Le Somnambule.

41 3 2
                                    

Le 21 septembre, je partais pour deux nuits à Clecy, en voyage scolaire. L'attribution des chambres avaient été faite la veille, et un numéro de chambre revenait comme hanté, le notre. C'était la fameuse chambre 44. D'après les archives, pas moins de 8 personnes seraient mortes étrangement dans cette chambre. Je serrais mon frère dans mes bras, et montais dans le bus, l'angoisse au ventre.

Nous arrivions ensuite au gîte qui nous servirait pour ces deux nuits. La première journée y était étrangement tranquille, trop tranquille. Personne ne faisait mine de croire cette rumeur de chambre 44, et pourtant, les autres avaient peur. Les autres, c'était mes camarades de chambre. Matthias, Romain et Tom.

Le soir venu, je ne me sentais pas fatigué, je n'avais même pas l'envie de manger, qui me caractérise si bien d'habitude.

Puis la nuit est arrivée. Nous dormions sur des lits usés, ressemblant beaucoup à ceux que l'on peut trouver dans les hôpitaux. Les vitres étaient en partie brisées, réparées à la va-vite. Je me suis ensuite couché dans mon lit, celui à droite. Je voulais prendre le lit qui était à côté du couloir sombre, et dont la porte d'entrée était derrière. Je voulais alors étouffer les rumeurs sur cette chambre.

Personne n'arrivait à dormir. Nous décidions alors d'ouvrir le grand coffre situé au fond de la pièce. A l'intérieur, nous trouvions les articles de journaux prouvant la mort des 8 occupants de cette maudite chambre. Nous avons à ce moment eu un frisson comme jamais nous n'avions eu. D'après ce que nous lisions, les occupants avaient été tués par un de leur camarade, lui aussi présent dans la chambre. Nous avons décidé d'aller se coucher aux alentours de minuit. Je fermais la porte à double-tour, posais la clé sous mon oreiller et partais me coucher.

Je n'ai pas fermé l'œil, contrairement à mes camarades, qui eux se sont endormis en quelques minutes. A trois heures du matin, je me suis endormi car la fatigue demeurait trop forte.

Soudain, j'ai été réveillé par un petit bruit venant de derrière moi, c'était la porte. J'ouvrais les yeux, vérifiais que tout le monde dormait. Matthias était réveillé, et Tom n'était plus dans son lit. La porte, que j'avais fermée à double tour, était pourtant bien ouverte. Le pire dans tout cela, c'est que la clé était toujours sous mon oreiller.

« -Toooom ?! Tom t'es où merde, tu nous fais peur là ! »

Aucune réponse. Nous décidions alors d'aller chercher un professeur. Lorsque nous revenions avec celui-ci dans la chambre, Tom était dans son lit, il dormait.

J'ai donc décidé, par instinct, de rester éveillé grâce à la télé que j'avais mise en sourdine. Au bout de quelques minutes, la télé s'éteignait brusquement, sans raison logique. Au même moment, Tom se mit à bouger. Il disait des mots dans une langue qui m'était inconnue, avant de se mettre au milieu de la pièce et de ne plus bouger jusqu'au matin. Ce qui me semblait immédiatement évident, c'était que Tom était somnambule. Mais la télé était définitivement cassée, et je pense que le numéro de la chambre y était pour quelque chose.

Le lendemain, j'ai dit à Tom se qui s'était produit. Il me répondait qu'il n'était pas somnambule à son habitude, et qu'il trouvait tout ceci étrange. Un peu plus tard, le facteur est ensuite arrivé avec le journal. La Une de celui-ci m'a provoqué un choc, suivi d'un frisson énorme. « Deux agressions dans la nuit, les victimes en état grave. »

L'idée que Tom y était pour quelque chose me semblait folle, mais cela devenait évident d'après la suite de l'article. Matthias et moi discutions toute la matinée sur une idée pour prouver nos soupçons. Le soir est venu très vite. Après le repas qui m'avait passé l'envie de manger davantage, j'étais fatigué. Nous avions, moi et Matthias, trouvé une solution pour rester éveillé : s'éviter mutuellement de tomber dans le sommeil, tout en faisant des rondes régulières. Cette fois, la clé allait être dans ma poche. Le soleil s'est ensuite couché sur son lit de soie rose, ce qui marquait le début d'une longue nuit.

Dès 23 heures, nous commencions nos rondes. Tom et Romain dormaient sur leurs deux oreilles. Le télé s'est soudain allumée, précédant les marmonnements de Tom, identiques à ceux de la nuit dernière. Mais cette fois-ci, il ne bougea pas d'un poil pendant au moins une heure. Soudain, il sortait de son lit, et frappa Matthias avec la tringle du rideau. Je tentais de me défendre, mais sa force était inhabituelle, bien trop supérieure à la mienne. Dans un grand vacarme, il me frappa derrière la tête. Je tombais alors sur mes genoux, et mes yeux se sont remplis d'obscurité.

Ce qui me paraissait une éternité plus tard, Matthias m'a réveillé. Tom avait disparu il y avait environ deux heures. Il m'a ensuite dit que, dans les chambres voisines, il y avait énormément d'élèves inconscients...ou morts.

Les animateurs et professeurs demeuraient plongés dans un sommeil, malgré le fait que Tom ne s'en était pas approché. La température baissait dans la chambre, j'avais froid. Matthias m'a ensuite indiqué que la clé n'était plus dans ma poche, et que le somnambule nous avait enfermé dans la chambre. Arrivés autour de -20°, nos corps n'ont pas supporté la glace et se sont endormis. Avant d'être plongé dans un long sommeil, je remarquais que Romain ne se réveillait plus, et gisait dans un drap rouge. Ce qui m'a fait frissonner...c'est que son drap était à l'origine blanc.

Le matin, j'ai était réveillé par le bruit des sirènes de police. L'un deux brisait le bois de notre porte, et nous réveillait. Celui-ci nous expliquait ensuite que Tom avait tué 16 personnes cette nuit là. On me disait ensuite que Romain avait été caressé par la mort, mais qu'il s'en était sorti. Tom était mort, il s'était jeté du toit à l'arrivée de la police.

Le médecin, plus tard, m'a expliqué qu'il était impossible de se sortir d'un coup comme celui-là. Il m'a certifié que j'étais resté au moins 8h dans le coma, sans possibilité de me réveiller.

Je suis ensuite rentré chez moi, traumatisé par cet événement. Le moment le plus terrifiant de ma vie a été celui où j'ai lu le journal en rentrant chez moi. Il y avait la photographie de Tom, un couteau à la main, se tenant sur le toit quelques secondes avant de sauter. Mais l'homme qui tenait le couteau recouvert d'un rouge vif....

Avait mon visage.


Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 11, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

~Le Somnambule~Où les histoires vivent. Découvrez maintenant