come find me | jungkook.

Chapitre n°4

Los Angeles — Aly'

Namjoon était parti se servir à boire, Hasa avait des frissons et voulait se couvrir d'un pull ; j'étais coincée avec Jungkook.

Le silence s'obscurcissait. Il devenait lourd, désagréable, et je ne sentais plus l'habituel rythme cardiaque qui résonnait calmement dans ma cage thoracique. J'étais intimidée, un peu et beaucoup. Je n'avais aucune idée de ce que je devais faire et mes yeux, fixés nerveusement sur les stries irrégulières de la peau irisée de ma main, s'agitaient soudainement, exaltés par l'ardeur du regard de Jungkook. Sa profondeur inexplorée ciselait mon âme, scrutait avec précision les moindres détails de ma personne, refoulant mon envie de parler au plus loin. Il me jugeait, et il me jugerait jusqu'à ce que sa lassitude conclue son jeu pour de bon et ne me délaisse, frémissante et troublée.

Je ne voulais pas de ça, vraiment pas. Mais sous sa prunelle je ne décidais plus de rien, et mon corps agissait comme bon lui semblait. Pourtant j'avais déjà vécu une expérience de ce genre, cependant du j'arrivais à me reprendre et à ancrer mon regard dans celui de mon interlocuteur avec aise. J'avais toujours eu un contrôle plutôt plaisant sur mes émotions ; je ne rougissais pas, n'avais pas les larmes qui me montaient aux yeux à la première insulte balancée avec hargne, et n'étais pas impulsive. Seulement, je n'avais jamais rencontré une personne avec tant d'influence et je n'étais pas sûre de vouloir remettre en doute ma capacité à gérer cela.

Pour mon plus grand bonheur, Namjoon me porta secours et me sauva de mon inévitable noyade. Un sourire ésotérique ornait ses lèvres pâles et je me repris en raclant discrètement ma gorge.

– Vous devriez voir ça...

Je me levai donc en première et le suivis sans discuter. Les yeux de Jungkook m'escortèrent âprement jusqu'à ce que je disparaisse derrière le montant du mur et qu'il ne se mette à notre suite dans un soupir, glissant ses mains dans ses poches.

Namjoon nous guida à travers le couloir et je ne pus qu'observer les peintures accrochées aux murs, la gêne s'installant malicieusement entre nous. J'appréhendais sincèrement. Si j'étais déstabilisée rien qu'en ayant vu ses yeux sinistres, comment allais-je être lorsqu'il agirait en tant que lui-même ?

Namjoon poussa une porte qui s'ouvrit sur une pièce n'ayant aucunement attiré notre attention à notre arrivée. Elle était simplement composée d'une bibliothèque, de fauteuils, et d'une table basse, mais elle était suffisamment large pour tous nous accueillir. Dans le fond, à côté d'une fênêtre close, un escalier en colimaçon qui menait à une autre pièce à l'étage.

– Y'a quoi là-haut ? demandai-je en posant prudemment ma main sur la rampe.

Le leader me fit un clin d'œil et me contourna afin de mener notre quatuor et ainsi, de nous faire séjourner encore un peu plus longtemps en bas tandis que ses yeux pétillaient devant cette chose que lui seul pouvait voir. Je ne réfléchis pas plus longtemps et me mis à grimper les marches une à une, glissant mon regard sur les détails qui m'échappaient habituellement.

– Woah... soufflai-je en gravissant la dernière hauteur.

Je fis un tour sur moi-même, les yeux piqués par la beauté du lieu. Je sentis les effluves émanant du corps de Jungkook, pressé derrière le mien. Son souffle s'échoua sur ma nuque et je me retins de pousser un soupir.

Sous nos yeux s'étalait une salle danse. Une immense salle qui prenait toute la surface de l'étage, bordée par de vastes baies vitrées du côté de la rue, par des miroirs de l'autre, et qui contenait, incrustée dans le mur, une chaîne hi-fi. De grosses enceintes noires et argentées longeaient un écran plat, et un portant avec des serviettes avait été installé au dessus d'un mini-frigo, comportant sûrement des bouteilles d'eau.