Rabaissant ses manches sur ses bras, Rose s'enfuit loin du Docteur et se réfugia dans le TARDIS. Elle supplia leur vieille amie de ne pas le laisser la trouver, où qu'elle se cache dans les possibilités infinies offertes par le vaisseau. Elle pouvait sentir son hésitation à l'idée de la cacher loin du Docteur, à l'idée de la cacher dans les profondeurs de son infinité et, pourtant, une porte s'ouvrit droit devant Rose. Elle se précipita dans la pièce en la remerciant silencieusement pour son aide. Elle pouvait entendre les pas du Docteur alors qu'il lui courait après, mais elle ne voulait pas qu'il la trouve alors elle claqua la porte derrière elle et espéra que leur vieille amie respecterait sa promesse et qu'elle le ferait tourner en rond sans qu'il ne puisse la trouver. Elle ne voulait pas le voir maintenant. Elle ne voulait même pas entendre ce qu'il avait à dire. Même s'il voulait s'excuser. Elle allait l'ignorer autant que possible.
Elle s'appuya contre la porte et ferma les yeux, poussant un profond soupir. Elle n'entendait plus les pas du Docteur. En fait, elle n'entendait plus rien provenant de l'extérieur de la pièce dans laquelle elle était enfermée. C'était un vrai soulagement. Elle ouvrit de nouveau les yeux et regarda autour d'elle, s'attendant à être dans une sorte de placard, mais ce n'était pas le cas. La pièce était immense, et pleine de désordre. Tous les gadgets que le Docteur avait récupérés lors de leurs voyages à travers le Temps et l'Espace – et, à voir l'impressionnant nombre de choses, il avait probablement commencé bien avant de la rencontrer – étaient stockés ici, et depuis longtemps oubliés par leur propriétaire, ou était-ce l'endroit où le Docteur se cachait quand elle ne parvenait pas à le trouver ? Peu importe, aussi longtemps que le TARDIS l'aiderait, Rose serait en sécurité ici. Il ne viendrait pas ici tant que le TARDIS la garderait cachée.
Elle se laissa tomber sur un fauteuil à moitié brûlé – le Docteur devait faire des tests ici, il avait toujours tendance à faire exploser des trucs – et essuya les dernières larmes sur son visage. Ses mains tremblaient à cause des émotions fortes par lesquelles elle était passée durant la dernière heure. Ils avaient profité d'un agréable moment de liberté après l'affaire des Slitheens et il l'avait emmenée manger quelque chips. Ils étaient tous les deux heureux et riaient de cette nouvelle aventure, de cette étrange femme qu'était Harriet Jones, mais elle avait fait une erreur. Elle avait totalement oublié au sujet de ses bras et sa manche avait un peu glissé quand elle avait replacé une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle avait surpris son regard sur elle, mais il n'avait rien dit. Elle avait été soulagée, pensant qu'il n'avait pas vu sa peau, ou qu'il avait choisi de ne pas en parler, mais c'était mal connaître le Docteur que de penser ainsi.
Aussitôt qu'ils furent seuls, aussitôt qu'il fut sûr que personne ne viendrait tourner autour d'eux, le Docteur avait saisi ses bras. Le geste avait été si rapide et si soudain qu'elle se souvenait avoir sursauté. Son visage était déformé par une grimace de douleur. Elle aurait dû le savoir. Le Docteur voyait tout, et il voulait tout savoir. C'était un mystère qui la concernait, un mystère qu'il venait de découvrir, et maintenant, il voulait savoir. Il avait relevé sa manche. Ses gestes étaient très doux et attentionnés, mais elle avait cessé de respirer, et son corps s'était tendu. Elle avait frissonné quand ses doigts avaient effleuré les cicatrices. Elle avait dégluti alors qu'il restait silencieux. Il y avait beaucoup de cicatrices, certaines étaient anciennes, certaines étaient récentes, et elle s'était sentie honteuse qu'il ait découvert son sombre secret. Il ne l'avait pas lâchée et avait relevé l'autre manche. Les mêmes cicatrices s'étalaient sur son autre bras, leur rougeur contrastant avec sa peau pâle.
'Pourquoi' fut sa seule question et elle ne lui avait pas donné de réponse. Il avait insisté, mais elle était restée silencieuse. Quand son emprise sur elle s'était relâchée, elle avait rabaissé ses manches et s'était enfuie loin de lui pour se cacher dans le TARDIS. Elle avait cru qu'elle pouvait lui faire confiance, qu'il ne mettrait jamais son nez dans ses affaires, et il lui avait prouvé le contraire. Mais c'était de sa faute, elle n'avait pas été assez prudente. Pendant une seconde, elle avait baissé sa garde et il avait vu son plus grand et son plus terrible secret. Elle n'avait pas voulu qu'il le sache, et maintenant, il le savait, et elle se détestait pour cette raison. Elle ramena ses jambes contre sa poitrine et passa ses bras autour. Elle appuya son front contre ses genoux et poussa un profond soupir, tentant de ne pas craquer. Elle ne pouvait pas. Elle devait retenir toutes ces larmes inutiles. Elle avait assez pleuré, mais la seule chose plus forte que sa douleur mentale était la douleur physique.
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Brèves de TARDIS
Fanfiction"On n'oublie jamais son premier Doctor." Le TARDIS, lui, n'en a oublié aucun et il est toujours prêt à repartir vers de nouvelles aventures avec ses différentes incarnations.