu son verre et Il l'avait bu d'une traite me regardant dans les yeux pendant de longues minutes, comme s'Il me défiait. Mais avant qu'Il ne puisse faire un pas vers moi, Il s'effondra devant mes yeux pleins de larmes.
J'avais vu dans Ses prunelles sombres à quel point Sa maladie faisait souffrir l'être humain caché au fond de Lui et combien Il me remerciait de L'avoir libérer de tout ça. J'avais été tellement déchirée par cette dernière pensée que je bu moi aussi ce liquide empoisonné et je m'allongea dans ses bras encore chauds, en attendant une mort qui n'était jamais venue me chercher. Je n'étais pas amoureuse et je le détestait plus que je ne l'aimais. Mais j'avais été condamnée à vivre avec le poids d'un crime passionnel pour le restant de ma vie.
Pendant ce temps-là le cigare était toujours allumé dans sa main.
Je détestait l'odeur du cigare.
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Crime passionel ou Quand l'amour devient mortel
Short StoryC'est une nouvelle sur l'amour destructeur #160 courte histoire