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Une pièce assombrie par la nuit tombée semblait porter en ses murs calmes, amour et chaleur. Les murs peints donnaient l'impression d'un coucher de soleil sur une plaine enchantée. Ce petit coin de paradis abritait la chambre d'un bébé. Cet enfant dormait dans un joli berceau beige trônant fièrement au milieu de la pièce. Au-dessus de ce dernier un module blanc, orné de peluches semblant voler d'elles-mêmes était disposé. À droite du berceau, une armoire et une commode étaient placées contre un mur. Toutes deux étaient d'une couleur blanche passée, ce qui leur donnait l'air d'avoir passé plusieurs générations mais peut-être était-ce le cas ? À gauche du berceau des jouets pour enfants étaient rangés dans une caisse en bois. Celle-ci, contrairement aux autres meubles de la pièce, n'était pas peinte en blanc mais en bleu. Un bleu qui reflétait la couleur d'un ciel d'été. Face à la porte, derrière le berceau une fenêtre trouait le mur. Les rideaux flottaient violemment au vent. La fenêtre s'ouvrit. Soudain l'atmosphère se dégrada et devint tendue, pesante et effrayante. Entre deux claquements des rideaux on pouvait voir filtrer la lumière des éclairs. Le tonnerre quant à lui déchirait le ciel comme un cri de douleur. La pluie et le vent s'infiltraient dans la pièce faisant chuter la température. Cette ambiance, bien qu'effrayante semblait prévenir d'un danger imminent. Le bébé dans son berceau devait le sentir, car ses cris perçants recouvraient le bruit de l'orage environnant. La fenêtre s'ouvrit un peu plus dans un grincement et un homme apparut d'entre les rideaux, vêtu de noir, il portait une longue cape qui recouvrait entièrement son corps. Et dans un décor éclairé aléatoirement par les éclairs seuls ses yeux rouges ressortaient. Un rouge effrayant, luisant. L'homme s'approcha lentement du berceau et regarda à l'intérieur, les cris du bébé se stoppèrent net. L'homme immobile le fixait, le temps passa, des secondes, des minutes, minutes après minutes l'homme et le bébé se fixaient droit dans les yeux. La tension était palpable. Cet homme était effrayant cependant le regard de l'enfant ne comportait pas de peur. Il le regardait d'un air étonné, innocent mais bel et bien méfiant. Il avait peu de cheveux mais on pouvait y apercevoir des bouclettes rousses, presque inexistantes au demeurant. Il l'observait sans ciller. Il analysait chaque parcelle de son visage, de cet être effrayant à la recherche d'un quelconque indice rassurant. L'homme tendit alors les bras vers le berceau, saisit l'enfant et le cacha sous sa cape, emmitouflée dans des draps trop grands pour elle. Elle ne disait rien, pétrifiée de cet instinct de terreur. L'homme riait et un instant elle put voir son sourire à la lumière d'un éclair. Un sourire effrayant. Il s'étendait en une fente étrange et n'avait rien de rassurant. Ce sourire n'avait rien d'humain, ni même rien de naturel au demeurant. Il semblait déchirer le visage de son propriétaire et lui être douloureux. Ce sourire n'avait rien de chaleureux, il était monstrueux. L'enfant avait peur et pleurait en silence. Il ne semblait pas connaître cet inconnu si effrayant. Ce dernier ne bougeait plus, il se contentait de fixer l'enfant, quand soudainement la porte de la chambre s'ouvrit à la volée, un autre homme était entré et au son de la foudre poussa un hurlement de rage.

Crystal se réveilla en criant. Elle regarda autour d'elle, terrifiée. Elle était bien dans sa chambre, avec ses éternels murs violets. Tous ses posters, disposés dans un désordre organisé, en face de son lit son bureau de bois clair où étaient encore entreposés ses livres et ses cahiers. Son armoire aussi était toujours là dressée sur sa gauche dans une supériorité menaçante. La seule chose qui clochait par rapport à d'habitude c'était sa fenêtre, ouverte laissant ses rideaux claquer au vent. Dehors, un orage faisait rage, c'était toujours pareil. Chaque soir d'orage depuis qu'elle était toute petite. Elle a toujours eu peur de l'orage et pour peu qu'elle réussisse à s'endormir, le même cauchemar revenait encore et encore. Elle se leva pour fermer la fenêtre, se demandant pourquoi elle était ouverte puis s'immobilisa et écouta les bruits aux alentours. Seuls les ronflements de James son père adoptif brisaient le silence. Elle regarda l'heure sur son portable : 3h43. À cette heure-là il devait être comme à son habitude endormi sur le canapé, une bière et un paquet de chips posés sur la table basse. La télé en toute logique allumée sur un documentaire animalier qu'il ne voulait pas vraiment regarder. Elle hésita un moment puis sortit de sa chambre pour aller dire à son père d'aller se coucher dans un vrai lit où il serait plus confortablement installé. Et avec un peu de chance, il serait plus reposé pour sa garde du lendemain. Il était policier, c'est d'ailleurs grâce à son métier qu'ils se sont rencontrés, à cette époque-là Crystal avait deux ans, il l'a trouvé en larmes au coin d'une rue de Ponfleur, leur village. D'après ce que James lui avait raconté elle était très peu vêtue pour un mois de décembre si bien qu'elle avait froid et était proche de l'hypothermie. James l'avait recueillie et emmenée au commissariat où on avait cherché ses parents, longtemps. Mais fait étrange, Crystal n'apparaissait sur aucune liste, aucun registre de population. On l'avait donc classée comme orpheline et James qui s'était beaucoup attaché à cette petite fille avait demandé son adoption. Apparemment on lui donna presque immédiatement la petite fille. Pour la simple et bonne raison qu'il était considéré comme la personne la plus proche de l'enfant. Et elle ne voulait avoir de contact qu'avec lui. Depuis, Crystal s'était toujours sentie chez elle dans cette petite maison mal décorée mais très propre.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 06, 2017 ⏰

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Par delà les étoiles : Spera TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant