Chapitre 27

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Chapitre 27
POV Emma

Il m'avait détestée, plus que détestée même, et maintenant, il me trouvait à moitié nue, débraillée tout du moins et il bloquait sur moi ?
La meilleure !
- C'est un mec, faut pas chercher ! avait-rit Gemma en lui claquant la porte au nez.
J'avais également ris à sa remarque, mais je ne cessais d'y repenser, ajoutant également à mes songes le regard que nous nous étions échangé, sévère, lorsque j'avais prononcé - beuglé - son prénom.
Assise sur mon lit, m'étant changée et ayant posé mon uniforme dorénavant bien plus classe qu'aujourd'hui, j'attendais.
Mais qu'attendais-je ?
Telle était la question...
Je regardais à travers la fenêtre de ma chambre, ne percevant pas grand chose : ce début de printemps laissait paraître la nuit bien plus tôt.
Puis un bruit attira mon attention derrière ma porte : comme si l'on grattait le parquet.
Tournant le regard vers ma porte, je découvris un simple feuille, blanche.
Un des quatre coins s'était en fait coincé dans un nœud dans le bois, sur une des lattes.
Attrapant la feuille, j'ouvris ma porte discrètement : personne.
Puis je retournais la copie, découvrant de nombreux mots, perdus, égarés, discriminés des autres, des phrases toutes faites, attendant d'être lues.
C'était Harry.
Je ne connaissais pas son écriture : je l'avais pourtant eu à mon côté toute cette première journée, mais l'ayant ostensiblement ignoré, je n'avais pas prêté attention à ses écrits.
Il s'excusait sans cesse dans cette lettre.
Ce n'était pas une lettre d'ailleurs.
La façon dont était disposés les mots laissait à penser qu'il s'agissait d'une chanson.
Je perdais souvent le fil, ne connaissant pas la mélodie.
Il s'excusait d'avoir été aussi con, de m'avoir blessée au plus profond de moi :
'La haine était à portée de main
Mon poing s'était serré
Emprisonnant ta joie
Te volant ta fierté'
Comment était-il arrivé à coucher sur le papier des sentiments qui n'étaient même pas les siens : c'était les miens, à moi seule.
Ce garçon m'avait pourtant tellement détestée...
C'était incompréhensible !
Tout comme l'était le fait que je lisais et relisais ses mots, parfois gribouillés, raturés, effacés...
Moi aussi je l'avais détesté : sa haine envers moi m'avait rendue détestable !
Il avait été le premier fautif mais j'avais continué : nous étions tous les deux coupables.
Coupables de quoi ?
De se haïr.

French Girl. HSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant