14. Ce qu'il s'est passé...

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« Hier après-midi, une page Facebook a été lancée anonymement. Elle s'intitule "Jade Thatcher Est Une Sal**e", je te laisse en imaginer le contenu : des photos sorties dont ne sait où, probablement truquées pour la plupart et floues... Bref, toujours est-il qu'elles sont tout de même là. Et qu'elles donnent tout sauf une bonne image de Jade.

— Mais c'est horrible ! je m'écrie.

— Et ce n'est pas tout ! »

Quoi, il y en a encore ? J'attends, horrifiée, que Burrito poursuive son récit :

« En moins de deux heures, la page a été suivie par plus de huit cents personnes. Huit cents personnes, tu imagines ! s'exclame-t-il. Il y a majoritairement des personnes de l'école, partagées entre mecs cons et filles jalouses, mais très vite des types dont on n'a jamais entendu parler, qui habitent à l'autre bout de la planète ! ont commencé à se rajouter. Quand je suis allée regarder à combien ils étaient ce matin, on avait dépassé les deux milles.

— Mon Dieu, je lâche dans un soupir à peine audible tant l'information m'ôte les mots de la bouche.

— Il y a de plus en plus de photos et de messages de haine ou de mecs qui demandent un plan cul. C'est l'anarchie totale.

— Comment va-t-elle ? », je demande, blême.

La tête me tourne : c'est de ma faute tout ça. Si je n'avais pas conclu ce marché stupide avec Aaron, il lui aurait simplement brisé le cœur depuis au moins deux jours, et elle n'aurait pas eu à subir ça... Quelle idiote j'ai été ! Voici la conséquence de mes actes ! J'ai envie de vomir tant je me sens mal...

« Je m'inquiète plutôt pour toi, me répond Burrito en attrapant mon bras et en me forçant à m'arrêter. Tu es sûre que ça va Olivia ?

— C'est de ma faute...

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Cette page Facebook, c'est ma faute...

— C'est toi qui l'as lancée ? s'étrangle-t-il en reculant un peu.

— Non ! Mais...

— Qu'est-ce qu'il y a Olivia ? Qu'est-ce que tu as fait ? Dis-moi ! me presse-t-il d'un ton inquiet.

— C'est de ma faute si Aaron et Jade sont toujours en couple et qu'il la laisse poster des photos d'eux deux... »

Burrito lâche un très long soupir de soulagement. Il me soutient un peu plus et recommence à avancer :

« Olivia, ce n'est donc pas ta faute si tu n'as fait que ça ! Primero, tu as simplement fait en sorte, par je ne sais quel moyen, qu'Aaron soit un type bien pour une fois dans sa vie. Pourquoi on t'en voudrait ? Segundo, ce n'est pas toi qui as lancé cette page. Pourquoi serait-ce ta faute ? Tercero, c'est Jade qui a demandé à sortir avec Aaron, sans chercher à mesurer les conséquences qu'entraîne le fait d'être en couple avec un bad boy ! »

Il a prononcé tous ces mots d'une traite, et est maintenant un peu essoufflé. Ses joues et le bout de son nez sont rougis, par le froid ou l'emportement, je ne sais pas. Il en est presque mignon...

En tout cas, ce qui est certain, c'est qu'il a réussi à me réconforter !

« Merci Pedro. » je lui réponds simplement avec un sourire redevable.

Son visage s'illumine.

« Tu m'as appelé par mon prénom !

— J'ai fait ça moi ?

— C'est un premier pas vers la maturité. »

Nous arrivons alors au lycée et nous séparons : il va rejoindre ses copains tandis que je cherche Alena du regard ; la voici qui court vers moi et me saute dessus :

« Hamburger ! s'exclame-t-elle. Tu as vu cette histoire sur Facebook ?

— Pedro m'a fait le topo.

— C'est tellement horrible ! Pauvre fille ! J'ai hâte de voir ce que va raconter Aaron. Tu penses qu'il va la défendre ? Ou bien la plaquer devant toute l'école ? Ouais, c'est un bad boy quand même. Il en serait capable...

— Il va la défendre.

— Comment tu peux en être aussi sûre ? s'étonne mon amie.

— Je le sais, c'est tout. », je réponds avant de me diriger vers ma salle de classe.

Ça vient de sonner et j'ai histoire avec les génies. Merveilleux !

Mais alors que je m'apprête à rentrer dans la pièce pour rejoindre la bande des Einstein, j'entends quelqu'un appeler mon nom :

« Psst ! Olivia ! Psst ! »

Je me retourne brusquement et scrute le couloir autour de moi.

« Derrière le casier ! »

Je plisse les yeux pour mieux voir et le découvre alors :

« Aaron ? Mais qu'est-ce que tu...

— Ramène tes fesses, j'ai besoin de toi.

— De moi ? je demande interloquée.

— Allez dépêche-toi ou M. Ruffle va finir par te voir ! »

Je jette un dernier coup d'œil à la salle d'histoire : ouais non, je préfère aller aider Aaron que me taper une heure de cours avec les Jimmy Neutron en puissance !

Le Père-Noël est un Bad BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant