-K L Ä N- Empire Of Domination

||: Un paquet tombé du ciel

Pas une seule bribe de vent ne passait, pas un seul tremblement ne faisait vibrer ses muscles.

Traquer.

Enfin traquer un papillon. Certes. Mais traquer tout de même.

L'Autre voulait sortir, s'agiter, tuer. Mais elle ne la laissais pas faire. Elle était totalement maître d'elle-même.

Enfin ... Question de point de vue.

Ses yeux louchèrent sur la proie de fortune.

Entièrement noire.

Elle, l'Autre, avançait toujours furtivement. Aussi légère qu'une plume.
Bon, la plume pesait quand même une bonne centaine de kilos hein soit-dit en passant.

Elle n'était désormais plus qu'à quelques dizaines de centimètres.
Ses ailes lui semblaient douces, composées par des milliers de particules couleur d'encre.

Sa gueule s'entrouvrit légèrement, les babines commençant à se redresser avec une lenteur exquise.

Elle ne savait plus quel goût avaient les papillons.
Peut-être un goût de feuilles.
Allez savoir.

Le papillon, de dos, ne semblait s'apercevoir de rien, ses ailes continuaient à battiller, cherchant toujours son point d'équilibre.
Elle s'avançait toujours.

Six centimètres.

Elle ouvrit grand, dévoilant à la forêt ses crocs luisants.

Elle arrêta de respirer.

Deux centimètres.

Il était à elle.

Elle ferma les yeux de contentement, la gueule toujours grand ouverte, attendant ce léger frétillement, ce papillonnement qui viendrait chatouiller sa langue râpeuse.
Enfin quelque chose.
Elle imaginait déjà sans mal ce petit être dans sa panse, un peu comme une feuille qui pousserait. Est ce que le papillon pourrait vivre dedans ?
Mais qu'est-ce que l'Autre était stupide ! Bien sûr que non un insecte allait pas reproduire sa lignée dans son estomac !
Déjà pour cela, il aurait fallu qu'il appelle un autre papillon pour copuler entre papillons et ...

Quelque chose vint la sortir de ses pensées. Un léger tiraillement. Les muscles de sa gueule.
Toujours grande ouverte.
Et toujours rien.

C'était quoi encore que ce cirque ?

Elle ouvrit lentement mes paupières, louchant pour voir l'endroit où était censé se trouver son petit pote.

Putain, il était passé où ?

Et soudain, elle sentit des petites pattes sur le haut de son crâne. Entre ses oreilles rondes.
Elles étaient pas si légères, légèrement accrocheuses, nombreuses, huit peut être et semblaient bien velues...

Velues ?

Ses pupilles se dilatèrent entièrement.

Comment ça : velues ?

Et si elle la sens, cela signifie que...

Elle s'avança furtivement devant une petite flaque d'eau...

Et feulait d'horreur.

UNE TARENTULE.

Une TARENTULE sur sa tête.
Sa tête, à elle.
En train de dévorer son papillon, son papillon à elle.

Par l'Astre tout-puissant mais qu'est-ce que c'était encore que cette diablerie !

Elle sentis un frisson courir sa peau, suivi d'un autre un peu plus long.
Ses yeux ouvrirent en ronds.
Ah. Non !
Son corps, ce lâche, entamait un processus d'humanisation.
Ah non, non, non !
Il pouvait pas la lâcher maintenant ! Pas avec un corps de pauvre humaine ! Ah ça non ! Pas avec cette chose encore sur sa tête !