Gu Hai - Bai Luo Yin -1- "Une vie."

10-« Rien que nous deux. »

Ils prirent un chemin qu'ils connaissaient, celui de l'étang où Gu Hai avait été pêché à la main, dans l'eau glaciale.

Ils marchèrent quelques minutes, en silence, essayaient de faire le point. Ils étaient venus ce week-end pour voir la famille et à peine passé la porte, une mauvaise nouvelle les attendait.

-Grand-mère, mon Bébé. Grand-mère a pris une place dans mon cœur que je ne croyais pas si importante. Je suis bouleversé par son état de santé... Gu Hai voulait parler, Luo Yin le ressentit. Lui aussi voulait exprimer son émotion, mais il savait la peine de Gu Hai. Il l'encouragea à parler.

-Demande-toi, si elle voudrait nous voir comme cela ? Quand même, tous les trois dans la cour, c'était...

-Extra ! Jamais je n'ai vécu ça, pouvoir exprimer ses émotions sans retenue avec sa famille. Putain, ça m'a fait un bien fou ! Pour Grand-mère, elle m'a parlé... Ta famille a le don de savoir ce que l'autre ressent et m'a dit pratiquement ce que tu viens de dire. Elle ne veut pas nous voir pleurer et préfère que l'on réserve ses larmes, pour la beauté de l'amour et la nature. Elle dit...

-Oui, je sais ! Les êtres humains à ses yeux ont commis trop d'atrocités et elle ne leur pardonne pas...

-Ouais ! Et puis, elle veut nous voir rapidement, pour nous raconter son histoire. Qu'est-ce que l'histoire de Grand mère à de particulier, pour qu'elle veuille nous la transmettre ?

Luo Yin se rapprocha de Gu Hai. Il lui prit sa main, un petit sourire éclairant son visage.

-Ma Grand-mère a été témoin dans sa jeunesse, d'événements de la naissance de ce pays. Elle a même participé a des actes dits héroïques. Pour elle, c'était normal, mais je n'en sais pas beaucoup en faite, parce qu'elle n'aime pas trop en parler. Je trouve étrange que c'est par toi que je doive passer pour apprendre cela... Il fit une moue.

-Sois pas bête, ta Grand-mère te connaît bien Bébé, elle sait ta sensiblerie. Surtout, elle m'a confié l'immense privilège de prendre soin de toi, ce que tu l'avoueras, est cocasse. Gu Hai était fier comme un paon.

-Oui, plutôt. Et quoi d'autre ?

-Cela ne regarde que Grand-mère et moi. Il sourit de plus belle.

-Embrasse-moi idiot ! Luo Yin fermait d'avance les yeux de plaisir.

Gu Hai ne se fit pas prier. L'endroit était désert et les arbres les dissimulaient.

Ils se firent face...

-Gu Hai, je t'aime ! Je vis des instants si intenses avec toi. Quand je pense à la dernière fois où nous étions ici...

-Bébé, je sais, je ressens la même chose. Pourtant...

-C'est pour cela que nous sommes là, maintenant. Gu Hai ce que je vais te dire, je ne l'ai jamais dit. C'est au fond de moi depuis longtemps et il m'a fallu te rencontrer pour mettre des mots, un visage sur ça. Alors écoute !... Il mit ses bras autour de la taille de Gu Hai, le regarda, plein d'appréhension. Il se donna :

-J'ai deux principes essentiels : mettre le progrès au service de l'humanité et l'amélioration constante de la condition humaine, sous tous ses aspects. Ces deux piliers sont pour moi, l'essence de ma raison d'être, c'est mon Yin et mon Yang. 

Afin d'enrichir ces principes, je vis dans un perpétuel besoin de savoirs et de connaissances. C'est comme un flux tendu vers le monde, tu as vu mon carnet. Cette agitation occupe une bonne partie de mon esprit.