Chapitre 1

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-...et voilà comment on fait une équation avec pi.

- T'as compris toi? Wo Cara tu as écouté au moins?

-Mmmh?

-Besoin d'aide mademoiselle Dola?

-Euh non Monsieur merci.

Ma meilleure amie me dit en chuchotant ;

-Cara arrête de rêver je te signal qu'il y a un examen en fin d'année.

-Oui je sais...Mais c'est tellement ennuyeux.

-Ouai mais en attendant c'est pas en rêvant que tu vas t'améliorer.

-Oui chef!

Elle me fait un regard noir qui, pour ma part était très amusant. L'heure de ce calvaire passée, nous rentrons tous chez nous, pour nous soulager de cette journée de cours très charger.

Je met mes écouteurs et écoute la chanson la plus reposante au monde, "The Box" de Damien Rice. Ma mère me la chantait quand j'étais petite, mais elle a disparue soudainement sans laisser aucunes traces derrière elle. Juste son souvenir et son amour...  

Avant de me replonger dans mes souvenirs mélancoliques, je pense vite à autre chose tel que le fameux examen en fin d'année. Tout le monde stresse, mis a part les "racaïlles" du lycée, et moi. Pourquoi? Je n'en ai absolument aucunes idées. Mes résultats sont correctes, ni trop élevés ni trop bas, donc si je révise bien je pourrai l'obtenir sans plus de difficultés que ça. Mais on a encore le temps, on est que au début de l'année. Cela fait un mois que nous avons reprit, même si pour moi, c'est déjà trop.

Je n'aime pas l'école. C'est toujours la même chose. Un professeur parle, on écoute et on écrit. Oua passionnant...il n'y a jamais de nouvelles choses, depuis 10 ans c'est toujours pareil, au même moment, dans les mêmes conditions. La seul chose qui me donne envie d'y aller, c'est ma meilleure amie, autrement dit Myriam. On s'est connu en seconde, mais elle me connaît mieux que n'importe qui sur cette planète et inversement. On a partagé pas mal de choses ensemble.

Après avoir fait une partie du chemin à pied, me voilà chez moi. Je ne mange pas et je fonce directement dans ma chambre. Le froid d'automne est accablant, alors un peu de chaleur sous ma couverture ne me fait pas de mal.

En y repensant, tout à l'heure c'était assez bizarre. Comme a mon habitude je rêvais, j'imaginais un peu tout et n'importe quoi, je rêvais d'un monde différent... bref je m'étale. Je pensais à ce que je pouvais faire en rentrant chez moi, quand, une autre voix que la mienne m'appelait et me disait de la rejoindre. Vous devez certainement me prendre pour une folle, et ça se comprend.Des fois je pense tellement que je m'étonne moi même! 

Bon, ce n'est pas en restant sous ma couverture que mes devoirs vont se faire. 

-...et fini! Enfin c'est pas trop tôt!

Pile après la fin de ma phrase, je reçois un appel. "Papa".

-Oui allo?

-Oui ma chérie c'est papa, ça va?

-Oui et toi?

-Oui c'était pour te prévenir que je rentrerai plus tard car j'ai une réunion et que je devrais me lever très tôt demain matin car je pars en voyage d'affaire pendant deux semaines.

-Oh...ok

- Désolé ma chérie, je sais qu'on se voit pas souvent ces temps-ci, mais j'ai l'obligation professionnel d'y aller. Je pense que tu dormiras quand je rentrerai.

-Je t'attendrai.

-Cara... tu as cours demain ne t'inquiète pas on se voit dans deux semaines.

- Justement raison de plus, à tout à l'heure papa!

Puis je m'empresse de raccrocher. C'est vrai que l'on ne se voit pas en se moment. A l'échelle d'une semaine, on a dû se voir 3 fois... c'est son travail qui l'emprisonne, encore et toujours la même chose. Ma mère m'a dit quand j'étais petite : " La vie est pleines de surprises, alors profite de ton repos." Et bien là le repos je l'ai eu, j'attend toujours les surprises de la vie.

Je ne suis pas de nature dépressive, mais depuis la disparition de ma mère, il y a deux ans, je ne suis plus la même. Je suis plus morose, moins ambitieuse et plus mature, car, les choses comme ça, vous montrent la dureté de la vie et la réalité des choses.

Des fois je m'imagine quitter ce monde, tout abandonner pour retrouver le monde qui me convient. J'aimerai tellement pouvoir galoper, les cheveux au vent, sans penser au tracas de la vie, juste en me sentant libre d'être qui je veux. C'est assez cliché mais je m'en fiche, c'est ce que je veux.

Mais ça n'aura jamais lieu, j'en ai bien conscience.

Il commence à se faire tard, mon père m'avais prévenu. Quelques minutes plus tard j'entend la clé rentrer dans la serrure et je me félicite d'avoir réussi à ne pas m'endormir.

-Coucou ma chérie, tu as réussis a ne pas t'endormir, félicitation!

Tel père, tel fille.

-Oui je me suis dit ça il y a à peine 30 secondes.

-Haha, alors ta journée de cours?

-Banale et toi?

- Oh tu sais cela fait bien longtemps que j'y ne suis plus à l'école.

-Ha.Ha. Très drôle. Alors je recommence : Comment c'est passé ta journée de travail?

-Bof, j'ai beaucoup de choses a faire, et pas des petites.

- Tu pars où cette fois?

- En Italie pour aller voir des entrepreneurs.

-Oh super...

- Ouai...

-Bon je vais me coucher, c'est tout un art de rester éveiller jusqu'à tard, ça fatigue.

-Bien sûr, mais d'abord je veux un bisou.

- Papa... j'ai plus 8 ans...

-Comme tu voudras.

Et là il cours vers moi, mais je suis bien décidée a ne pas me laisser faire, alors ça part en bataille. Mais il a tout de même réussi à l'avoir son bisou.

Après m'avoir délivré de son emprise, je monte me coucher car je suis extenuée.

Durant la nuit, la voix de tout à l'heure m'appelle. Non je dois certainement rêver.

"Viens... rejoins moi..."

-Cara tu es en train de rêver, ne t'affole pas.

Puis elle dit avec un peu moins de douceur : " Elle m'y oblige..."

Et là je sens une force inconnue, me tirer hors de mon lit. Je ne rêve pas ce n'est pas possible!

Elle me tire par les chevilles et me traine par terre, j'essaye de crier mais aucuns sons ne sort de ma bouche. Je dévale les escaliers allongée, trainée, donc je me prend toutes les marches un peu partout sur le corps, je dois avoir des hématomes. Le choc de chaques marches me fait atrocement mal et petit à petit je perds conscience. Je lutte pour ne pas m'évanouir, je ne me débat même plus...

La morsure du froid me ramène à la réalité, et je me rend compte que je suis maintenant dehors, en pyjama, trainée par une force inconnue alors je me débat de plus bel, je ne pense plus à la douleur que j'ai, je veux juste me défaire de cette emprise.

Soudainement, je sens l'eau du lac gelée monter, jusqu'à ce que je me retrouve totalement immergé, coulant vers le fond. Je commence a ne plus avoir d'air et mes poumons me brûlent.

Voilà comment je vais mourir, noyer seule.

Je lâche le peu d'air qu'il me reste dans l'eau, puis tombe dans les ténèbres...





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