Je te laisserai partir, et j'apprendrai à t'aimer

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De ce couloir blanc, il marchait le cœur vide, les yeux remplis de larmes, les pas lents. En arrivant sous le soleil de l'extérieur, il s'écroula contre le béton en se maudissant, tout ce qui était arrivé était de sa faute et il le savait, se le cacher aurait été un mensonge, un de plus dans sa vie qu'il pensait belle sans nuages noires...

Un jour, il n'a suffi que d'un jour pour que le grand brun tombe sous le charme d'un petit énergumène nommé Baekhyun. Un sourire échangé, une parole, un rendez-vous pour qu'il sache que toute sa vie allait changer. Un baiser, une question, un « oui » et des larmes de joie, rien de plus. Et, c'était extraordinaire pour son cœur qui ne demandait qu'à aimer. Au début, il avait eu du mal à y croire mais l'autre lui rappelait chaque jour qu'il ne rêvait pas. Désormais, il pouvait rêver éveillé car sa vie était un rêve qu'aucun cauchemar ne pouvait effacer.

Baekhyun était l'ange de Chanyeol et pour rien au monde, il ne voulait que cela change. Les années étaient passées à une vitesse folle mais leur amour n'avait pas vieilli, ils s'aimaient comme au premier jour. Leurs baisers avaient encore un goût électrisant, leur touché un pouvoir qui leur transmettait des frissons enivrants. Lorsque leurs corps fusionnaient, il n'y avait rien d'autre qui pouvait compter pour eux, seul l'autre comptait. Chanyeol ne voyait que Baekhyun et Baekhyun que Chanyeol.

Mais ce temps semblait comme résolu, depuis qu'ils avaient quitté l'université. Certes, ils se voyaient tous les jours, ils se réveillaient dans le même lit et s'embrassaient pour se prouver leur amour. Cependant, derrière tout cela on pouvait discerner un mal être qui grandissait chaque jour dans leur cœur. Pourquoi ? Comment ? Parce que... Avec des si, on referait le monde, n'est-ce pas ? Avec des parce que, on essaye de fuir la réalité. Tous les jours, c'est ce que Chanyeol faisait, fuir une réalité qui se dégradait et qui laissait transparaître des fissures remplies de sang et de nuages noires. Ses amis l'avaient remarqué en lui disant que cela devenait insupportable que Baekhyun exagérait avec sa jalousie possessive. Mais, lui ne voulait pas les croire, son homme avait le droit de l'aimer avec une telle intensité.

Au début, son comportement était tout à fait normal, Baekhyun était jaloux tout comme l'était Chanyeol, c'est-à-dire à petite dose, rien de bien méchant. Ils en rigolaient beaucoup tous les deux à vrai dire. En particuliers, lors de leur sorties au centre commercial quand il arrivait qu'un des deux regarde un autre homme avec beaucoup d'insistance. L'autre boudait puis le soir ils se réconciliaient car les petites crises de jalousies, ils connaissaient, cela prouvait qu'ils s'aimaient. La preuve est telle qu'ils en riaient en se trouvant parfaitement pathétiques, lorsqu'ils y réfléchissaient.

Mais, il y a toujours un mais pour tout gâcher. Une pensée mal placée, une image mal interprétée, ancrée dans notre tête qui gâche tout. La pluie tombait dehors comme à l'intérieur du cœur de Baekhyun. Il était assis, les jambes contre son torse, le regard perdu sur l'horizon de la ville agitée et triste. Dans son esprit une image se répétait sans cesse, son homme dans les bras d'un autre, leurs regards étaient bien trop joyeux et leurs sourires trop « amoureux ». Il le détestait depuis le début ce KIM Jong In, il ne comprenait pas pourquoi son Chan, son homme était ami avec un abruti pareil. Ce mec, il ne pouvait pas le voir et plus le temps avançait, plus il désirait le voir disparaître de sa vie.

Quand Chanyeol était rentré, il n'avait pas daigné lui lancer un seul regard. Il était parti dans leur chambre, les poings serrés. Il allait lui faire la misère ! On ne lui ment pas, surtout si cela concerne ses sentiments. L'autre ne comprit pas ce comportement, habituellement il venait lui offrir une étreinte et un baiser. Pourquoi un tel revirement de situation ? Chanyeol s'empressa d'aller retrouver son petit homme dans leur chambre. Celui-ci pleurait encore et lui lançait des regards meurtriers depuis qu'il était entré dans la pièce. Il déglutit difficilement.

Je te laisserai partir, et j'apprendrai à t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant