Chapitre 32 : Silence radio

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-Franchement, y'a des jours où faudrait mieux rester coucher ... soufflais-je en sortant du véhicule de mon escorte.

En montant la colline pour rejoindre le reste de la classe, je me remémorais la série d'événements poisseux que j'avais eu à subir depuis mon réveil. Enfin,... réveil n'est pas le mot le plus apte pour définir cette « fin de nuit blanche ».

-D'abord il y avait eu la panne d'eau chaude de l'hôtel, arrivé au moment même où j'étais recouverte de mousse, histoire de refroidir mon humeur, déjà glacée par la fatigue.

-Ensuite, j'avais fait la connaissance de la petite commode de la chambre, enfin surtout mon pied qui avait lourdement insisté pour lui faire un câlin des plus rudes. Bref, pas la peine de vous faire un dessin..

-Pour finir il y avait cette ombre, cette chose que je voyais du coin de l'œil qui m'avait déjà fait me retourner plusieurs fois depuis ce matin. Le plus troublant était que j'étais presque sure que c'était cette fille, cette deuxième « moi ». Je l'avais plusieurs fois vue du coin de l'œil, d'abord assise sur le lit, puis dans le hall de l'hôtel, et enfin avant de monter dans la voiture, mais dès que je me retournais, rien. A croire qu'elle s'amusait avec mes nerfs, déjà à vif...

Même pas deux heures après réveil, j'avais déjà l'impression de devenir folle, à moins que ces « hallucinations » ne soit un effet du sevrage après une semaine sans traitement.

Finalement, j'arrivai au niveau de la classe, ou presque tous les élèves étaient arrivés, Karma compris. Je m'installai à ma place, ignorant cette tronche de poivron pourrie jusqu'à la moelle et commençai à sortir quelques affaires.

-Salut Hana ! s'écria une voix devant moi.

Je relevai le regard et tombai sur Nagisa, qui affichait petit sourire inquiet.

-Salut Nagisa... répondis-je avant de lâcher un bâillement.

-T'as l'air fatigué, est-ce que ça va ?

-T'en fais pas, j'ai aussi la chanson ... rassurai-je devant le regard perplexe de mon ami. (Un cookie à ceux qui ont compris ce jeu de mot pourri x) )

-Sinon... Tu as des nouvelles de Ristu ? demanda-t-il en me montrant son téléphone.

-L'intelligence artificielle ?

-Oui, elle n'as pas donnée signe de vie depuis plusieurs jours et personne n'arrive à se connecter avec elle...

Je pris quelques instants de réflexion, la dernière fois que je l'avais vu, c'était avant le rendez-vous avec Okuda, soit, il y a un presque 5 jours. Je sortis mon portable pour essayer de la contacter mais au bout de quelques secondes un message incompréhensible apparut sur l'écran :

« J/.e s ;;ui ::s d_ » ;ans l ;::;,àincap**acité ;;de-/*rép^ :-ondre àéè_ l :*la,, !:m...oind((re demm mmm mmm 'è-ti(y »

-Ça c'est ce qui s'appelle écrire avec le cul ! s'écria Karma, qui s'était penché au dessus de mon épaule.

Je n'eus pas le temps de le réprimander que d'autres élèves s'étaient approchés.

-C'est bizarre, on dirait le même message que nous mais avec plein de caractère bizarre en plus ! remarqua Kayano en me tendant son téléphone.

Sur celui-ci ont pouvait lire la même notification mais en plus claire : « Je suis dans l'incapacité de répondre à la moindre demande »

-C'est très inhabituel... , ajouta Nagisa.

-Et qu'en pense Koro-sensei ? Demandai-je en zyeutant autour de moi pour le trouver.

-On comptait lui en parler, mais il s'entretient avec Okuda pour le moment, répondit Maehara en pointant la direction de la salle des profs.

-Et Karasuma ? Ou Bitch-sensei ?

-Karasuma est avec eux et Bitch-sensei bosse pas aujourd'hui...

Mon corps tout entier se crispa sous la voix de Karma, qui était toujours penché près de mon oreille. Tous ce que j'avais envie de faire, c'était de le saisir pas la nuque lui exploser la tête contre la table. Fort. Très fort.

Je pris discrètement une inspiration pour me retenir, priant pour que Koro-sensei commence son cours le plus vite possible.

Finalement, après quelques minutes de débat sur les raisons du silence radio de notre camarade, Okuda revint, suivi de près par la face de poulpe.

Après ça, Koro-sensei avait commencé son cours comme à son habitude et alors que j'essayai de me concentrer, je sentis un regard posé sur moi, mais pas celui de Karma, celui d'une personne encore plus proche. Je tournai légèrement la tête, et quand mon regard croisa celui d'Okuda, celle-ci dévia le sien, les joues légèrement rosies par la gêne.

Alors que j'essayai de me reconcentrer, j'entendis la voix de mon professeur m'interpeller.

-Hana, est-ce que ça va ? demanda-t-il en s'approchant alors que quasi-toute la classe s'était retourné sur moi avec des regards inquiets pour certain, et intrigué pour d'autre.

Surprise par cette attention soudaine, je mis quelques seconde à répondre.

-B-Bien sure que ça va ! Pourquoi vous demandez ça tout d'un coup ?

-Et bien, tu pleures, releva-t-il en me tendant un mouchoir.

Je posai ma main sur ma joue et constatais qu'en effet, mon œil gauche laissait couler des larmes. Confuse, je saisis le mouchoir de Koro-sensei et commençai à les essuyer, sans comprendre ce qui m'arrivait. Je ne me sentais pas triste, ni bouleversée, je n'avais même pas senti les larmes venir.

-As-tu besoin d'aller à l'infirmerie ? Questionna mon professeur.

-Non ! Ne vous en faites pas, je dois juste avoir les yeux sensibles... rassurais-je avec un petit sourire.

-M'sieur ! Intervint Karma.

Oh non mon cochon, HORS de question que tu te mêles de ça ...

-J'pense qu'elle devrait quand même y aller, si ses yeux pleurent sans raison, c'est surement parce qu'il y a quelques chose à évacuer...

« Et t'es qui toi ? Mon médecin ? » Pestai-je intérieurement en le fusillant du regard.

-Si j'avais quelque chose dans l'œil, je serais la première au courant, tranchai-je d'un ton sec.

-Les enfants, calmez-vous ! s'interposa Koro-sensei. Hana, si tu ne ressens pas le besoin d'aller à l'infirmerie maintenant, soit. Mais tu iras à la pose avec Isogai.

Il se retourna ensuite vers le délégué qui acquiesça avant de revenir à son cours sans me laisser le temps de protester. Je baissais finalement les armes, après tous, j'aurais le plaisir de ne pas voir cette tronche de tomate pendant la pause.

Hatred Paradox   -ASSASSINATION CLASSROOM -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant