one shot

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Le petite fille marchait, main dans la main avec sa mère. Les yeux pleins d'étoiles de l'enfant contrastaient avec ceux de sa mère remplis de peurs et d'inquiétudes ainsi que de tristesse.

Pourtant il n'y avait aucune raison de s'inquiéter : c'était la fête dans le village, les enfants jouaient au loup, courant entre les passants venus pour voir le feu d'artifice annuel sur le pont. Cette fête avait le don fabuleux de réunir tout le monde, riches et pauvres, jeunes et vieux, filles et garçons. La population entière était présente tous les ans, laissant les maisons vides et éteintes, comme mortes, en opposition avec la rue principale remplie de vie et de joie. On oubliait l'espace d'une nuit ses problèmes, des différences et on s'amusait, on dansait, on buvait, on rigolait, on vivait.

Malheureusement la mère n'avait pas l'humeur à vivre cette nuit là, une seule pensée hantait son esprit : fuire. Elle voulait juste s'en aller du village qui lui causait tant d'ennuis et rejoindre le père de sa fille à la capitale, ensuite elle l'abandonnerait  chez son paternel et changerait son nom qui lui rendait la vie impossible.

Cette mère de la trentaine n'a jamais connu le bonheur excepté une fois dans sa vie, le jour de la mort de sa mère, elle s'était réjouit de voir le regard de la femme a la base de tous ses problèmes s'éteindre. Elle avait vendu son corps -tout ce qu'elle possédait- au maire du village pour de la célébrité, car oui, le maire était influent et lui avait permis de décrocher un rôle dans une série de renom. Mais elle fut tombé bien vite de son nuage composé d'argent et de célébrité le jour où le maire l'avait menacé de dire au monde la vérité sur la raison de sa célébrité : la prostitution. Pour acheter son silence il lui avait demandé sa fille comme jouet sexuel, alors c'était ce qu'elle fit. Durant des années, elle avait subit les pires traitements, et une fois que le maire s'en eu lassé, il avait divulgué la vérité et la nouvelle s'était répandue dans tout le pays : la mère était devenue "la pute" et sa fille "le jouet". Cette réputation avait suivie la fille même à la mort de sa mère et ne l'avait jamais lâchée.

C'est pour cette raison qu'elle ne voulait pas que cette réputation touche sa fille si pure et innocente du haut de ses 3 ans. Elle hâta le pas, serrant la main de la petite. Elle avait trouvé un train pour la capitale qui partait bientôt et elle craignait de le rater d'autant plus que c'était le dernier avant longtemps. Alors elle se tourna vers la petite et lui murmura, faussement joyeuse:
- ma chérie, on va faire un jeu, on va courir jusqu'à la gare et si on y arrive avant que le train ne parte je t'offrirai un paquet de bonbons.
La petite aquiesca et sans attendre plus longtemps se mit à courir vers la gare, le seul bâtiment allumé dans le village. Elle riait aux éclats tandis que sa mère pleurait à chaudes larmes, mais elle ne le voyait pas, trop concentrée dans sa course vers le bâtiment. Elles arrivèrent finalement à monter dans le train -juste à temps- et la petite tomba dans les bras de Morphée dès qu'elle fut assise, le paquet de bonbons promit dans la main.

Elle se réveilla dans un lit, le feu crépitant dans la cheminée, créant de la buée sur les fenêtres gelées par le froid de l'extérieur, à sa droite, sur la table de chevet, se trouvait le paquet de bonbons. Un homme s'approcha d'elle et lui dit d'une voix douce :
-Ma puce, tu vivras avec papa maintenant, maman a dû partir mais reviendra pour Noël prochain... Awn et joyeux Noël !
Il lui tendit un cadeau, soigneusement emballé cachant une poupée et l'embrassa sur le front alors que la petite pleurait dans les bras de son père, le cordon avec sa mère aillant était coupé bien trop tôt pour l'âme encore fragile de l'enfant.

Un an passa et Noël vint, elle attendait sa mère devant la porte de la maison décorée de guirlandes lumineuses, assise sur les marches près de la boîte au lettres et grelottant de froid malgré la couverture dans lequel était enveloppé son petit corps. Mais la seule personne qui vint fût le postier pour lui apporter un paquet de bonbons, sa mère n'était pas là, mais elle savait qu'il venait d'elle, elle le ressentait, alors elle sourit et posa le paquet sur son coeur avant de rentrer chez son nouveau chez-elle. Tous les ans elle reçu un paquet, mais au Noël de ses 10 ans elle ne reçu rien, elle cru que c'était à cause de la poste qui avait dû perdre son paquet de bonbons mais plus aucun paquet n'arriva à Noël, et malgré tous les jouets que son père pouvait lui offrir, elle ne voulait qu'un seul et unique cadeau : le paquet de bonbons de sa mère.
Sa mère, quand à elle, le Noël des 10 ans de sa fille c'était offert un cadeau : le repos éternel.

One shot - Le paquet de bonbonsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant