21. Une robe pour Bradwurst et moi

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Blanche, légère et délicate, elle tombe doucement du ciel et vient se déposer partout : sur les poubelles, sur le sol gris et froid, sur mes cheveux et sur le costume d'Aaron.

« J'ai bien cru qu'on n'en aurait pas pour Noël cette année ! s'exclame-t-il en souriant comme un gamin.

— De la neige, je lâche dans un souffle. »

Nos deux visages sont levés vers le ciel déjà étoilé et admirent ce spectacle nocturne. Je tire la langue pour tenter d'attraper un flocon ; Aaron se met à rire doucement :

« T'es une véritable gamine toi ! »

Mais alors que je me mets déjà à rougir et tente de préparer une réponse cinglante, il tire la langue à son tour et m'imite. Je fronce les sourcils, étonnée. Lorsqu'il baisse la tête et que son regard croise le mien, il déclare en riant à nouveau :

« Bah quoi ? »

Et à nouveau, nous nous esclaffons tous les deux.

C'est fou, la façon dont simplement un peu de neige et son rire arrivent à me détendre.

Attendez... Pourquoi je pense ça moi ?

« Au fait Aaron, par rapport à ce que j'ai dit auparavant...

— Quoi précisément ? Parce que tu as un peu beaucoup parlé...

— Euh à propos de moi étant possiblement amoureuse de toi tu sais...

— Ah oui ça ! Laisse tomber, c'est l'effet "J'ai commencé à parler à Aaron McMillan", ça va vite passer. Bon, je te ramène chez toi ? Il neige maintenant, ce serait bête de tremper tes chaussures.

— OK, je réponds après avoir hésité un instant.

— Il faut juste que tu attendes la fin de mon service.

— C'est-à-dire ?

— Encore deux heures. »

Il retourne donc au travail et j'appelle Alena :

« Hey Bradwurst ! Finalement j'ai deux heures devant moi, ça te dit de me rejoindre au centre-commercial ?

J'arrive ! me répond-elle à l'autre bout du fil. »

Elle arrive seulement quinze minutes plus tard, essoufflée, les cheveux légèrement décoiffés et pleins de neige :

« Hallo ! Alors, on va acheter ces robes ? Par quel magasin tu veux commencer ? Oh, et tu préfères en acheter une chère dans un magasin de marque ou qu'on aille voir chez Primark et...

— Alena, Alena ! je la coupe. Respire. Allez, inspire, expire... Bien ! Alors je te propose de commencer par... H&M ? »

Nous nous dirigeons vers la célèbre enseigne, mais après avoir fait le tour des rayons, ne trouvons pas notre bonheur. Direction Primark : cette fois-ci, les seules robes qui nous plaisent ont déjà été achetées par d'autres filles au lycée.

« On ne trouvera jamais ! se lamente Bradwurst en se laissant tomber sur un banc.

— Mais si ! Allez, un peu de nerf ! Et l'endurance allemande alors ?

— Je n'ai jamais entendu parler de "l'endurance allemande" Hamburger, c'est un truc que tu viens d'inventer. »

Touchée.

« Peut-être ! Mais tout de même ! Allez, lève-toi ! Écoute, ma mère connait la gérante d'un petit magasin indépendant. Les pantalons y sont horribles, mais peut-être que les robes sont sympa ? »

Convaincue, mon amie se lève et me suit jusqu'au dit magasin. L'enseigne est décorée de houx et aux couleurs de Noël ; nous poussons la porte et entrons dans l'échoppe...

« Bonjour, je hasarde alors que le carillon retentit toujours.

— Bonjour ! Que puis-je pour vous mesdemoiselles ? »

Une femme, grande, mince et élancée, noire, les cheveux coiffés en afro au dessus de sa tête et un sourire délicieux aux lèvres vient de jaillir de l'ombre pour nous accueillir. Alena a sursauté.

« Nous sommes à la recherche de robes pour le bal d'hiver, j'explique.

— Je suis ravie que vous vous soyez arrêtées chez moi ! J'ai tout ce qu'il vous faut ! Un rayon entier consacré aux robes de bal ! Suivez-moi. »

La dame nous mène effectivement jusqu'à un rayon ou des dizaines de robes plus belles que toutes celles que nous avons pu voir jusqu'à présent sont soigneusement alignées sur des cintres. Je lâche un petit "wah" tandis que Bradwurst est toujours fermement agrippée à mon bras. Quand la femme noire s'est éloignée, elle me chuchote :

« On peut se dépêcher de choisir et partir vite ? Cet endroit me file les jetons...

— Tu dis ça parce qu'elle est noire ! j'ironise.

— N'importe quoi ! C'est juste que... Tu as vu comme elle nous a sauté dessus ?

— Alena, regarde, ce sont les plus belles robes de tout le centre-commercial ! Bon d'accord, on choisit vite, on paie et on s'en va.

— Merci. »

À peine dix minutes plus tard nous sommes déjà dehors. J'ai acheté une robe bleue et blanche décolletée dans le dos à la jupe tulipe qui s'arrête aux genoux. Alena a opté pour du rouge, mais la coupe de sa robe est plus mignonne que sexy. Je traîne avec Bradwurst tout de même, pas Emily Dix-Kilo-De-Maquillage.

« Tu rentres comment ?

— Euh... Ma mère vient me chercher, je mens.

— Ah ouais ? Tu penses que vous pourriez me déposer au passage ? »

Euh... Non ?

« Bon Olivia tu ramènes ta fraise ? » demande une voix que je connais si bien derrière moi.

Oupsie...

[bonsooooir !

oh je vous vois venir : quoi seulement de la neige ? on a attendu si longtemps pour de la neige ?

et ouais 8D

florence ]

Le Père-Noël est un Bad BoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant