III La fuite du Plat

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Tout était parfait. Vraiment parfait.

Encore une , me sussura la voix dans mon oreille

Il avait trouvé la faille de klad Aleksander.

Cette fille.

Il s'était alors lancé dans le délirant projet de la chasser elle

Aleksander allait souffrir davantage que si c'était lui-même qui était chassé.. Tout simplement parce que j'allais utilisé exactement les mêmes procédés que j'aurais utilisé pour lui.

L'égalité.

Torturer sous ses yeux sa petite élève adorée de la même façon que je l'aurais torturer lui, et comme j'ai torturé des dizaines de gens avant lui.

Je ne tirais du plaisir de rien et je savais que ce spectacle n'était pas enrichissant dans mon palmarès personnel.. Mais voir ces créatures gémir et essayer de l'apitoyer le confortait dans ce qu'il pensait : ils étaient tous faibles.

Et c'était à Lui de les rendre forts. Invincibles. De leur montrer leurs faiblesses.

Aleksander était fort.
Mais pas encore assez.
Il allait prendre son temps.

Le cor retentit.

Je montais le cheval sans difficultés. Ses armureries reluisent à la lumière de la lune.

Une bête magnifique, qui d'ailleurs servira de plat pour les autres chiens demain.

Mon arbalète est harnachée dans mon dos, mes couteaux de lancer dans mes bottes, et une lame sciée sur le côté droit.

Aucun hurlements à la mort. Non. J'avais bien prévenu que cette fois-ci, je ne voulais pas qu'elle nous entendent arriver.

Non.

Il fallait qu'elle ait peur jusqu'au bout. Que la terreur la ronge jusqu'au moment où je serais devant elle.

Un faucon partit en éclaireur, puis revint se poser sur l'épaule d'un Dominant. Le signal.

Je partis en trombe, fouettant la croupe luisante de ma monture. Le vent sifflait autour de moi, les branches craquaient et soudain je ralentis le pas de mon cheval.

J'allais encore trop vite.

Toujours trop rapide me disait mon père. Trop brusque. Trop impatient.
Alors il se forçait à rester calme. À ne pas attirer l'attention de ses loups, qui eux-aussi étaient juchés sur des chevaux. Une dizaine, pas plus.

Mon cheval toujours avançait au pas depuis quelques vingtaines de minutes quand soudainement, une effluve m'atteint. La fille.

Je souris de toutes mes dents.

Je descendis de pieds fermes et attrapa l'arbalète dans mon dos. Une flèche y était déjà encochée.
Je fis signe à Krik de venir. Ce qu'il fit sur l'instant même.

Je désignait le cheval. Il comprit de suite.

J'avançais toujours seul. L'obscurité était partout et pourtant il n'y avait rien que je ne puisse prévoir. Soudain un hurlement retentit.

Je relevai la tête. Ça, ce n'était pas numéro Neuf.

Un sourire vint étirer mes lèvres.

C'était encore mieux.

Je me deplacais maintenant à grandes enjambées, souffle calme et toujours aussi posé, à l'affût du moindre bruit qui renseignerai la nature du cri.

Et c'est là que je l'entendis. Des ordres.

Je me figeai.

Un humain ?

Ici ?

Je soupirai. Si le conseil du Clan apprenait qu'un humain m'avait vu déchiqueter numéro Neuf, ils seraient fâchés.

Pas besoin qu'ils le sachent

Je continuais alors mon périple dans les buissons quand je m'arrêtais net.

Elle était là. Numéro Neuf.

Et secouée comme un vulgaire bibelot. Je haussai un sourcil. Qui osait toucher à ma proie ?

Soudainement, et sans que je ne sache vraiment pourquoi, l'individu braqua son visage dans ma direction.

Une fille. Juste une fille.

Elle lâcha brusquement numéro Neuf au sol et jura.
Numéro Neuf tourna sa tête vers moi, croisa furtivement mon regard et glapit tout en se cachant derrière la jambe de l'humaine.
Je fronçais le nez. Cet endroit puait.
Mais soit. Il se redressa, accrocra de nouveau son arbalète dans le dos et sourit faussement.

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-K L Ä N- Empire Of DominationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant