Chapitre quatorze

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   Ma main se crispa encore plus.

   - Lâche-la, s’il te plaît, demanda doucement Eliott.

   J’étais abasourdie. Ils… Ils étaient frère et sœur ? Mais… Ça n’a aucun sens !

   Complètement déconnectée, Eden m’asséna un coup de poing qui me fit lâcher prise. Je fus projetée à terre. Elle se frotta le cou. La marque de mes doigts résidait encore sur sa peau. Elle toussa brièvement.

   - C’est bon, tu sais tout, dit sèchement ma meilleure amie.

   J’effleurai ma joue.

   - Je… Je suis désolée, bafouillai-je.

   - C’est pas grave. T’inquiète pas. C’est toi qui avais raison. J’aurais dû te dire la vérité depuis le début.

   - Pourquoi tu ne voulais rien me dire ?

   - On avait peur, répondit Eliott. Ton odeur était plus qu’étrange.

   Silence gêné.

   - On a reçu tes lettres.

   Nouveau silence.

   - J’aurais dû te dire ma vraie nature, j’aurais dû tout te dire… Comme la meilleure amie que tu méritais d’avoir.

   Elle était sincère. Ce n’était pas mon pouvoir quasi-inexistant qui me le disait, c’était mon cœur. Je voulais tout lui pardonner. Même s’il y avait des choses que je ne savais pas. Cette fois, je ne résistai pas. Je lui sautais dans les bras.

   - Si tu savais comme tu m’as manqué…

   - Toi aussi. Quand Max est mort, nous n’étions plus sous l’emprise de la suggestion. Je me demandais ce qui se passait. Et je suis passée chez toi. On a ratissé toute la ville. Tu n’étais nulle part.

   Eden tremblait légèrement, et me serrait tant que je crus qu’elle ne me relâcherait jamais. On s’assit.

   Eliott se mit à côté de moi et m’enlaça, passant ses bras autour de ma taille.

   - Je suis désolée…

   - Ce n’est rien, chuchota-t-il. C’est fini, c’est tout ce qui compte.

   Je me détachais de lui.

   - Il y a quand même quelque chose que je ne sais pas…

   Lui et Eden se jetèrent un regard interrogateur.

   - Je ne sais pas qui tu es, révélai-je en tournant les yeux vers Eliott.

   Il fixa le sol.

   - Je ne suis rien, répondit-il, presque inaudible.

   - Tu n'es pas rien. Tu es la partie manquante de mon cœur. Et mon cœur ne battait plus quand j'étais loin de toi.

   Je m'étais rapprochée de lui. Il me toisa dans les yeux et nos fronts se touchaient. Je lui touchais la joue.

   - C'est vrai ?

   - La vérité la plus sincère.

   Je me retirai.

   - Mais je sais que tu n'es pas humain. Tu n'es pas un simple mortel. Et j'ai encore des choses à résoudre.

   Je me levai.

   - Où vas-tu ? dit Eden.

   - Je vais retrouver quelqu'un qui a voulu m'aider.

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