French Girl. HS

Chapitre 25

POV Emma

'I Need To Know' résonnait dans mon crâne, me rendant imperméable aux choses m'environnant, embrouillant mes pensées, me forçant à ne plus y songer.
Mais les paroles les remuaient telle de la vase au fond d'un lac, faisant tout remonter à la surface.
Je voulais savoir. Je devais savoir. Pourquoi m'avait-il détestée depuis le début, avant même mon arrivée ? Et pourquoi tentait-il désormais de tout effacer ?
Tant de questions sans réponses...
Montant encore le son de mon iPod, je tentais de me rendre invisible et d'oublier ce qui m'entourait.
J'aurai tellement voulu m'évader, partir loin, ne serait-ce que quelques heures...
Il me tardait d'être samedi : leurs présences, à tous, allait me calmer, me faire oublier, me redonner le sourire...
Un coup à la porte m'interpella.
Je m'étais endormis, je ne sais combien de temps, mes écouteurs ayant glissés, me privant de musique, mes yeux clos me privant, eux, de la lumière du jour, me bloquant dans un rêve : j'entendais encore ses pas sur le sol, frappant la terre de ses fers, je sentais encore le vent faire s'envoler mes cheveux, je percevais encore son souffle heurter l'air et son coeur gros battre contre mes mollets.
Gemma, près de la porte, du s'apercevoir de mon étourdissement car elle dit, souriante :
- Je t'ai réveillée, c'est ça ?
Attrapant mes écouteurs emmêlés dans mes cheveux, je ris, avant de me lever :
- Cette journée a été bien plus épuisante que je ne le pensais !
- Ils sont tout pourris ces uniformes ! rit-elle d'un coup en montrant ma tenue, que je n'avais pas retirée, m'étant écroulée aussitôt rentrée dans ma chambre.
- Ah ! Tu trouves aussi ? ris-je en tirant sur ma jupe, bien trop large pour moi, retenant un chemisier horrible.
- Je suis en train de penser : il doit me rester le mien, dans le fond de mon armoire ! s'exclama-t-elle soudainement en se frappant le front. Viens avec moi !
Son entrain me fis sourire, rire même !
J'entrais tout doucement dans sa chambre, regardant autour de moi : sur les murs étaient punaisés de nombreux dessins, croquis, achevés ou non, tous au crayon noir.
- C'est toi qui fait tout ça ? ne pus-je m'empêcher de demander, émerveillée, ne quittant pas ses oeuvres des yeux en prononçant ces mots.
- Hum... oui, répondit-elle en s'écartant de son armoire, se postant sur ma gauche, fixant les dessins avec moi. Regardes...
Je m'avançais lentement vers le mur où était accroché le croquis qu'elle me montrait et restait bloquée devant :
- C'est Harry ?...
Le fond était sombre, mais il nous permettait d'apercevoir des personnes en arrière plan. Harry, lui, était croqué plus nettement, les traits de crayon saillant sa peau.
Debout, un micro à la main, il semblait hurler sa colère à travers la musique, les yeux clos, totalement emporté, déconnecté.
J'en restais bouche bée.