A long way down (jk)

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Couché sur ce lit au senteur d'éthanol et de maladie, je vois cette scène devant mes yeux, inlassablement, devenant quelque peu abstraite à force de la revivre sous mes paupières. La tristesse et le regret emplissant chaque parcelle de mon corps, je me répète pour moi même, à la manière d'un mantra, "tout va bien, tout va bien".

"Mais l'important, ce n'est pas la chute,
C'est l'atterrissage."


Assis, je me rattache à ce fil tremblant, seule porte de sortie de ce cauchemar.
Nuit noire. Calme apaisant.
Sa respiration me guidant dans des songes merveilleux.

Le silence qui s'essouffle, brusquement, jusqu'à l'implosion, dans un fracas de lumières incandescentes et de métaux tranchants. Son corps fusionnant avec l'asphalte, je revois son étincelle de vie s'éteindre sans un bruit, et ses yeux bruns désormais vitreux, n'illustrent plus que la somme de nos souvenirs communs.

Je vis, mais ma pensée est emprisonnée dans ce maelström de souvenirs douloureux et d'illusions vaines.

Désir abyssal d'oublier. D'abandonner.
De m'abandonner dans ses bras, jusqu'à disparaître à mon tour.

Ma voix s'essouffle.
Mes sens s'automutilent.


Puis, le silence.
Rideau.

Tout s'efface, et alors j'oublie.
Jusqu'à la prochaine fois.


Attiré par le chant des sirènes, je me laisse glisser, toujours un peu plus loin, dans les abysses de mes pensées les plus sombres, espérant pouvoir de cette manière, le retrouver un beau jour.

Mais le réveil n'en sera que plus douloureux.

𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐢𝐫𝐞𝐧𝐞𝐬 「тк」 (Hiatus)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant