La promesse de l'ombre I - [Histoire terminée]

Chapitre 1

« Une flamme, à force de se battre contre le vent, finissait bien souvent par s'éteindre.  »

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Les légendes au sujet des Anges étaient toutes semblables, prétendant que ces êtres incarnaient la pureté et la sagesse.
Intermédiaires entre Dieu et les Hommes, ils seraient signe d'espoir. Leur beauté serait égale à leur bonté.
À l'égal d'une flamme, ils représenteraient la plus lumineuse des créations de leur Père, la plus réussie.
Impossible de les faire vaciller, d'éteindre leur volonté de repousser les ténèbres vicieuses promettant de souiller le cœur des Humains.

Qu'importait les religions, toutes s'entendaient à dire que les Anges ne possédaient aucun défaut, que leur cœur possédait une blancheur si éclatante, que personne ne pouvait ternir.
L'assombrir.
Ces êtres si purs seraient envoyés sur Terre pour protéger les Hommes des Démons, qu'importait leur rang.
Oh oui, toutes les légendes se rejoignaient, à ce sujet.
Tous voyaient ces esprits lumineux comme un espoir.
Comme le signe d'une victoire.

Quel cruel songe.
Quelle affale mensonge.

Les légendes n'étaient que calomnie.

— Alors, qu'en penses-tu ? me demanda Laurie, me sortant ainsi de mes pensées.

Je reportai mon attention sur le journal en balayant mes tourments d'un clignement de paupières afin de lire le titre écrit en gras :

Un corps retrouvé dans un parc pour enfants.

Dans une aire de jeu, un autre corps a été retrouvé dans la soirée du dix novembre. La victime, Lucie Mora, était âgée de trente-trois ans.
La cause de sa mort est semblable à celles des autres victimes : un arrêt cardiaque.

« Les corps que l'on m'a apportés n'ont aucune blessure, que ça soit interne ou externe. Du moins, si l'on omet les éraflures recouvrant les genoux de la plus récente victime qui, d'après l'autopsie, étaient-là avant sa mort, preuve qu'elle est tombée. Seulement, je m'interroge encore sur la cause de son décès. Selon moi, il est impossible que ça soit dû à une simple crise cardiaque. Dans ce cas, il y aurait eu quelque chose sur les organes internes, ou même une défaillance cardio-vasculaire. Je suis persuadée que c'est un meurtre. Je ne vois pas d'autres explications. »

Dr Roberts, médecin légiste, explique son point de vue aux journalistes. Les agents les plus réputés sont sur cette affaire pour chercher d'autres indices quant à ces mystérieux décès.

J'ignorai la sueur qui perlait le long de ma nuque en relevant le nez vers Laurie qui me détaillait toujours, les bras croisés. Son visage, tordu par l'inquiétude, s'opposait à ses yeux verts luisant de colère.

— Tu te rends compte ? m'interrogea-t-elle en posant violemment ses mains contre la table. Ils sont incompétents ! Une crise cardiaque ? Sérieusement ? Il est évident que c'est un meurtre ! C'est impossible que cinq corps soient retrouvés, tous morts d'un arrêt cardiaque, dans la même ville !