Les voleurs de Noël

Chapitre 5 : En famille

Dans quelques heures, on allait pouvoir attendre officiellement Noël. Les petits garçons et les petites filles avaient sans doute grand hâte de pouvoir entamer leur calendrier de l'avent, mais pas avant le 1er décembre au matin. Bérenger et Bérénice eux, avaient une toute autre préoccupation, celle de s'habiller convenablement pour l'occasion qui se préparait de longue date maintenant. Le 30 novembre marquait un soir important qu'ils n'auraient raté pour rien au monde.

Le pas léger, Bérénice avait dévalé les escaliers pour retrouver ses parents qui se tenaient près de la porte d'entrée. La jeune fille était ravie et joyeuse à l'idée de pouvoir faire cette sortie en famille. De ce fait, elle s'approcha de sa mère avec un grand sourire. Bernadette porta son regard sur elle, arborant un air surpris.

_ Mais voyons ma chérie, ce n'est pas un pyjama, dit-elle avec une pointe de dédain dans la voix.

_ Pourquoi je devrais mettre un pyjama ? Demanda Bérénice en regardant sa jolie robe.

_ Pour aller te coucher voyons.

_ Mais, Maman... On vient avec vous !

_ Vous deux ? A une soirée ? Non j'ne crois pas. Aller vas donc mettre un pyjama et au lit.

Le sourire de la petite s'effaça presque immédiatement. Elle ne comprenait pas la décision de sa mère. Après tout Noël était pour les enfants n'est-ce pas ? Sans volonté, elle marcha jusqu'à l'escalier, lançant un regard triste à sa mère qui n'en avait déjà que faire de l'état d'âme de sa fille. Un pied après l'autre, Bérénice traînait à monter les marches, tapant chacune d'elle du bout des orteils avec ses petites chaussures.

_ Dépêches toi Bernard, nous allons être en retard.

Arrivée aux dernières marches, la petite fille s'arrêta pour s'asseoir et regarder entre les barreaux de l'escalier. La porte d'entrée s'ouvrit pour laisser passer ses parents. Soudain, plus de lumière dans le couloir. Deux tours de clé et voilà que la maison était fermée. Elle poussa un soupire triste. L'envie de pleurer ne lui manquait pas, pourtant impossible de laisser une larme s'échapper.

_ Ils sont partis ? S'étonna Bérenger qui venait à peine de finir de mettre la veste de son petit costume.

_ Oui.

_ Mais pourquoi ?

_ Un truc de grand.

_ Noël c'est pas que pour les grands.

_ Vas dire ça à maman.

Son frère la rejoignit sur les dernières marches pour s'asseoir avec elle. Ensemble, ils poussèrent un énième soupire, une complainte dont ils avaient pris l'habitude au fil des années. Bérenger finit par éteindre la lumière de l'étage, les plongeant dans la pénombre. Il n'y avait plus que la lueur de la fibre optique du sapin au rez-de-chausser pour donner un peu de couleur à la nuit froide.