✗prologue

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S'accepter, verbe pronominal:
Accepter, supporter d'être comme l'on est.

Trois types de personnes pour ce cas, ceux qui s'assument pleinement, ceux qui se cachent et ceux qui se cherchent. Pour ma part, je l'assume pleinement. Pas parce que je me trouve splendide, loin de là, juste par ce que je suis comme ça. Je ne me suis jamais vraiment posé la question «qui suis-je?» car pour moi, c'était une évidence. J'ai toujours su que j'étais différent, déjà à l'âge de dix ans je ne faisais pas pareil que les autres garçons de mon âge. Je ne jouais pas au foot, je préférais jouer à la poupée avec Aly, ma meilleure amie. Au début, je ne me demandais pas pourquoi je ne m'intéressais pas aux filles. Je me disais que c'est certainement à cause de mon jeune âge, puis on me répétait souvent que chacun avait son rythme. Mon rythme, je l'ai trouvé à quinze ans, en commençant à sortir dans des bars gays. J'y ai fait mes premières expériences, pas toutes concluantes, mais pas mal ont répondu à mes questions. À l'époque, le climat familial était électrique. Entre ma sœur âgée de quatre années de plus que moi, notre mère qui avait rencontré notre beau-père et mon décrochage scolaire, ce n'était pas très facile à gérer, si je peux dire ça comme ça. C'est Gemma, ma sœur, qui m'a avoué connaître mon petit secret. Le fait qu'elle sache mon homosexualité ne me dérangeait pas du tout, bien au contraire. Aly et Gem étaient les seules à le savoir. Plus les années passaient, plus j'en apprenais sur moi-même, sur mon corps. À l'âge de seize ans, j'ai connu mon premier amour, passionnel, fusionnel, indescriptible. La magie avait opéré sur nous, comme cette impression que personne ne pouvait nous séparer. J'aurai pu combattre n'importe quoi et n'importe qui à ses côtés. Zayn, c'était son prénom. Nous étions dans le même lycée. Je ne l'avais jamais remarqué, mais ça faisait trois que nous partagions la même classe. C'était un jour pluvieux quand je lui adressé un premier regard. Il allumait sa cigarette, d'un regard agressif, il m'a dit «non, je ne t'en passerai pas une.», j'ai d'abord rigolé. Je ne fumais pas, pour la simple et bonne raison que mon père était décédé de cette façon. Il m'a regardé comme si je venais d'une autre planète et a finalement rejoint une voiture. Pendant deux ans, seul notre amour nous faisait vivre. Il vivait mal la séparation de ses parents, je me surprenais à être dépendant de la drogue. Nous étions le mal, personne n'avait réussi à nous sortir de là. Nous avions l'impression d'être condamné. Ce qui nous faisait tenir le coup, c'était les nuits torrides passées dans sa chambre, au sous sol, ou encore les soirées un peu trop alcoolisés dans le parc. Ouais, c'était nous. On se défonçait, on se prenait pas la tête, il n'y avait que nous. On vivait l'un pour l'autre, on ne voyait que notre partenaire. J'ai compris, le jour de notre accident de voiture, en voyant son corps inanimé sur le siège que tout ça avait pris une fin. Je me suis rendu compte que ce que nous faisions était mauvais. Alors, sachant très bien que plus jamais je ne verrai sa tête d'ange, j'ai tenté de mettre fin à mes jours.

L'amour, c'est aussi explosif que destructeur.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 05, 2021 ⏰

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