-Alors, tu viendras?
-Je n'en suis pas sûr.
-Allez... Je t'en prie... M'implora-t-elle. Il y a du chocolat et j'ai pas porté de soutif...
-Et alors? Ajoutai-je agacé
-Bah... C'est joli! Claironna-t-elle sur la défensive. Et on pourrait s'en servir pour faire des bêtises...
-Putain... Je suis crevé! Bref. Je te fais signe.
-Tu viens non? Insista-t-elle une dernière fois.
-On verra.Et je posai mon Windows phone sur le meuble près de moi. Cette fille franchement... Ça faisait des mois qu'on avait rompu pourtant elle était toujours là, si tenace. Je me demandais à chaque fois ce que j'avais bien pu produire de si fort en elle. Elle était carrément accro. Je l'aliénais, littéralement. Je pouvais faire d'elle ce que bon me semble elle ne s'en serait pas rendue compte ou s'en serait foutue. L'amour peut vraiment atteindre des sommets effrénés. Elle aurait pu devenir ma marionnette. Et j'aimais ça... Cette réjouissance qui nous étreint quand on est conscient de l'emprise que l'on a sur une personne. Je n'étais certainement pas de nature machiste mais la savoir à ma merci, me rassurait, me donnait envie d'elle (Même si ce jour elle ne me branchait pas tant que ça). Oui. C'est pourtant généralement l'effet inverse chez la gente masculine (Plus elle est à nos pieds, moins elle est intéressante). Mais que sa sécurité sentimentale n'en tienne qu'à moi m'attendrissait, m'attirait vers elle. Et puis elle était mignonne, très mignonne, assez facile à vivre, si soumise et je dois l'avouer, l'insolence de sa poitrine la rendait encore plus charmante. J'avais parfois l'impression de la contrôler, de la manipuler à ma guise. Toutefois ce n'était pas mon intention étant donné que je l'aimais beaucoup. Elle savait vraiment être là pour moi. Dans un sens elle était une bonne amie, dans un autre elle n'était qu'une succube. Car s'il fallait porter un regard plus profond et plus lucide à cette "amitié", elle était purement malsaine. Plus je la fuyais plus elle m'agglutinait, elle était absolument "folle" de moi. Elle faisait parfois des choses si effrayantes, elle m'a dévoilé l'image d'une psychopathe refoulée. Je savais que notre relation était infâme, qu'on s'utilisait tous les deux, faisant au passage du mal à celle que j'aimais. Je savais qu'il fallait y mettre un terme. Mais elle m'empêchait de m'éloigner d'elle. Cette compassion constante, ce devoir moral, que j'éprouvais à son égard me contraignait à rester auprès d'elle. Une partie de moi voulait abdiquer mais une autre m'imposait sa présence à mes côtés car je tenais vraiment à elle, malgré sa patente démence. Alors Je biaisais ma petite copine. Elle m'ordonnait de m'éloigner, d'arrêter de la fréquenter, je lui promettais de le faire mais... Ça n'arrivait jamais, ou cette séparation était trop courte et l'autre recommençait à s'accrocher à moi. Ma dulcinée en était folle. Elle m'implorait de cesser tout contact avec "l'autre", elle fondait en sanglots, elle me hurlait dessus, elle en était désemparée. Je détestais cela. Elle ne me comprenait pas c'est certain, mais moi non plus à l'inverse. Je me sentais mal de la faire souffrir, je n'obtenais aucune fierté à lui causer tant de chagrin. La voir pleurer me remémorait cette morne période de ma vie durant laquelle c'était ma mère que je voyais en larmes, à cause de ce monstre. Ça me donnait l'impression d'être cet homme que j'exècre et j'avais cela en horreur. Alors je lui promettais d'arranger les choses, sauf que j'étais aussi sensible aux larmes de "l'autre". Et j'en étais responsable. Certes elle savait parfaitement que je n'étais pas sien mais se cantonnait désespérément à moi, s'abandonnant à l'infime affection que je tentais de lui offrir, espérant en un amour plus intense, toujours éperdument amoureuse de moi. Non, elle était obsédée par moi, elle me l'avait quelques fois prouvé. Ce n'était plus de l'amour ça. Et moi comme un con je cédais à ses caprices. Mais honnêtement je laissais autant les miens prendre le dessus car au fond de moi je me persuadais qu'elle serait perdue sans moi et moi aussi dans une certaine mesure. Elle était devenue mon repère. Elle était si présente dans mon existence que je ne m'étais pas rendu compte de la place qu'elle s'était octroyée. Je n'étais cependant pas amoureux de cette dernière. De surcroît j'aimais sincèrement et profondément ma dulcinée. Elle était complète, tout ce dont j'avais besoin, mais n'était pas aussi présente car dans une ville differente de la mienne. Ce ne fut certainement pas une raison pour lui infliger cela mais je n'y pouvais rien. J'avais besoin d'elles toutes les deux. Surtout de ma petite amie, mais l'autre m'apportait ce réconfort affectif et psychologique que je nécessitais impérativement à cette période de ma vie. Cette nuit justement, ma petite copine était comme à l'accoutumée absente car toujours dans cette ville merdique pour ses études. Je ne me sentais pas particulièrement seul mais j'y suis quand même allé. On se voyait vers minuit d'ordinaire. Mon esprit avait certainement juste besoin d'une présence féminine que j'apprécierais.
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My Madness...
Cerita PendekJe dois m'en débarrasser, afin de m'affranchir de ce trouble, de cette situation chaotique. Mais elle m'en empêche...