Vers deux heures et demie, la bouteille vide était cachée sous l'armoire, et Naël avait retrouvé un peu de bonne humeur. Il se sentait bien. Le monde était confus, un peu flou, tous les angles agréablement arrondis. Il était bourré, mais pas trop, avec son meilleur ami qui le faisait rire aux larmes. Ils étaient tous les deux assis sur le bord de la fenêtre, le bout de leur clope rougeoyant dans la nuit.
Lorsque Naël s'aperçut que son ami était vraiment plus alcoolisé que lui, il eut soudain peur qu'il perde l'équilibre et bascule par-dessus la rambarde de la fenêtre.
-Allez, viens, on va se coucher, lança-t-il.
Par flemme de préparer un lit d'appoint, les deux garçons se déshabillèrent et se glissèrent dans le lit de Naël.
Ce dernier riait, le visage à quelques centimètres de celui de son ami, ses yeux bruns plantés dans les iris noisette qui reflétaient le peu de lumière de la chambre. Il était à l'aise, plus rien ne semblait avoir d'importance, seul le moment comptait. Chaque seconde était unique, aussitôt arrivée, aussitôt emportée ; dans ce cas, pourquoi se presser, attendre une seconde qui n'arrivera peut-être jamais, ou en regretter une déjà passée ? Ca n'avait aucun sens. Soudain, il trouvait Arthur terriblement beau. Son rythme cardiaque s'accéléra un peu. Il se rapprocha de lui ; il avait chaud, d'un coup. Il sentait le flou envahir ses yeux, ses joues rougir et tout son corps lui sembla soudain bouillant. Il ne lâchait pas le regard de son ami, qui ne baissait pas les yeux non plus. « Qu'est-ce que tu es en train de faire ? », s'alarma sa conscience ; « T'occupe, on s'en fout », riait la vodka dans son sang.
Le bout de leur nez se toucha. Naël sentit son cœur s'emballer.
-Hé, Arthur... souffla-t-il.
Ce dernier expira lentement sans le lâcher des yeux. Naël ferma les yeux, avança son menton et embrassa son ami à pleine bouche.
Il lui sembla qu'un feu d'artifice explosait dans sa tête. Alors qu'Arthur lui rendait son baiser, et aventurait une main timide contre sa hanche, il sentit une sensation brûlante naître au creux de son ventre. Il ne pensait plus à rien, se concentrant uniquement sur ses lèvres, la main d'Arthur sur ses côtes, et cette chaleur qui irradiait dans tout son corps.
Il enlaça son ami, tout naturellement, comme si il avait fait ça depuis toujours. Lentement, Arthur laissa un dernier baiser sur ses lèvres, croisa son regard avec un petit sourire et nicha sa tête dans son cou.
Naël se sentait divinement bien.
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Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait?...
Teen FictionNaël et Arthur sont amis. Meilleurs amis; ils se comprennent, rient, s'entraident et se connaissent par coeur. Et puis quelque chose dérape. Il suffisait de trois fois rien, vraiment...