Chapitre sept

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   On mangea chez Eden. Je repartis chez moi juste après.

   - Salut, chérie, me dit ma mère.

   - Salut. Tu ne m'en veux pas, j'espère ?

   Comment allait-elle réagir ? Aurait-elle découvert la supercherie ? M'en voudrait-elle de ne pas l'avoir prévenu, ou même laissé un petit mot ?

   - Non. Mais heureusement qu'Eden a appelé, je m'étais fait un sang d'encre ! Pourquoi tu ne m'a pas dit que tu devais faire une journée avec elle ? C'est quoi ces vêtements ?

   - Ça m'est sorti de la tête. Je suis désolée. Et ça (je désigne mes vêtements) est un prêt de la part d'Eden.

   Je triturais le pendentif sous mon top.

   - Ce n'est rien.

   - Comment va Morgan ?

   - Bien. Il a commencé sa sieste il y a à peine deux minutes. Ah, au fait, ton autre frère a appelé tout à l'heure pour prendre de tes nouvelles. Tu devras le rappeler ce soir.

   - C'est promis. Bon, j'y retourne.

   - Tu ne rentres pas trop tard, d'accord ?

   - D'accord.

   - À ce soir, alors.

   Je repartis.

   À la moitié du trajet, j'eus la soudaine impression d'être suivie.

   Je me retournais. Rien du tout. Je continuais de marcher.

   Schuittt !

   Je sentis un coup de vent dans mon dos.

   Je marchais, plus vite, sans me retourner.

   Schric !

   Je fis volte-face. Un bosquet, sur le trottoir d'en face, frétillait légèrement. Je serais encore une mortelle, je n'aurais rien remarqué. Une lueur rosie traversa le tissu de mon haut.

   C'était le pendentif qui rayonnait.

   C'était un signe.

   Fuir. Tout de suite.

   Je courus, vite, plus que je ne l'aurais imaginé. J'arrivais à la maison d'Eden rouge comme une tomate, essoufflée et morte de trouille.

   - Qu'est-ce qui se passe ?

   - Je crois qu'on m'a suivi.

   Sans plus réfléchir, Eden se dirigea vers la cuisine, ouvrit un tiroir fermé à clef et en sortit un revolver.

   - C'est... C'est quoi ça ?

   Putain, ma meilleure amie à un revolver dans son tiroir !

   - Simple précaution. On va voir s'il y a quelqu'un qui te suit.

   Elle rechargea son arme.

   - Arrête !

   - Chut, me dit-elle. Ne t'en fais pas. Je ne tuerais personne, sauf s'il agresse quelqu'un, que ce soit toi ou moi.

   Je tremblais comme une feuille. Le pendentif rayonnait toujours.

   - Je reviens. Détends-toi. Prends une tasse de thé, tu en as besoin.

   Elle sortit. Je l'observais à travers la baie vitrée, son arme plaquée contre sa cuisse. On aurait dit un agent spécial.

   Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Je sortis et commençai ma ronde autour du bâtiment. Le faisceau lumineux s'affaissait lentement.

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