L'âme du désert

Le poème

Connaissez-vous ce sentiment indescriptible de découvrir un endroit merveilleux ? De ne pas savoir comment réagir devant ? Dans mon ancienne vie, j'avais vu des bibliothèques immenses avec des milliers de livres. Mais, celle-ci, il n'y avait aucun mot pour la décrire, mais je vais faire de mon mieux pour le faire.

    Cette bibliothèque n'avait pas de forme rectangulaire comme je pouvais le voir partout, ou bien même carré, non elle était ronde, grande et haute au niveau du plafond. Les étagères remplies de livres devaient monter à plus de 13 mètres de haut. Un balcon était visible et montrait le premier étage. Je tournai la tête pour découvrir un escalier en spirale juste à côté. La pièce était éclairée par de grandes baies juste en face de moi. Elles laissaient apparaître un oasis au loin, dans le désert. Je n'avais même pas remarqué que je me trouvais tout prêt de l'entrée du palais menant au désert. Je m'approchai des étagères, il n'y avait que des vieux livres, j'en trouvai même en français. J'en pris un portant une couverture fait d'or, enfin de feuilles d'or. Il ressemblait à ces vieux manuscrits que nous ne pouvions pas utiliser dans une bibliothèque normale. Je l'ouvris et fus surprise de voir aucune poussière sortir d'entre les feuilles. Je caressai doucement la feuille jaunissant. Le livre avait été écrit à la main, mais il était dans la langue du pays, donc je ne comprenais pas grand chose. Cependant, l'écriture était magnifique, fluide et vive sans trop l'être. Les scribes existaient donc aussi dans ce pays. Je voulais savoir ce que racontait ce livre, mais je n'avais pas de dictionnaire, il était resté avec Jeremy.

_ ça parle des légendes qui parcourent mon pays depuis les temps anciens, murmura une voix à côté de moi.

Je sursautai et collai le livre contre moi, mais je ne fus pas surprise de le voir, ses yeux limpides me regardaient sans montrer ne serait ce qu'un sentiment. Vides, ils étaient vides. Comment pouvait-il vivre sans éprouver des sentiments ? Je le fixai quelques secondes et me tournai complètement vers lui.

_ Bonjour votre majesté.

_ Bonjour Aïlla, je t'ai déjà dit de me tutoyer.

Je levai un sourcil pour lui faire comprendre que je ne le ferai plus jamais. Il soupira et se passa la main dans les cheveux. C'est à ce moment-là que je remarquai qu'il ne portait le voile habituel sur sa tête, mais seulement un simple turban bleu roi lui encerclant la tête et laissant apparaître ses cheveux. Noir comme les ailes d'un corbeau et des légers reflets bleu quand il passait devant un rayon de lumière. Il ne les avait pas trop long, mais pas trop court non plus, cette couleur et cette coupe permettaient de faire ressortir ses magnifiques yeux.

_ Que fais tu là ? Demanda t-il en reposant son livre dans l'étagère à côté de moi, enfin derrière moi.

En faisant ce geste il me colla contre celle-ci et arrêta son mouvement, me laissant prisonnière (pas comme si je l'étais déjà) entre lui et l'étagère. Son regard me détailla tandis que je me serrai le plus possible contre les livres, pour n'avoir aucun contact physique avec lui. Il se détacha enfin et s'éloigna pour me désigner une petite commode.

_ Tu travailles en archéologie, non ? Si tu veux travailler sur notre pays, pars des origines. Tu trouveras papiers, crayons et dictionnaires dans cette commode.

Je le regardai perplexe, d'où lui venait soudain cet élan de bonté ? Mais je décidai de travailler un peu. Je pris ce qu'il me fallait et trouvai une table toute mignonne. Je déposa mon fardeau. Je m'assis sur la chaise au dossier tout moelleux. Je souris malgré moi, dans ma bibliothèque universitaire, nous n'avions ce genre de confort. Je me préparai à travailler, quand je le vis s'installer sur la table, sans même me demander si il pouvait. Il était assis négligemment et lisait son livre avec beaucoup de sérieux, mais je ne pus me retenir de froncer les sourcils.