Le soleil filtrant aux travers des volets à demi-fermés vint s'échouer sur moi, caressant mon corps endolori d'une douce chaleur. Un instant, je fus prisse de panique en ne reconnaissant rien de ce qui m'entourais. Or, une foie le voile brumeux de l'alcool évaporé, je n'en fus pas moins rassurée car désormais il allait me falloir affronté mes "amies" comme si rien ne s'était passé depuis la dernière fois que nous nous étions quitté. Comme si ce gouffre creusé par ces dernières années n'existait pas.
J'entrepris donc de me lever et de jeter la bouteille de rhum ouverte hier après avoir bu ce qu'il en restait. Malgré la chaleur qui régnait, j'enfilai rapidement un long sweat noir à l'évidence trop grand pour moi mais parfait pour l'occasion, le tout accompagné d'un short mi-long couvrant une bonne partie de mes cuisses. Je passais rapidement mes mains dans mes cheveux afin de leur donner un air un peu plus soigné avant de prendre mon courage a demain et de sortir de ma tanière. Je dû lutter pour ne pas succomber à l'envie dévorante de retourner m'enfermer à l'abri de leur regards insistants comme s'ils cherchaient à lire à travers moi comme dans un livre ouvert dont on aurait abimé la couverture.
En suivant à l'inverse le chemin pris la veille, je fini par me retrouver à l'entrée de la salle à manger ou s'affairaient Tom et Nathalie. Lorsque cette dernière m'aperçus, elle m'invita à les rejoindre d'un vigoureux signe de la main sans quitter son éclatant sourire.
-Qu'es ce que tu veux déjeuner ? S'enquit-elle, on a du pain pour faire des tartines ou bien des céréales ou encore des...
-Je prendrais du café c'est tout. Répondis-je en interrompant son monologue.
Elle acquiesça d'un signe de tête et s'affaira à sortir des tasse ainsi que de les remplir, déposant le tout sur un plateau déjà bien remplis.
Une fois que tout le monde fût levé, nous nous installâmes sur la terrasse ou je buvais mon café en silence tandis que mes camarades s'inquiétaient de ce qu'ils allaient bien pouvoir faire aujourd'hui. Finalement ils optèrent pour une journée piscine durant laquelle je me contentais de rester non loin d'eux avec un bon recueil de nouvelles d'Edgar Poe et une cigarette. La dimension horrifique et gigantesque dans lequel je me plongeai me permettait d'oublier au fils des pages mon horrible réalité. Par moments, je ne pouvais m'empêcher de regarder les autres comme si je les voyais pour la première fois. Nous étions tous tellement différents de ceux que nous étions au lycée, la vie avait laissé sa trace quelque part sur nous, creusant des frontières invisibles entre nous, certaines plus profondes que d'autres. C'était un gouffre qu'elle avait creusé entre nous. La journée s'écoula lentement surtout lorsque Nathalie vint perturber ma lecture en cherchant inlassablement à engager la discussion avec moi afin de laisser les autres "entres hommes" comme elle disait. Heureusement pour moi, Michael me sauva en l'appelant à l'aide pour préparer le repas du soir.
Je profitais de ce petit moment de pleine solitude pour consulter rapidement les offres d'appartement disponible sur le marché sans grand succès, tout était au dessus de mes moyens actuels.
En levant la tête, je surpris le regard de Tom qui me souris visiblement peu gêné d'avoir été surpris.
Une odeur de nourriture vain me soulever l'estomac, c'est donc a contre cœur que je me dirigeai à table lorsque l'heure du repas arriva. Je fis donc semblant de manger, m'attaquant à mon plat par endroit afin de lui donner un air diminué. Par chance, Tom proposa de fêter notre première soirée tous ensemble en allant chercher de quoi festoyer: c'est à dire plusieurs bouteilles d'alcool.
Je me remplis donc l'estomac à l'aide de bières, de mojitos soigneusement préparés par Michael et de vodka. Or, l'alcool n'aida en rien à m'intégrer au groupe malgré les nombreuses tentatives de Nathalie pour me faire danser ce qui sembla la peiner. Je me contentais donc de les regarder vivres tandis que moi je mourrais à petit feu sans que personne ne remarque la flamme qui s'éteignait dans mes yeux.
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Inconnu Inconnu qui es-tu ?~
Короткий рассказSur le chemin du retour je sens grandir en moi un désir incontrôlable de tout plaquer. Et partir. Ou ? N'importe ou. Je suis lasse de toujours devoir lutter contre le vent pour avancer, je veux le laisser me porter vers cet inconnu qui m'attire tant...