Lettres aux suicidés.

La raison voilée

Je crois qu'aujourd'hui j'ai réellement compris pourquoi j'étais si mal constamment. Pourquoi je me sens si seule alors que je suis entouré de personne. Parce que je sais que tu as existé et que tu aurais pu être là avec moi , très longtemps. Parce que j'aurais voulu que tu sois là et qu'on vivent ensemble la vie. Je ne sais pas qui de nous deux aurais été le plus grand , on aurait pu être deux mais tout s'est passé si vite. Certes , je n'étais pas conscient ni toi non plus à vrai dire on était tout le deux à alourdir l'existence de maman mais je ne sais pas. Je ne connais pas ton sexe , un frère , une soeur. J'écris ça pour que je garde une marque de toi , toi qui à vécu dix semaines aussi proche de moi. J'aurais pu être avec toi à l'heure d'aujourd'hui mais je me suis accroché , maman n'était pas au courant et elle ne l'a su qu'après. Qu'on aurait pu être deux. Je suis seul parce que tu n'es pas là et tu ne seras jamais là. Je veux pas te blâmer parce que nous n'étions que des petites créatures dans le ventre de maman mais saches que tu me manques même si je ne te connais pas. J'espère que tu te rappelles de moi. Tout se dont j'ai eu besoin se résidait en toi , une fondation , un mur sur lequel je peux m'appuyer , un frère ou une soeur. Certes j'ai des frères et soeurs mais ils ne sauront jamais ce c'était. C'est comme si on m'avait arraché une partie de moi et que jamais je ne pourrais retrouver. Jamais. J'essaye de d'imaginer la vie si t'étais là. Des jumeaux. Je me demande comment la vie aurait pu être. En attendant , je dois vivre avec les vagues souvenirs que maman à de toi. J'essaye de donner un visage , une identité mais tu n'es pas là. T'aurais été le plus fort de nous deux , j'en suis convaincu. On se serait aidé mutuellement , tu saurais tout de moi même les choses dont je ne parle jamais. Alors je cherche , encore et encore en sachant que jamais je ne trouverais. Je suis très proche de la seule soeur avec qui j'accepte de parler mais c'est différent , différent d'avec toi. Même si on ne s'est jamais parlé , enfin tu sais de quoi je parle. Mais bon , je n'ai plus assez de mots pour pouvoir me plaindre de ne jamais t'avoir eux. Mon très cher frère ou soeur sache que je t'aime et que je pense à toi.