Chapitre 33 : Rumeurs

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Après trente minutes d'osculation, Isogai et moi étions enfin sortis de l'infirmerie et étions en route pour revenir en classe.

-Tous ça pour une « poussière dans l'œil », relevai-je en citant les termes de l'infirmière.

-C'est quand même bizarre de ne pas se rendre compte qu'on pleure. T'as peut être un problème au niveau de ... enfin des .... Enfin ce qu'a dit l'infirmière ..., hésita le délégué.

-Des glandes lacrymales ?

-C'est ça !

Après ça, un silence s'installa entre nous. C'est vrai qu'avec les soucis que j'avais eu depuis mon arrivé, je n'avais pas vraiment pu me lier d'amitié avec tout le monde.

-Dit Hana.

Je sursautai sous la voix d'Isogai, qui m'avait sortit de mes pensées.

-Oui ?

-Qu'est-ce qu'il y a entre toi et Karma ?

-R-Rien ! Pourquoi tu demandes ça ? Répondis-je du tac au tac.

-Enfaite, toute la classe se le demande, commença-t-il. Depuis ton arrivé, on a l'impression que Karma s'est assagit. Il a même arrêté de faire des farces pour pousser Koro-sensei à bout.

-Qu'est-ce qui vous dit que c'est à cause de moi ?

-Nagisa le connait depuis des années et nous a clairement dit qu'il n'avait jamais passé autant de temps à jouer les élèves « normaux ».

Il y eu un petit silence avant qu'il ne reprenne la parole :

-Vous savez ... si vous êtes amoureux, vous pouvez nous le dire. Ça ne dérangera personne.

Je me retournai vers Isogai, en constatant que je n'étais pas la seule à avoir de la merde dans les yeux en ce moment.

-Amoureux ? Vous y allez un peu fort là...

-Bah Maehara nous a raconté la crise de jalousie qu'il avait eue quand vous êtes allés en ville.

C'est vrai que Karma l'avait menacé pendant que nous étions en train déjeuner en ville, mais ça n'avait rien d'une crise de jalousie pour moi.

-Je ne pense pas que Karma puisse se montrer aussi possessif avec une nouvelle qu'il connait à peine, repris Isogai. A moins qu'il n'ait eu ... comme un coup de cœur ...

Je ne répondis pas dans l'immédiat, cherchant un moyen de désamorcer ces rumeurs. Le problème étant que je ne pouvais pas dire la vérité à Ia classe sur mon passée avec Karma à cause de ces fichus accusations liées au sabotage de Tokyo.

-Et que pense le principal intéressé ? Demandai-je avec une pointe de sarcasme pour appuyer le ridicule de la chose.

-D'après Nagisa, il n'a pas donné de réponse claire et fuit le sujet.

-Il sait que ça frustre les gens de ne pas pouvoir confirmer les rumeurs qu'ils montent, il joue avec vous ... conclus-je.

-Ça lui ressemblerait bien... , appuya le délégué avec un air perplexe.

Finalement, nous avions atteint la classe et je jetai un dernier regard à Isogai en espérant qu'il s'arrête sur ma conclusion : les choses étaient bien assez compliqués comme ça.

***

Les cours de la mâtinés étant fini, je partis en direction du bâtiment principal de l'école, devant lequel j'avais donné rendez-vous à Asano. J'allais enfin avoir mes explications sur ce qu'il m'avait dit la veille, soit : qu'il savait que ma mère était internée et que la sienne était dans la même situation.

En attendant devant les grilles, je commençai à réfléchir dans mon coin, ignorant les messe-basses des quelques élèves qui passaient devant moi.

Si Asano disait vrai, alors je comprendrais parfaitement cette volonté de rapprochement puisque cette souffrance, je ne la connaissais que trop bien. Quand j'entends certains membres de la classe parler aussi durement de lui, je me dis qu'ils ne savent rien de son vécu et que cette haine alimente encore plus la machination mise en place par le principal. Certes, je ne nierais pas les péjorations que j'ai utilisés pour le décrire, mais je ne me basais que sur ce que j'avais vu en lui à notre première rencontre : un type égocentrique et hautain.

Finalement, il ne serait surement pas mauvais d'essayer de le connaitre, peut être même que nous deviendrions amies ...

Oui enfin, faut pas s'enflammer trop vite non plus, puisqu'il a quand même obtenu, par je ne sais quel moyen, une information très sensible sur ma mère. Il fallait donc que je reste sur mes gardes.

*POV Asano*

Juste avant de passer l'entrée du bâtiment principal, Asano regarda sa montre et constata qu'il avait, une nouvelle fois, presque dix minutes de retard. Il zyeuta l'entrée et y trouva Hana, adossé contre la base de la grille.

-J'avais oublié que nous n'avions pas la même notion du mot « ponctuel » asséna-t-elle d'emblée.

-Ni du mot « politesse » à ce que je vois, rebondit le rouquin en s'approchant à seulement quelques centimètres de la jeune fille.

-Recule, exigea-t-elle.

Malgré le ton sec de la brune, Asano ne bougea pas d'un pouce, ayant la ferme attention de lui montrer ce qu'il cherchait. En effet, Ren lui avait conseillé de ne pas trop jouer le type compréhensif pour ne pas tomber dans ce qu'il appelait la « friendzone ». Il fallait donc, selon lui, qu'il prenne les devants au plus vite.

Le président des élèves approcha alors son visage de celui d'Hana avec un petit sourire aux lèvres.

-Il faut que je t'avoue quelque chose ... susurra-t-il à l'oreille de sa cible.

-Que tu étais à cours de dentifrice ce matin ? Merci mais je m'en étais rendu compte ... lâcha-t-elle en le repoussant.

Asano resta bête face à cette remarque, se demandant s'il s'agissait d'une boutade ou d'un fait. Aucune fille n'aurait réagit ainsi face à ses avances. Hana le fixa quelques instants avant d'éclater de rire.

-Alors monsieur, on cherche toujours à jouer les dominants ? dit-elle finalement avec un léger sourire provocateur.

Il se mit à fixer la brune, sans savoir pourquoi son rythme cardiaque s'était mis à accélérer sous le regard de cette fille à la mentalité de tigresse, si loin des cruches niaises qui peuplaient cette école. Elle semblait avoir pris ce geste comme un jeu sans se rendre compte de ses réelles intentions. Cette fille au regard provocateur, aussi naïve que maligne savait manier les mots pour retourner chaque situation à son avantage. Le tout masqué derrière un visage féminin et des yeux verts pétillants de malice. 

Asano ne savait pas pourquoi il était soudainement terriblement attiré par cette fille, mais ce qu'il ignorait le plus, c'était ce qui l'avait poussé à plaquer ses lèvres contre les siennes...

*Fin POV Asano*

Hatred Paradox   -ASSASSINATION CLASSROOM -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant